Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), les efforts se poursuivent pour fournir aux enfants ce vaccin essentiel. « Mais ce dont ils ont le plus besoin, c’est d’un cessez-le-feu maintenant », a souligné l’UNRWA dans un message sur le réseau social X.
Hier dimanche, les équipes se sont rendues dans des centres de santé de l’UNRWA, des points médicaux mobiles et des tentes pour vacciner les enfants. Le même dispositif est reconduit ce lundi.
« Nous faisons tout notre possible pour que tous les enfants de moins de 10 ans soient vaccinés. Les pauses temporaires dans la zone sont essentielles pour fournir ces vaccins. Au-delà de la pause, ces enfants ont besoin d’un vaccin qui n’a que trop tardé », a ajouté sur X, l’UNRWA.
Inquiétudes sécuritaires
La campagne de trois jours vise à vacciner quelque 640.000 enfants palestiniens âgés de moins de 10 ans. Elle intervient après que les autorités sanitaires ont détecté le premier cas de polio à Gaza en 25 ans, – un enfant de 10 mois.
La campagne comprendra deux doses de vaccin, administrées en deux fois, à quatre semaines d’intervalle. Plus de 1,2 million de doses de vaccin ont été livrées à Gaza, et 400.000 doses supplémentaires arriveront bientôt.
L’objectif des agences onusiennes et des autorités sanitaires palestiniennes est d’atteindre une couverture vaccinale d’au moins 90 % à chaque tour de la campagne afin d’enrayer l’épidémie actuelle et d’empêcher la propagation internationale de la polio.
Cette campagne a démarré alors que les agences humanitaires rappellent que la poursuite des bombardements israéliens sur la bande de Gaza pourrait constituer un défi pour les parents palestiniens qui souhaitent accéder en toute sécurité aux centres de soins pour se faire vacciner contre la poliomyélite.
« C’est l’un de nos plus grands défis », a affirmé sur X, une porte-parole de l’UNRWA, Louise Wateridge, alors que les rapports des médias font état de combats ce lundi pendant ce qui était censé être une pause humanitaire. « Nous ne pouvons pas vacciner des enfants qui craignent pour leur vie et qui doivent fuir pour se mettre en sécurité », a mis en garde Mme Wateridge.
Entre des routes dévastées ou des hôpitaux non fonctionnels
Dans cette course contre la montre, les agences onusiennes ont encore rappelé l’urgence d’une pause. « Pour que cela fonctionne, les parties au conflit doivent respecter les pauses temporaires. Pour le bien des enfants de la région, un cessez-le-feu durable s’impose ».
Les autorités israéliennes ont accepté la semaine dernière une série de « pauses humanitaires » de trois journées chacune dans le centre, le sud et le nord de Gaza, qui ont permis le lancement de la campagne de vaccination.
L’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS) avait d’ailleurs salué ces pauses humanitaires, tout en soulignant toutefois qu’en fin de compte, « la seule solution pour préserver la santé des enfants de Gaza est un cessez-le-feu ». Une façon de rappeler que « la paix est le meilleur des remèdes » face à la crise humanitaire dans l’enclave palestinienne.
La campagne de vaccination se heurte à des difficultés, qu’il s’agisse des combats en cours, des routes dévastées ou des hôpitaux fermés par la guerre.
« Le meilleur vaccin pour ces enfants est la paix »
Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), en raison de l’insécurité, des dégâts causés aux routes et aux infrastructures, ainsi que des mouvements et des déplacements de population, il est peu probable que trois jours dans chaque zone suffisent à assurer une couverture adéquate.
« Il a été convenu que la vaccination serait prolongée d’une journée si nécessaire », a insisté l’OMS, relevant que les équipes de vaccination doivent être protégées et autorisées à mener les campagnes en toute sécurité.
Cette campagne intervient dans un contexte de grave crise humanitaire à Gaza, où le conflit qui oppose Israël au groupe palestinien Hamas et le blocus israélien de l’enclave ont entraîné de graves pénuries de nourriture, d’eau potable et de fournitures médicales. La détérioration de la situation a renforcé les inquiétudes quant à l’apparition potentielle de maladies, dont la polio.
« Les enfants de Gaza reçoivent aujourd’hui (dimanche) les vaccins dont ils ont tant besoin. En fin de compte, le meilleur vaccin pour ces enfants est la paix », a d’ailleurs dit sur X, le chef de l’OMS, Tedros Adhanom Ghebreyesus.
Environ 90 % des 2,3 millions d’habitants de Gaza ont été déplacés à l’intérieur du territoire assiégé, des centaines de milliers d’entre eux s’entassant dans des camps de tentes surpeuplés.
Rentrée scolaire à l’UNRWA sauf pour les enfants de Gaza
Sur un autre plan, l’UNRWA note que les garçons et les filles de toute la région retournent dans ses écoles, sauf à Gaza. Selon l’agence onusienne, les enfants gazaouis continuent d’être privés d’apprentissage et de scolarisation.
« Plus de 600.000 enfants y sont profondément traumatisés, vivant dans les décombres. La moitié d’entre eux étaient scolarisés dans les écoles de l’UNRWA », a déclaré sur X, le chef de l’UNRWA, Philippe Lazzarini.
Dans l’enclave palestinienne, plus de 70 % des écoles de l’UNRWA sont détruites ou endommagées. La grande majorité de ces écoles sont désormais des abris surpeuplés où vivent des centaines de milliers de familles déplacées. « Elles ne peuvent pas être utilisées pour l’apprentissage ».
Or pour l’agence onusienne, plus les enfants restent longtemps sans aller à l’école, plus le risque d’une génération perdue augmente, alimentant le ressentiment et l’extrémisme. Et en l’absence de cessez-le-feu, les enfants risquent d’être la proie de l’exploitation, notamment du travail des enfants et de l’enrôlement dans des groupes armés.
« Nous avons vu cela bien trop souvent dans les conflits à travers le monde, ne le répétons pas à Gaza », a mis en garde M. Lazzarini.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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