« Je suis ici pour mettre en lumière la situation critique des réfugiés rohingyas », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, lors d’une visite à Cox’s Bazar, sa deuxième dans ce district du sud-ouest du Bangladesh, qui abrite le plus grand regroupement de réfugiés au monde.

Ils sont en effet plus d’un million de Rohingyas, une minorité musulmane persécutée par le Myanmar voisin, à avoir trouvé refuge dans les camps de Cox’s Bazar, suite notamment aux purges dont ils ont fait l’objet dans l’État frontalier de Rakhine en 2016 et 2017.

Réduction des rations alimentaires 

La visite de M. Guterres avait lieu une semaine après l’annonce par le Programme alimentaire mondial (PAM) qu’il serait contraint de réduire de moitié ses distributions mensuelles de rations alimentaires dans les camps de Cox’s Bazar à partir du mois d’avril, en l’absence de financements supplémentaires. 

« Ce serait une catastrophe totale que nous ne pouvons pas accepter, car des personnes souffriront et même mourront », a mis en garde le Secrétaire général.

© UNOCHA/Siegfried Modola

Une fille serre sa grand-mère dans ses bras dans un camp pour personnes déplacées dans l’est du Myanmar.

Coupes budgétaires

La mesure d’urgence annoncée par le PAM fait notamment suite à la décision de l’administration américaine, en janvier, de suspendre l’essentiel de l’aide étrangère des États-Unis pour une durée initiale de trois mois.

Outre l’arrêt du financement humanitaire américain, M. Guterres a mentionné durant sa visite des coupes budgétaires réalisées par plusieurs autres pays, « principalement européens », a-t-il précisé lors d’une conférence de presse.   

Au point que les rations alimentaires des réfugiés rohingyas risqueraient selon lui de diminuer de 40 % sur l’ensemble de l’année.

Outre l’aide alimentaire essentielle à leur survie, les réfugiés ont également besoin d’un accès à l’éducation et à la formation professionnelle. Les camps surpeuplés où ils résident sont tout particulièrement sujets aux vagues de chaleur et aux incendies durant l’été, ainsi qu’aux inondations et aux glissements de terrain durant la mousson ou lors du passage de cyclones, fréquents dans la région. 

« C’est pourquoi les coupes budgétaires opérées par la communauté internationale concernant les réfugiés rohingyas sont inacceptables », a tranché le chef de l’ONU.

Tant que les conditions ne seront pas réunies pour leur retour volontaire et en toute sécurité au Myanmar, M. Guterres a exhorté les États membres à ne pas réduire leur soutien aux Rohingyas.

Au Bangladesh, une femme fait sécher du poisson au soleil.

Le Myanmar détient la solution

Pour le Secrétaire général, il appartient en premier lieu aux autorités de Naypyidaw de trouver une solution à la situation actuelle. 

« Faites preuve de la plus grande retenue. Accordez la priorité à la protection des civils, conformément au droit international humanitaire. Et empêchez toute nouvelle incitation aux tensions et à la violence communautaire, afin d’ouvrir la voie à l’enracinement de la démocratie et de créer les conditions permettant aux Rohingyas de rentrer chez eux », a-t-il appelé.

Mois de ramadan

La visite du Secrétaire générale aux réfugiés rohingyas coïncidait avec le début du mois sacré de ramadan, marqué par le jeûne des fidèles musulmans qui commémorent la révélation du Coran au prophète Mahomet. 

« Il serait inacceptable qu’en ce mois de solidarité, la communauté internationale réduise son soutien aux Rohingyas du Bangladesh », a insisté M. Guterres. « Nous ferons tout pour empêcher que cela se produise ».

Dans le cadre de sa visite, le haut responsable s’est notamment rendu dans un Centre de la mémoire culturelle rohingya (RCMC), opéré par l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), ainsi que dans une unité de production de jute spécialisée dans la formation des femmes. 

Le Secrétaire général a également pris part à l’iftar, le repas quotidien de rupture du jeûne au coucher du soleil, avec des membres de la communauté rohingya, notamment des imams et des enseignants religieux.

« Jeûner et partager l’iftar avec vous témoigne de mon profond respect pour votre religion et votre culture », a-t-il dit à cette occasion.

« Les réfugiés rohingyas sont venus ici pour trouver ce dont les populations du monde entier sont à la recherche : protection, dignité et sécurité pour eux et leurs familles ».

Lutte contre l’islamophobie

La visite du Secrétaire général à Cox’s Bazar avait lieu la veille de la Journée internationale de lutte contre l’islamophobie, célébrée chaque année le 15 mars. 

Dans un message vidéo enregistré à cette occasion, M. Guterres a condamné la montée de l’intolérance contre les musulmans, marquée selon lui par des discriminations politiques portant atteinte à leurs droits humains et des violences contre les fidèles et lieux de culte musulmans.

« En tant que communauté mondiale, nous devons rejeter et éradiquer le fanatisme », a-t-il dit, appelant les gouvernements à protéger la liberté religieuse et les réseaux sociaux à lutter contre les discours de haine et le harcèlement sur leurs plateformes respectives.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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