« Les journalistes palestiniens continuent d’accomplir un travail héroïque, au prix d’un lourd tribut ; 170 ont été tués à ce jour », a déclaré Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA. « La libre circulation de l’information et les reportages indépendants sont essentiels pour établir les faits et garantir la responsabilité lors des conflits ».

Dans son appel, M. Lazzarini a souligné qu’au cours des plus de 18 mois qui ont suivi le début de la guerre à Gaza, déclenchée par l’attaque menée par le Hamas contre Israël le 7 octobre 2023, la fiabilité des reportages a été supplantée par la propagande et les messages « déshumanisants » sur la guerre.

Attaques et censure

Ajith Sunghay, chef du bureau du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH) dans les territoires palestiniens occupés, a également exprimé sa profonde inquiétude face aux dangers auxquels sont confrontés les journalistes dans l’enclave palestinienne, bien que la situation « ait toujours été très difficile », a-t-il affirmé.

« Ils sont victimes d’oppression dans de nombreux cas que nous avons recensés : meurtres, censure et détention », a-t-il déclaré à ONU Info. « Mais nous avons également enregistré une forte augmentation de ces opérations – attaques, assassinats, détentions et censure – depuis le 7 octobre 2023 ».

M. Sunghay a souligné que les données du HCDH indiquent que 209 journalistes ont été tués à Gaza depuis le 7 octobre 2023, ce chiffre étant celui de tous les journalistes tués dans l’exercice de leurs fonctions ou à leur domicile.

La situation des journalistes en Cisjordanie est également critique : des journalistes arrêtés auraient été victimes de simulacres de violences et de menaces de violences sexuelles contre des femmes journalistes de la part des autorités israéliennes et palestiniennes, a noté le bureau du HCDH.

« Les journalistes sont des civils et sont protégés des attaques par le droit international humanitaire, sauf s’ils participent directement aux hostilités », a rappelé M. Sunghay. « Les homicides intentionnels de journalistes constituent un crime de guerre, et nous l’avons souligné à plusieurs reprises ».

L’aide reste coupée

Par ailleurs, d’autres agences des Nations Unies ont émis de nouvelles alertes concernant l’impact croissant de la décision d’Israël, prise il y a six semaines, de couper l’accès à toute nourriture et autres fournitures dans le territoire dévasté.

Le carburant est également concerné par l’embargo et les réserves s’amenuisent : « des boulangeries ferment, des hôpitaux manquent de médicaments » et d’essence pour les générateurs, a indiqué l’UNRWA.

Depuis la reprise des bombardements israéliens sur Gaza le 18 mars, environ 500.000 personnes ont été déplacées « ou déracinées une fois de plus », a déclaré une porte-parole du Secrétaire général, Stéphanie Tremblay. Elle a tenu ces propos alors que le ministre israélien de la défense aurait déclaré que les troupes resteraient indéfiniment dans les zones de sécurité de Gaza, ainsi qu’au Liban et en Syrie.

Les livraisons d’aide continuent également d’être affectées par les refus israéliens : seules deux des six missions coordonnées avec les autorités israéliennes ont été autorisées à se poursuivre mercredi. « Les quatre autres ont été refusées », dont une mission visant à récupérer du carburant d’urgence à Rafah, a noté Mme Tremblay, citant le Bureau de coordination de l’aide humanitaire des Nations Unies (OCHA).

Environ 30 % de la bande de Gaza est désormais une zone tampon de sécurité où les civils palestiniens ne peuvent pas vivre, aurait annoncé l’armée israélienne.

Un puits d’eau de l’UNRWA dessert environ 20.000 personnes déplacées à Jabalia, à Gaza.

Évolutions positives

Dans un contexte de bombardements israéliens, de manœuvres militaires et d’ordres d’évacuation continus, les équipes humanitaires des Nations Unies ont souligné la poursuite de leurs efforts pour aider la population de Gaza, malgré d’immenses difficultés.

Voici quelques-unes des dernières nouvelles positives de l’UNRWA :

  • Réouverture d’un centre de santé : Environ 1.300 patients sont venus dans un centre de santé de l’UNRWA récemment rouvert à Maan, dans le sud de Gaza, après avoir été gravement endommagé en décembre 2023 lors d’une incursion militaire israélienne. L’établissement propose des services ambulatoires, des soins pour les maladies non transmissibles, des médicaments, des vaccins, des soins prénatals et postnatals. Il propose également des services de physiothérapie et un soutien psychosocial.
  • Une campagne de don de sang pour les hôpitaux locaux est également en cours dans le sud de Gaza, dans les centres médicaux de l’UNRWA, face à un besoin urgent de milliers d’unités de sang pour des opérations vitales. « Les médicaments s’épuisent rapidement à Gaza, notamment en ce qui concerne les stocks et les unités de sang pour la santé maternelle et infantile », a déclaré l’agence des Nations Unies.
  • L’eau d’un puits coule à nouveau : Des réparations ont été effectuées avec succès sur un puits qui dessert environ 20.000 personnes déplacées dans le camp de Jabalia et d’autres personnes hébergées dans sept abris de l’UNRWA dans les environs, a annoncé jeudi l’agence des Nations Unies. L’UNRWA exploite désormais cinq puits : trois à Jabalia, un dans la ville de Gaza et un à Khan Younis. Le recyclage et la réutilisation de pièces ont rendu ce projet possible. Selon l’Unicef, environ un million de personnes, dont 400.000 enfants, sont passées d’un accès à l’eau potable de 16 litres par personne et par jour à seulement six.
  • L’enlèvement quotidien des déchets se poursuit à Gaza : environ 2.500 mètres cubes d’eau et 230 tonnes de déchets solides sont collectés chaque jour. Cela représente environ 40 % des besoins globaux.

Dans son dernier rapport, l’OCHA a indiqué qu’au moins 51.000 Palestiniens ont été tués depuis le début de la guerre le 7 octobre 2023 et que 116.343 Palestiniens ont été blessés. Ce chiffre comprend 1.630 personnes tuées et 4.302 blessées depuis l’escalade des hostilités le 18 mars, a-t-il précisé, citant les autorités sanitaires de Gaza.

« Le manque d’engins et d’équipements lourds entrave les efforts de sauvetage des blessés et des disparus », a déclaré l’OCHA.

Par ailleurs, le groupe de travail Nutrition de la communauté humanitaire a averti que la détérioration rapide de l’état nutritionnel des enfants « est déjà visible ».

Rien qu’en mars, 3.696 enfants ont été nouvellement admis pour malnutrition aiguë sur 91.769 enfants examinés. Il s’agit d’une forte augmentation par rapport à février, où 2.027 enfants avaient été admis sur un total de 83.823 enfants examinés.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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