Dans un message vidéo adressé aux participants de la Conférence, le chef de l’ONU se dit « gravement préoccupé par la sécurité et le bien-être des civils des deux côtés de la Ligne bleue », qui sépare le Liban et Israël, notant que le conflit a récemment pris « une tout autre nature et dimension ».
« Chaque jour qui passe ne fait qu’aggraver la misère et la souffrance du peuple libanais », a déclaré António Guterres.
Les attaques en cours dans ce pays du Proche-Orient continuent de causer la mort et la destruction, avec des civils tués, blessés ou forcés de fuir vers des zones plus sûres. Depuis l’escalade des hostilités il y a un an, plus de 2.500 personnes ont été tuées et près de 12.000 blessées au Liban, selon les chiffres officiels. Au moins, 50 personnes ont été tuées en Israël et dans le Golan occupé par Israël.
« Nous observons des bombardements aériens intenses et continus menés par Israël dans des zones densément peuplées du Liban – y compris Beyrouth – et des incursions terrestres à travers la Ligne bleue… ainsi que des attaques continues de missiles, de drones et de roquettes du Hezbollah vers Israël », a ajouté M. Guterres.
Selon lui, « escalade après escalade, la situation devient chaque jour plus inimaginable pour les populations de la région – y compris pour le peuple libanais ».
Les attaques contre les Casques bleus de l’ONU sont « inacceptables »
Dans ce climat de regain de tension, les attaques contre les Casques bleus de l’ONU sont « totalement inacceptables », a souligné le chef de l’ONU, rappelant qu’elles « sont contraires au droit international, contraires au droit international humanitaire, et peuvent constituer un crime de guerre ».
Plus largement, il redoute « une menace croissante d’une conflagration majeure entre Israël et l’Iran qui bouleverserait toute la région ». Une façon de rappeler que ce qui se passe aujourd’hui au Liban n’est pas « un phénomène isolé ».
« Nous avons connu les abominables attaques terroristes du Hamas le 7 octobre et l’enlèvement des otages. Depuis, les opérations militaires israéliennes à Gaza ont causé des morts et des destructions à une vitesse et à une échelle dépassant tout ce que j’ai connu durant mes années en tant que Secrétaire général. Nous en avons vu les conséquences – en Syrie, en Iraq ou au Yémen ».
Pour éviter un embrasement du Moyen-Orient, il a réitéré son appel à un cessez-le-feu au Liban – tout comme ce besoin d’un cessez-le-feu à Gaza et la libération immédiate de tous les otages.
« Un cessez-le-feu immédiat est nécessaire – accompagné de mesures significatives vers la pleine mise en œuvre des résolutions 1559 et 1701 du Conseil de sécurité. La souveraineté et l’intégrité territoriale de tous les pays doivent être respectées », a conclu le chef de l’ONU.
Un appel de fonds de 400 millions de dollars
Selon les autorités françaises, la priorité de cette conférence sur le Liban est de répondre à l’appel de fonds de l’ONU pour une aide de plus de 400 millions de dollars en faveur des personnes déplacées.
Le 1er octobre dernier, les agences de l’ONU et leurs partenaires humanitaires ont lancé cet appel pour une aide urgente aux centaines de milliers de déplacés par les frappes israéliennes au sud du Liban.
Entre-temps, la crise humanitaire continue de s’aggraver au Liban en raison des hostilités intenses et à grande échelle, marquées par des frappes violentes, en particulier dans les régions du sud du Liban, de la Bekaa et de la banlieue sud de Beyrouth.
Près de 425.000 réfugiés en Syrie et 19.000 en Iraq
Des milliers de personnes auraient été déplacées depuis le début de la semaine, suite à des ordres de déplacement israéliens identifiant un réseau de financement social affilié au Hezbollah, qui ont été rapidement suivis par des frappes aériennes.
Selon les autorités libanaises, 1,2 million de personnes seraient touchées à l’intérieur du Liban. L’Agence de l’ONU pour les migrations (OIM) note que 809.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du Liban, selon un décompte effectué le 20 octobre.
Cette crise régionale de déplacement, qui est en cours au Liban, déborde en Syrie et au-delà, avec probablement de graves conséquences pour la région et ses habitants. L’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR) estime que 425.000 personnes (environ 70 % de Syriens et 30 % de Libanais) sont passées du Liban à la Syrie.
Le HCR a également pris connaissance que plus de 19.000 arrivées de Libanais sont signalées en Iraq depuis l’escalade des hostilités au Liban par divers points, notamment le poste frontière d’Al-Qaim (11.073) et les aéroports de Bagdad (6.973) et de Nadjaf (1.206).
Contenir le risque de choléra
Sur le terrain, le système de santé du pays est soumis à de fortes pressions. L’Organisation mondiale de la santé (OMS) a recensé 47 attaques contre des établissements médicaux depuis le 8 octobre 2023 – 95 agents de santé ont été tués et 77 blessés dans l’exercice de leurs fonctions.
Près de la moitié des plus de 200 postes de santé primaire et cliniques situés dans les zones touchées par les hostilités ont fermé leurs portes. Six hôpitaux ne sont plus opérationnels et quatre ne fonctionnent que partiellement.
Pendant ce temps, les agences humanitaires qui soutiennent la santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène s’efforcent de contenir le risque de choléra, après que le premier cas au Liban a été signalé depuis la fin de l’épidémie qui s’est produite entre 2022 et 2023. Elles signalent que l’insécurité et les restrictions d’accès dans les régions du nord de la Bekaa et de Baalbek limitent leurs efforts.
Pour sa part, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a averti que les bombardements en cours ont également un impact sur l’infrastructure de l’eau, avec au moins 28 installations d’eau endommagées, affectant l’approvisionnement de plus de 360.000 personnes, principalement dans le sud du Liban.
Le PIB du Liban pourrait reculer de 9,2 % en 2024
Sur un autre plan, les hostilités en cours menacent de « déstabiliser encore plus » l’économie libanaise fragilisée par des années de crises, s’alarme mercredi le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD), qui prévoit une baisse de 9,2 % du produit intérieur brut (PIB) en 2024, si le conflit se poursuit jusqu’à la fin de l’année.
Même si le conflit prenait fin avant la fin de l’année, « les conséquences de l’escalade des hostilités au Liban devraient se poursuivre pendant des années. Sans soutien international important, les perspectives économiques restent sombres », ajoute-t-il, disant s’attendre à une baisse du PIB de 2,28 % en 2025 et de 2,43 % en 2026.
Le PNUD estime que la hausse du chômage affectera environ 1,2 million de travailleurs dans tout le pays. Le taux de chômage pourrait atteindre le chiffre stupéfiant de 32,6 % d’ici la fin de l’année.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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