Selon ces nouvelles données de l’UNESCO, l’accès à l’enseignement primaire accuse un net recul, avec une baisse de 1,1 million du nombre de filles et de garçons scolarisés. C’est 300.000 de plus que lors du précédent décompte effectué par l’UNESCO en avril 2023 – de nouvelles filles atteignant chaque année la limite d’âge de 12 ans.
En incluant celles qui n’étaient pas scolarisées avant même le retour au pouvoir des fondamentalistes, ce sont aujourd’hui 2,5 millions de femmes afghanes qui sont privées d’éducation secondaire, soit 80 % des filles en âge scolaire.
« L’Afghanistan est aujourd’hui le seul pays au monde à interdire l’accès à l’éducation aux filles de plus de 12 ans et aux femmes », a affirmé, dans un communiqué, la Directrice générale de l’UNESCO, Audrey Azoulay.
Un impact très fort sur l’enseignement primaire
« Le droit à l’éducation ne peut souffrir d’aucune négociation ni d’aucun compromis. La communauté internationale doit rester pleinement mobilisée pour obtenir la réouverture inconditionnelle des écoles et des universités pour les filles et les femmes afghanes », a-t-elle ajouté
Kaboul a également interdit aux femmes de donner des cours particuliers aux garçons, alors que le pays souffre d’une pénurie d’enseignants qualifiés. En seulement trois ans, les autorités de facto ont ainsi presque réduit à néant deux décennies de progrès continus pour l’éducation en Afghanistan, et c’est l’avenir de toute une génération qui est désormais mis en péril.
Selon les nouvelles données de l’UNESCO, l’Afghanistan ne compte plus que 5,7 millions de filles et de garçons en primaire en 2022, contre 6,8 millions en 2019.
Plus largement, ces restrictions fragilisent le système scolaire dans son ensemble et entraînent en même temps une « baisse drastique » des inscriptions dans l’enseignement primaire, y compris celui des garçons, ainsi que dans l’enseignement supérieur, de 53% depuis 2021.
Face à ce sombre tableau, l’UNESCO s’inquiète d’une possible augmentation du « travail des enfants et des mariages précoces », mais aussi d’une pénurie de compétences, susceptible de nuire au développement du pays à long terme.
Modes d’apprentissage alternatifs
Pour contourner les interdictions et offrir des alternatives aux familles afghanes, des initiatives se sont développées, localement et depuis l’étranger. Depuis 2021, l’UNESCO a ainsi mis en place des programmes fondés sur l’implication des communautés locales dans 20 provinces du pays.
Plus de 1.000 animateurs, dont 780 femmes, ont été formés pour assurer des cours d’alphabétisation bénéficiant déjà à « plus de 55.000 jeunes, dont une grande majorité de filles, dans près de 1 900 villages. « Mais la tâche reste immense compte tenu du nombre de personnes non scolarisées », note l’agence onusienne basée à Paris.
Outre des programmes orientés dans les pays voisins (Pakistan, le Tadjikistan et l’Iran), en apportant son soutien aux réfugiés afghans, l’UNESCO investit aussi dans l’enseignement à distance par la radio et la télévision, en soutenant financièrement et en formant les médias afghans qui souhaitent développer et diffuser des programmes éducatifs. Ces contenus diffusés par les médias afghans partenaires de l’UNESCO ont touché une audience estimée à 17 millions d’Afghans.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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