« Il faut empêcher que l’Afghanistan ne sombre dans l’isolement, ou pire, qu’elle bascule de nouveau dans le conflit », a averti la cheffe de la Mission d’assistance des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), Roza Otunbayeva, rappelant que partout dans le pays les gens demandent à l’ONU de maintenir le dialogue avec les autorités de facto pour que leur quotidien s’améliore.

En Afghanistan, une adolescente reste à la maison car elle n’est plus autorisée à aller à l’école.

Restrictions sans précédent imposées aux femmes

Elle a noté que, depuis son dernier exposé en septembre, les autorités de facto ont continué d’imposer des restrictions sans précédent aux femmes et aux filles. Cela fait maintenant près de 1.200 jours que les filles n’ont pas accès à l’éducation au-delà de la sixième, a-t-elle dit. 

Ajoutant qu’au début du mois, les Talibans ont annoncé que les étudiantes seraient bientôt interdites de fréquenter les instituts de médecine et les cours d’enseignement supérieur, elle a jugé que si cette mesure était pleinement mise en œuvre, elle aurait pour conséquence dramatique de priver le pays d’un système de santé efficace et ouvert à tous.  « J’ai vivement exhorté les autorités de facto à reconsidérer leur décision », a-t-elle indiqué.

Sur la question sanitaire, Mme Otunbayeva a également révélé que la ségrégation toujours plus stricte des femmes dans les activités commerciales a pour effet délétère tant de limiter l’accès à leurs moyens de subsistance que d’affecter leur santé mentale, ce qui a de graves conséquences pour leur famille, en particulier pour les enfants.

Pour l’envoyée de l’ONU, le Conseil de sécurité doit tenir compte du fait qu’en dépit du manque de confiance tout à fait fondé qu’inspirent les Taliban au reste du monde extérieur et des pressions internes, il existe de leur part une volonté réelle de discuter avec l’ONU et ses partenaires.  Elle a estimé important que cette volonté de communiquer soit prise au pied de la lettre, le but visé étant à terme la réintégration du pays dans le concert des nations.

Tom Fletcher, Secrétaire général adjoint aux affaires humanitaires et Coordonnateur des secours d’urgence de l’ONU, informe le Conseil de sécurité de la situation en Afghanistan.

Crise humanitaire d’une ampleur alarmante

De son côté, le chef de l’humanitaire de l’ONU, Tom Fletcher, a constaté que l’Afghanistan reste aux prises avec une crise humanitaire d’une ampleur alarmante.

L’économie est extrêmement fragile, près de la moitié de la population vit dans la pauvreté et les événements climatiques extrêmes de cette année ont fait perdre leur bétail, leurs récoltes et leurs maisons à des milliers d’Afghans. Dans ce contexte, plus de 33% de la population n’a pas accès aux services de santé, un Afghan sur trois souffre d’insécurité alimentaire et les taux de malnutrition continuent d’augmenter, a-t-il alerté, ajoutant que le retour continu d’Afghans –plus d’un million cette année– des pays voisins exerce une pression supplémentaire sur des services déjà surchargés.

Au total, la moitié de la population a besoin d’aide, ce qui fait de l’Afghanistan la deuxième plus grande crise humanitaire au monde, après le Soudan, a-t-il signalé.

Malgré ces défis, l’ONU et ses partenaires humanitaires ont apporté cette année une aide vitale à près de 18 millions de personnes à travers le pays, dont 5,1 millions de femmes et 8,3 millions d’enfants, a souligné le Secrétaire général adjoint, regrettant toutefois que le sous-financement de l’assistance humanitaire ait forcé la fermeture de centaines de centres médicaux, privant 3 millions d’Afghans de soins de santé.

Selon lui, près de 6 millions de personnes ont perdu leurs distributions mensuelles de nourriture depuis mai et la taille des rations de beaucoup d’autres a dû être réduite de 50%.  De plus, les tentatives des autorités de facto d’interférer dans la programmation de l’aide continuent de saper les opérations et de retarder la livraison de l’aide.

Face à ces difficultés, l’exception humanitaire prévue par la résolution 2615 (2021) continue de jouer un rôle essentiel pour faciliter les dépenses et les paiements nécessaires à la fourniture de l’aide humanitaire, a expliqué M. Fletcher.  Depuis le 15 août 2021, la résolution a facilité l’octroi d’environ 6,7 milliards de dollars d’aide humanitaire et de 3,2 milliards de dollars pour répondre aux besoins humains fondamentaux.

Pour faire une différence significative, la résolution doit s’accompagner d’une fourniture humanitaire importante, a plaidé le Secrétaire général adjoint, non sans rappeler que 2,4 milliards de dollars seront nécessaires en 2025.  Il a également appelé à un soutien international pour réduire l’interférence de l’aide et les mesures restrictives, en particulier celles visant les femmes.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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