« Nous sommes profondément alarmés par cette attaque contre la liberté d’expression », ont dénoncé lundi les experts, pour qui tout journaliste, local comme international, doit être en mesure de travailler « librement et en toute sécurité » dans les territoires palestiniens occupés.

Cet appel intervient deux semaines après qu’un tribunal de Ramallah, en Cisjordanie occupée, a ordonné la fermeture de plusieurs sites Internet d’Al Jazeera, sous prétexte que la chaîne d’information diffuserait des contenus « incitatifs » et « séditieux », ainsi que de la « désinformation », et se livrerait à une « ingérence dans les affaires intérieures palestiniennes ».

« La fermeture d’un média international de premier plan et l’un des plus importants de la région constitue une restriction disproportionnée, inutile et grave de la liberté d’expression et entrave le droit à l’information du peuple palestinien et des audiences régionales et mondiales », ont déclaré les experts dans un communiqué de presse.

Fermeture de sites Internet

Pour rappel, le 1er janvier 2025, le procureur général palestinien a ordonné la suspension d’Al Jazeera dans les territoires palestiniens occupés. 

Cette décision concerne aussi bien la diffusion d’émissions que les activités du groupe, de ses employés et de ses affiliés. Elle fait suite à une lettre du Ministre palestinien de la culture, sur la base d’une décision du comité palestinien chargé d’octroyer les licences aux stations de radio et de télévision terrestres et par satellite.

Le 5 janvier, le tribunal de première instance de Ramallah a ainsi ordonné la fermeture de plusieurs sites Internet d’Al Jazeera pendant quatre mois, notamment aljazeera.net, aljazeera.net/live, aljazeera360.com et global.ajplus.net, au motif que leurs publications « menacent la sécurité nationale et incitent à commettre des crimes ».

« Nous notons avec vive inquiétude que la décision de l’Autorité palestinienne d’interdire Al Jazeera est intervenue après que le média a publié des reportages critiques sur la répression violente menée par les forces de sécurité palestiniennes depuis le 5 décembre 2024 dans le camp de réfugiés de Jénine et dans toute la Cisjordanie occupée », ont déploré les défenseurs de la liberté de la presse, rappelant qu’au moins huit Palestiniens ont été tués dans les violences, dont une jeune journaliste.

« La décision d’interdire Al Jazeera sur la base d’allégations vagues et non fondées dans un contexte d’escalade de la violence et de violations des droits de l’homme suggère que le véritable objectif de l’Autorité palestinienne est de bloquer le contrôle international et de faire taire les critiques gênantes », ont-ils insisté.

Libres et indépendants

Disposer de médias « libres et indépendants » est primordial pour garantir la transparence de la couverture journalistique dans les territoires palestiniens occupés, ont rappelé les experts.

C’est d’autant plus important, ont-ils ajouté, que les journalistes sur le terrain ont notamment pour tâche d’établir la responsabilité des crimes de guerre et crimes contre l’humanité commis au sein du territoire palestinien.

Depuis le déclenchement du conflit à Gaza, en octobre 2023, Israël interdit à l’ensemble des journalistes internationaux de réaliser des reportages à l’intérieur de l’enclave.

Des dizaines de journalistes palestiniens ont quant à eux été tués par les forces israéliennes alors qu’ils couvraient le conflit, selon plusieurs organisations internationales de protection des journalistes, dont l’agence culturelle des Nations Unies (UNESCO).

Les experts, qui ne font pas partie du personnel de l’ONU et ne sont pas rémunérés pour leur travail, ont exhorté l’Autorité palestinienne à ne pas suivre l’exemple des autorités israéliennes, lesquelles ont suspendu la couverture d’Al Jazeera en Israël et dans les territoires occupés et ont fermé le bureau de la chaîne à Ramallah l’année dernière.

« Sans reportage indépendant, les violations potentielles des droits de l’homme et du droit international risquent de ne pas être signalées, créant ainsi un environnement propice à l’impunité », ont mis en garde les experts.
 

NOTE :

Les Rapporteurs spéciaux, les experts indépendants et les groupes de travail font partie de ce que l’on appelle les procédures spéciales du Conseil des droits de l’homme. Les procédures spéciales, le plus grand groupe d’experts indépendants du système des droits de l’homme des Nations unies, est le nom général des mécanismes indépendants d’enquête et de suivi du Conseil qui traitent soit de situations nationales spécifiques, soit de questions thématiques dans toutes les parties du monde. Les experts des procédures spéciales travaillent sur une base volontaire ; ils ne font pas partie du personnel des Nations unies et ne reçoivent pas de salaire pour leur travail. Ils sont indépendants de tout gouvernement ou organisation et travaillent à titre individuel.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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