Les dirigeants arabes étaient réunis au Caire pour définir un projet d’avenir commun à Gaza, quelques semaines après l’évocation par le président américain, Donald Trump, d’une possible prise de contrôle de l’enclave palestinienne par les États-Unis, suivie d’une expulsion de sa population. 

Dans un discours prononcé lors du sommet, António Guterres, a semblé rejeter l’option envisagée par l’administration américaine et soutenue par le premier ministre israélien, Benyamin Nétanyahou. 

« En tant que puissance occupante, Israël doit se conformer à toutes ses obligations en vertu du droit international, notamment du droit international humanitaire », a déclaré le Secrétaire général. « Cela signifie rejeter toute forme de nettoyage ethnique ».

Des négociations dans l’impasse

Le sommet du Caire a débuté alors que les négociations entre Israël et le Hamas sur la suite à donner à l’accord de cessez-le-feu entré en vigueur à Gaza, le 19 janvier, sont au point mort.

Dans ces remarques, M. Guterres a toutefois salué l’accalmie des dernières semaines. 

« Nous avons constaté une amélioration significative de la situation en ce qui concerne l’accord sur le cessez-le-feu et les otages », a-t-il dit.

La première phase de l’accord prévoyait en effet la libération par le Hamas d’un certain nombre d’otages israéliens retenus à Gaza, en échange de prisonniers palestiniens détenus par Israël. 

Le Secrétaire général a exhorté les deux parties à respecter leurs engagements et à les mettre en œuvre dans leur intégralité afin d’éviter « à tout prix » une reprise des hostilités, qui ne ferait selon lui que prolonger la souffrance de millions d’habitants à Gaza et déstabiliser encore davantage la région. 

« Il faut reprendre sans délai des négociations sérieuses concernant tous les aspects du cessez-le-feu », a-t-il ajouté

La première phase de l’accord, qui a pris fin le 1er mars, était censée déboucher sur le lancement d’une seconde étape, devant se solder par le retour de tous les otages pris lors de l’attaque sanglante lancée par le Hamas dans le sud d’Israël, le 7 octobre 2023, et le retrait complet des forces israéliennes de Gaza. 

Or, les négociations concernant cette nouvelle étape n’ont toujours pas commencé.

Appel à la reprise des convois humanitaires

M. Guterres a demandé la libération « immédiate, sans condition et dans la dignité » de tous les otages, ainsi que celle des détenus palestiniens, conformément aux termes de l’accord. Il a également appelé le Hamas et Israël à traiter humainement les personnes sous leur contrôle.

« Et tous les obstacles à la distribution efficace de l’aide vitale doivent être levés », a-t-il ajouté.

L’appel du chef de l’ONU faisait suite à la décision de M. Nétanyahou, dimanche, de suspendre toute entrée de marchandises et d’approvisionnement dans la bande de Gaza, après six semaines marquées par un afflux de l’aide dans l’enclave, dans le cadre de la mise en œuvre de l’accord.. 

Lundi, le Porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, a en effet confirmé que les trois principaux points de passage de convois humanitaires vers Gaza, Kerem Shalom, Erez et Zikim, étaient désormais fermés, privant ainsi des millions de Palestiniens d’une assistance vitale. 

« L’aide humanitaire n’est pas négociable », a martelé M. Guterres au Caire. « Elle doit circuler sans entrave ».

Relance du processus politique

Le Secrétaire général a par ailleurs souligné le besoin d’un cadre politique clair qui pose les bases d’un relèvement et d’une reconstruction durables à Gaza.

Selon lui, les préoccupations « légitimes » d’Israël en matière de sécurité doivent être prises en compte, sans pour autant se traduire par une présence militaire israélienne sur le long terme dans l’enclave.

« Gaza doit rester partie intégrante d’un État palestinien indépendant, démocratique et souverain, sans réduction de son territoire ni transfert forcé de sa population », a-t-il insisté.

De manière générale, il a estimé que Gaza et la Cisjordanie, y compris Jérusalem-Est, devaient être unifiées politiquement, économiquement et administrativement par l’Autorité palestinienne.

D’ici là, M. Guterres  a salué les initiatives des États arabes visant à mobiliser le soutien de la communauté internationale pour reconstruire Gaza, à l’instar du sommet dans la capitale égyptienne.

Il a également souligné le rôle essentiel de l’agence onusienne pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, qui continue de fournir des résultats « dans les circonstances les plus difficiles ».

Depuis la fin du mois de janvier, l’agence, qui est sous le coup d’une interdiction en Israël, a fermé ses locaux à Jérusalem-Est et évacué son personnel international à Amman, la capitale jordanienne, qui fait désormais office de siège de l’UNRWA.

Le chef de l’ONU a appelé à un « soutien urgent et total », y compris financier, du travail de l’agence, qui souffre d’un sous-financement chronique, en dépit de l’aide qu’elle apporte à des millions de Palestiniens à Gaza et en Cisjordanie.

Situation alarmante en Cisjordanie 

M. Guterres s’est dit préoccupé par la détérioration de la situation dans cette dernière.

« Les forces de sécurité israéliennes ont lancé des opérations de grande envergure, notamment des frappes aériennes et le déploiement de chars pour la première fois depuis plus de deux décennies », a-t-il déploré.

Au cours du mois écoulé, plus de 40.000 Palestiniens ont été déplacés de force au cours, soit le nombre de déplacements le plus important en Cisjordanie depuis plusieurs décennies.

Parallèlement, les expulsions de Palestiniens, les démolitions de leurs logements et l’expansion des colonies illégales de peuplement dans le territoire occupé se sont intensifiées.

« Tout cela affaiblit encore davantage l’Autorité palestinienne à un moment où son rôle est plus crucial que jamais », a estimé le Secrétaire général, qui a appelé à une désescalade urgente en Cisjordanie.

M. Guterres a réitéré sa conviction qu’il ne saurait y avoir d’avenir durable pour Gaza sans un État palestinien viable, ni de relèvement de l’enclave sans la fin de l’occupation.

« La seule voie vers une paix durable est celle où deux États, Israël et la Palestine, vivent côte à côte dans la paix et la sécurité, conformément au droit international et aux résolutions pertinentes de l’ONU, avec Jérusalem comme capitale des deux États », a-t-il dit.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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