« La crise multiforme qui affecte le Nicaragua depuis 2018 exige un changement de cap urgent de la part du gouvernement », a affirmé mardi le Haut-Commissaire de l’ONU aux droits de l’homme, soulignant la grave érosion de l’espace civique dans ce pays d’Amérique centrale.
Dans une déclaration, Volker Türk a indiqué qu’il devient de plus en plus difficile d’exercer les droits civils et politiques fondamentaux.
Le chef des droits de l’homme de l’ONU a souligné la détérioration des droits humains au Nicaragua, au cours de la dernière année, notant une augmentation des cas d’arrestations arbitraires, d’intimidation des opposants, de mauvais traitements en garde à vue et d’attaques contre les populations autochtones.
L’étude couvre une période d’un an à partir du 15 juin 2023 et est basée sur 120 entretiens, principalement avec des victimes et des témoins de violations des droits de l’homme, des réunions avec des représentants de la société civile et de la communauté internationale, ainsi que sur l’analyse de documents gouvernementaux et d’ONG.
Persécution des opposants
Le document rapporte que la persécution des opposants au gouvernement ou des voix perçues comme dissidentes s’est progressivement étendue et intensifiée, et que les autorités persécutent non seulement ceux qui expriment des opinions dissidentes, mais aussi toute personne ou organisation agissant de manière indépendante ou n’étant pas directement sous leur contrôle, y compris les défenseurs des droits humains, les médias indépendants, les organisations non gouvernementales et toute autre entité prônant un changement social ou politique sans contrôle du gouvernement.
Le rapport s’inquiète d’un projet de loi présenté la semaine dernière par les autorités qui, s’il est adopté, permettrait de poursuivre des individus à l’étranger pour des crimes présumés tels que le blanchiment d’argent, le terrorisme et son financement, ou la cybercriminalité.
La publication met en garde contre le fait qu’une législation aussi radicale pourrait être utilisée pour exercer une pression supplémentaire et intimider les Nicaraguayens exilés et étrangers pour l’exercice légitime de leur droit à la liberté d’expression ou d’autres droits.
Détentions arbitraires et strangulations testiculaires
Selon les données du Bureau des droits de l’homme, en mai, 131 personnes considérées comme des opposants étaient placées en détention arbitraire, plus que le double par rapport aux 54 personnes recensées en juin 2023. En juin et juillet 2024, dix autres détentions arbitraires ont été recensées.
Le rapport cite le cas d’un homme de 70 ans détenu dans la ville de Matagalpa en octobre 2023 pour avoir critiqué le gouvernement lors de conversations informelles. Sa localisation a été brouillée pendant un mois avant qu’il ne soit condamné à sept ans de prison pour trafic d’armes lors d’un procès qui n’a pas garanti son droit à un procès équitable.
L’étude signale également qu’un universitaire demeure introuvable depuis le 20 novembre 2023, date à laquelle il a été arrêté à Managua à la suite d’un message critique à l’égard du gouvernement publié sur les médias sociaux.
Elle fait également état de douze cas de torture et de mauvais traitements lors de détentions. En particulier, sept détenus ont déclaré avoir été victimes de viols, d’abus sexuels et de chocs électriques. Trois d’entre eux ont déclaré avoir subi une strangulation testiculaire, et tous présentaient des signes de stress post-traumatique.
Attaques contre des personnes autochtones et d’ascendance africaine
En outre, le Bureau des droits de l’homme a reçu des rapports faisant état de violences à l’encontre des populations autochtones et d’ascendance africaine dans les régions autonomes de la côte caraïbe, enregistrant au moins deux meurtres perpétrés par des colons qui n’appartiennent pas à ces communautés et qui cherchent à contrôler leurs terres.
« Les meurtres et autres agressions violentes, y compris la violence sexiste, les incendies délibérés de maisons et l’appropriation illégale de terres et de biens autochtones ont été perpétrés dans un contexte d’impunité généralisée », note le rapport.
La religion est un autre domaine soumis à des restrictions excessives au Nicaragua, avec au moins 27 prêtres et séminaristes catholiques détenus arbitrairement entre octobre 2023 et janvier 2024.
Un groupe de 31 religieux a été expulsé du pays après avoir été détenu pendant différentes périodes.
Les autorités ont également révoqué le statut juridique de nombreuses organisations religieuses, dans le cadre d’une tendance plus large d’annulation arbitraire du statut juridique des ONG. Au cours de la période considérée, plus de 300 organisations ont vu leur statut juridique révoqué.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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