À l’aide de petits outils et à mains nues, il passe au crible des monticules de débris tordus et de terre pour essayer de déterrer des effets personnels et des documents importants, tels que des actes de propriété prouvant qu’il en est le propriétaire légal.
Il rêve de pouvoir un jour reconstruire. À court terme, il espère que même les décombres peuvent avoir une certaine valeur.
La guerre à Gaza a laissé un niveau de destruction sans précédent : on estime que 51 millions de tonnes de gravats recouvrent le paysage où des quartiers animés prospéraient autrefois. Selon un nouveau rapport des Nations Unies sur l’évaluation des dommages et des besoins, plus de 60 % des habitations – environ 292.000 – et 65 % des routes ont été détruites dans l’enclave d’environ 360 kilomètres carrés.
Alors que la communauté internationale s’interroge sur l’avenir de Gaza et sur la manière de reconstruire, M. Al-Majdalawi est sûr d’une chose : « Nous ne partirons pas. Cela n’arrivera pas. C’est notre terre ».
Avançant prudemment dans les décombres, Yasser Ahmed dit : « Je cherche mes papiers ».
Sa recherche désespérée est d’autant plus difficile que les structures adjacentes se sont effondrées les unes sur les autres.
« Peut-être qu’en enlevant les décombres, je trouverai un corps humain, un engin explosif », ajoute-t-il, soulignant ainsi les risques émotionnels et physiques énormes que représente le fait de déloger des débris dans une zone de guerre.
En collaboration avec le ministère palestinien des travaux publics et du logement, le programme d’assistance au peuple palestinien dirigé par le Programme des Nations Unies pour le développement et le Programme des Nations Unies pour l’environnement coprésident un groupe de gestion des débris qui rassemble plus de 20 entités pour soutenir la réponse à ce problème critique dans toute la bande de Gaza.
Le personnel de l’ONU s’inspire d’expériences similaires à Mossoul, en Iraq, et dans les villes syriennes d’Alep et de Lattaquié, toutes décimées par la guerre.
Les rues de Gaza sont jonchées de débris et de gravats
L’UNOPS, une agence des Nations Unies qui fournit des services d’infrastructure, d’approvisionnement et de gestion de projet dans le monde entier, fait partie du « Groupe de travail sur la gestion des débris » de Gaza.
L’agence, qui a mené des évaluations des menaces et des risques sur l’ensemble du territoire, a développé des techniques avancées de GeoIA et de télédétection, y compris des technologies de modélisation en 3D, afin d’améliorer l’évaluation des risques d’explosion et les stratégies d’enlèvement des décombres.
A l’issue d’un voyage récent à Gaza, le Directeur exécutif de l’UNOPS, Jorge Moreira da Silva, a indiqué que 250.000 Palestiniens et environ 1.000 travailleurs humanitaires avaient reçu une formation sur les risques d’explosion, leur fournissant « des connaissances essentielles pour rester en sécurité et gérer les risques d’explosion de manière efficace ».
Le PNUD, qui aide les pays à réduire la pauvreté, à renforcer leur résilience et à parvenir à un développement durable, a commencé à enlever les décombres de Gaza en décembre 2024, quelques semaines avant le début du cessez-le-feu.
Environ 28.500 tonnes de gravats ont été initialement enlevées, dont 290 tonnes ont été utilisées pour des travaux routiers afin d’améliorer les opérations humanitaires, en rétablissant l’accès à des sites tels qu’un hôpital, une boulangerie et une usine d’approvisionnement en eau essentielle, partage Sarah Poole du PNUD.
Elle explique que la question de la propriété foncière et immobilière à Gaza est « très complexe », en particulier lorsque les titres de propriété, les registres de succession et d’autres documents juridiques sont perdus ou détruits.
Amjad Al-Shawa, Directeur du réseau des ONG de la bande de Gaza, estime que la question des décombres représente un « défi majeur ».
« Nous avons besoin d’un mécanisme pour éliminer les décombres, ce qui prendra beaucoup de temps et nécessitera des ressources qui ne sont pas disponibles dans la bande de Gaza », explique-t-il.
« Aujourd’hui, ces décombres représentent également les biens des habitants. De nombreux conflits risquent d’éclater entre les familles ».
Environ 7 millions de dollars ont déjà été débloqués par divers donateurs pour aider à l’enlèvement des décombres, mais M. Poole estime que 40 millions de dollars supplémentaires seront nécessaires « pour cette phase initiale afin d’intensifier considérablement le travail ».
« La question de l’accès et de la capacité à acheminer certains des équipements lourds nécessaires est également absolument essentielle », ajoute-t-elle.
Yasser Ahmed se tient devant sa maison détruite à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
Le défi à relever est de taille. Des quartiers autrefois prospères ont été rasés et il n’en reste plus grand-chose. Dans ce territoire où les jeunes de 18 ans ont déjà vécu cinq conflits armés de grande ampleur, les destructions sont cette fois-ci bien pires.
Le coût des dommages causés aux infrastructures physiques a été estimé à quelque 30 milliards de dollars, selon les Nations Unies. Le secteur du logement a été le plus durement touché, avec des pertes s’élevant à 15,8 milliards de dollars. Les coûts de rétablissement et de reconstruction sont estimés à plus de 53 milliards de dollars.
« Il n’y a pas de vie résidentielle ici. Je regarde autour de moi et je ne vois que de la destruction, rien d’autre », déclare Yasser Ahmed, debout devant les décombres de sa maison. « Le dur labeur de 59 ans – le nombre d’années de ma vie – a été perdu, et tout a disparu ».
« Tout est sous les décombres », dit-il. « Ma maison me manque… une personne n’est à l’aise que dans sa maison et dans son propre lieu de vie ».
Ramadan Kutkut est assis sur les décombres de sa maison à Jabalia, dans le nord de la bande de Gaza.
À proximité, Ramadan Katkat est assis sur les restes de sa maison. Vivant dans des tentes précairement perchées sur des monticules de décombres, il se fait l’écho du désespoir ressenti par de nombreuses personnes : Sous eux pourrait se trouver un mélange dangereux d’engins non explosés et de restes humains.
Son souhait ? « Nous voulons vivre ».
Al-Majdalawi est cependant catégorique : « Nous sommes capables de reconstruire la terre ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).
To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).
Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.