Présentant devant le Conseil des droits de l’homme son rapport, qui porte sur l’augmentation alarmante de la traite des enfants, Najat Maalla M’jid a insisté sur « la nécessité urgente de mettre un terme à ce crime grave ».
D’autant que selon le dernier Rapport mondial sur la traite des personnes, les enfants comptent pour 38 % des victimes identifiées dans le monde. Cela représente une augmentation sensible par rapport à 2019.
« Cette augmentation est particulièrement marquée chez les filles. En outre, le nombre réel d’enfants victimes est probablement beaucoup plus élevé que le nombre signalé. Les enfants sont souvent peu visibles parmi les victimes de la traite, ce qui fait que le nombre de signalements est inférieur à la réalité », a développé Mme Maalla M’jid.
La traite des enfants recoupe d’autres formes de violence, et les enfants subissent souvent de multiples formes d’abus et d’exploitation avant, pendant et après avoir été victimes de la traite. Et si la traite existe partout dans le monde, il y a des particularités régionales notables.
Cette jeune fille ougandaise de 14 ans a été mariée de force par ses parents à l’âge de 8 ans.
Plus d’enfants que d’adultes repérés parmi les victimes de la traite en Afrique subsaharienne
En Afrique subsaharienne, plus d’enfants que d’adultes sont repérés parmi les victimes de la traite, puisqu’ils représentent 61 % des victimes détectées.
Dans les régions touchées par des crises et des conflits, des groupes armés et des groupes criminels soumettent des enfants à la traite à des fins d’exploitation sexuelle, d’esclavage sexuel, de trafic de drogues, de mariage forcé, de combat armé et de diverses formes de travail forcé, y compris le travail dans les industries extractives.
D’après des informations récentes, la traite des personnes, en particulier la traite de petites filles à des fins de mariage d’enfants, d’esclavage sexuel et d’exploitation, favorisée par les conflits et les déplacements de population, est généralisée dans un certain nombre de pays touchés par des conflits ou des crises.
Le rapport présenté devant l’organe onusien basé à Genève a montré que la traite des enfants est en augmentation dans toutes les régions, y compris dans les pays à revenu élevé, et concerne souvent les filles, qui sont victimes de traite à des fins d’exploitation sexuelle.
« On recense plus de garçons victimes dans les régions où l’on trouve un plus grand nombre d’enfants non accompagnés ou séparés, comme l’Europe et l’Amérique du Nord ».
Forte hausse de l’exploitation sexuelle en ligne
Mais la vulnérabilité de millions d’enfants face à la traite est exacerbée par de nombreux facteurs de risque sous-jacents. La pauvreté, l’insécurité alimentaire, les crises humanitaires, les conflits, les déplacements forcés, la violence, ainsi que les inégalités sociales et entre les sexes, contribuent à l’augmentation de ce crime.
Sur un autre plan, les réseaux de trafiquants se développent de manière alarmante et sont de plus en plus organisés. Ces crimes sont également facilités par l’évolution des technologies numériques. L’intelligence artificielle est utilisée par les trafiquants pour renforcer les activités criminelles transnationales existantes en réduisant les coûts, en augmentant les revenus et en réduisant la probabilité de détection.
L’un des volets détaillés au Conseil a porté sur la forte hausse de certains services d’exploitation des enfants, comme l’exploitation sexuelle en ligne et hors ligne, la servitude domestique, le mariage d’enfants, le recrutement dans des groupes armés, la mendicité forcée et les activités criminelles forcées.
Malgré ce sombre tableau dans l’exploitation des enfants, les condamnations pour traite restent peu nombreuses, regrette la Représentante du Secrétaire générale. « Les auteurs continuent de jouir de l’impunité. La corruption, la stigmatisation, la peur et le manque de protection limitent la capacité des enfants à dénoncer les faits et à demander justice ».
Une fille attend avec des officiers de la Brigade de protection des mineurs (BPM) de la Police haîtienne dans la ville de Ouanaminthe, située près de la frontière nord-est avec la République dominicaine.La BPM est un partenaire de l’UNICEF dans la lutte contre la traite des enfants. Photo: UNICEF/Marco Dormino
Peu de risques et des gains très élevés
Une façon de rappeler que la traite des enfants reste un « crime peu coûteux et peu risqué », mais très lucratif, qui génère des milliards de dollars par an. Dans un rapport de 2024, l’Organisation internationale du travail (OIT) a estimé les profits illégaux tirés du travail forcé à 236 milliards de dollars par an, ce qui représente une augmentation spectaculaire de 64 milliards de dollars (37 %) par rapport à 2014.
De plus en plus de groupes criminels organisés s’y livrent, faisant plus de victimes et tirant davantage de revenus. En outre, l’utilisation des cryptomonnaies dans le commerce des contenus liés à l’exploitation sexuelle d’enfants ou à des abus sexuels sur enfants est en forte augmentation, ce qui rend encore plus difficiles la détection des cas de traite d’enfants, la conduite d’enquêtes efficaces et l’engagement de poursuites judiciaires.
Pour mettre fin à la traite des enfants et à la violence à leur encontre d’ici 2030, la Représentante du Secrétaire générale prône la fermeté et la reddition des comptes pour mettre fin à l’impunité des auteurs de ces crimes.
« Pour éradiquer efficacement ce crime, il est également essentiel d’impliquer les survivants et les enfants à risque, en toute sécurité et dans le respect de l’éthique, dans l’élaboration des mesures de lutte contre la traite », a conclu Mme Maalla M’jid, exhortant la communauté internationale à « agir mieux et plus vite pour mettre fin à ce crime ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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