Les conflits sont « une machine à chaos », a rappelé le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, lors d’un exposé devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies à Genève.

Il a noté que, selon le Comité international de la Croix-Rouge, 120 conflits font rage dans le monde et que les civils sont délibérément attaqués.

Or si les conflits provoquent le chaos, ils découlent de leur propre logique « tordue », a-t-il dit. Une façon de fustiger la posture de certaines personnes – « autocrates, démagogues, profiteurs » -, qui tirent profit de ce chaos, que ce soit par des tactiques de division et de domination, des pratiques commerciales prédatrices ou un simple vol.

Lors de cette mise à jour globale de la situation des droits humains à travers le monde, le chef des droits de l’homme de l’ONU s’est dit profondément troublé par les efforts déployés par un certain nombre de pays pour saper et entraver le fonctionnement de la Cour pénale internationale (CPI), qui est un pilier fondamental de la justice pénale internationale.

Sans citer nommément des pays, il s’est dit « stupéfait » par la facilité avec laquelle diverses institutions internationales sont mises de côté, avec des mesures qui entravent le travail vital qu’elles accomplissent avec leur personnel.

Inquiétudes sur le changement de cap des États-Unis

Plus particulièrement, Volker Türk s’est inquiété du changement de cap fondamental des États-Unis qui s’opère aux niveaux national et international.

Sans nommer le Président américain, Volker Türk souligne que « de manière paradoxale, les politiques destinées à protéger les personnes contre la discrimination sont désormais qualifiées de discriminatoires. Les progrès en matière d’égalité de genre sont réduits à néant » et les discours qui sèment la « division » suscitent « la peur », a-t-il détaillé.

La rhétorique de division est ainsi utilisée pour déformer, tromper et polariser. « Cela suscite la peur et l’anxiété chez de nombreuses personnes ».

Volker Türk, a, par ailleurs, déploré le « contrôle et l’influence » qu’exercent « des oligarques de la tech non élus ».

« Un petit nombre d’oligarques de la tech non élus ont nos données : ils savent où nous vivons, ce que nous faisons, nos gènes et nos conditions de santé, nos pensées, nos habitudes, nos désirs et nos peurs. Ils nous connaissent mieux que nous ne nous connaissons nous-mêmes », a fustigé M. Türk.

Pas de paix sans les Ukrainiens

S’agissant du conflit en Ukraine, le chef des droits de l’homme a indiqué qu’aucune discussion de paix en Ukraine ne devait avoir lieu sans les Ukrainiens.

« Toute discussion sur la fin de la guerre doit inclure les Ukrainiens et respecter pleinement leurs droits humains », a affirmé Volker Türk, relevant qu’une paix durable doit être « fondée sur la Charte des Nations Unies et le droit international ».

Il a noté que trois ans après l’invasion russe à grande échelle de l’Ukraine, les populations continuent de souffrir terriblement. Le nombre de victimes civiles a augmenté de 30 % entre 2023 et 2024. Les attaques incessantes au moyen de bombes planantes, de missiles à longue portée et de drones ont plongé les civils dans un état d’insécurité et de peur permanentes.

Il s’est dit consterné par les indications continues d’exécutions sommaires et de torture systématique contre les prisonniers de guerre ukrainiens retenus par la Russie. « La situation est désastreuse », a fait valoir M. Türk.

Veiller au maintien du cessez-le-feu à Gaza

S’agissant de la situation à Gaza, il a exhorté la communauté internationale à « veiller à ce que le fragile cessez-le-feu tienne et devienne la base de la paix ». « Toute solution aux cycles de violence doit être ancrée dans les droits de l’homme, y compris le droit à l’autodétermination, l’État de droit et l’obligation de rendre des comptes », a-t-il ajouté, invitant également à libération de tous les otages ainsi que de toutes les personnes détenues arbitrairement.

M. Türk s’est aussi dit alarmé par la situation en Cisjordanie marquée par « l’utilisation d’armes et de tactiques militaires, y compris les chars et les frappes aériennes, contre les Palestiniens ; la destruction et le vidage des camps de réfugiés ; l’expansion des colonies illégales ; et le déplacement de dizaines de milliers de personnes ».

Le conflit au Soudan menace d’exploser dans toute la région

Lors de ce tour d’horizon des crises dans le monde, le chef des droits de l’homme s’est aussi alarmé du conflit au Soudan, qui « menace d’exploser dans toute la région ».

« Les parties au conflit et leurs alliés continuent de lancer des attaques dévastatrices contre des zones densément peuplées et des infrastructures civiles en toute impunité, tandis que la pire catastrophe humanitaire au monde s’aggrave », a-t-il décrit.

Les civils paient un prix « insupportable », dans une lutte sans merci pour le pouvoir et les ressources. « Tous les pays doivent user de leur influence pour faire pression sur les parties et leurs alliés afin qu’ils mettent fin à la guerre », a insisté M. Türk.

Des dizaines de milliers de personnes ayant fui le conflit vivent dans le site de Lushagala, dans l’est de la RDC.

Esclavage sexuel et d’exécutions sommaires en RDC

Dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC), l’escalade récente attire maintenant des acteurs régionaux et dévaste des communautés entières dans le Nord-Kivu et le Sud-Kivu, a noté le chef des droits de l’homme.

Au cours des cinq dernières semaines, des milliers de personnes auraient été tuées lors d’attaques menées par le groupe armé M23, soutenu par les forces armées rwandaises, dans le cadre de combats intenses contre les forces armées de la RDC (FARDC) et leurs alliés.

Le Haut-Commissaire s’est notamment inquiété des rapports « horribles », qui font état de « viols, d’esclavage sexuel et d’exécutions sommaires ». « La violence doit cesser, les violations commises par toutes les parties doivent faire l’objet d’une enquête et le dialogue doit reprendre ».

Dans les Caraïbes, les préoccupations portent sur la situation à Haïti où « la violence des gangs a échappé à tout contrôle l’année dernière ». Plus de 5.600 personnes ont été tuées et des milliers d’autres ont été blessées ou enlevées dans l’île.

« La pleine application de l’embargo sur les armes décrété par le Conseil de sécurité et le soutien à la mission multinationale d’appui à la sécurité sont essentiels pour résoudre cette crise », a dit M. Türk.

Une déshumanisation des migrants et réfugiés

Des autocraties aux démocraties, les femmes et les jeunes filles sont privées de leurs droits de multiples façons.

Dans le même temps, les communautés et les sociétés sont confrontées à la polarisation et à la division, notamment lors des récentes campagnes électorales en Europe, en Amérique du Nord.

« Les discours dénués de substance reposent souvent sur la désignation de boucs émissaires, la désinformation et la déshumanisation. Les migrants et les réfugiés sont souvent qualifiés d’« illégaux », de criminels, de vermine ou pire encore. Nous avons déjà entendu ces termes », a-t-il souligné, fustigeant une « déshumanisation » qualifiée de « dangereux précurseur de la haine et de la violence ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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