Des idées nouvelles et audacieuses se développent en vue du Sommet de l’avenir des Nations Unies

Rendre le monde plus juste, plus sûr et plus durable pour tous était au centre d’un éventail d’idées nouvelles et audacieuses qui se sont déployées tout au long de la dernière session des Journées d’action du Sommet de l’avenir, avec des messages d’espoir et de changement allant de la part de jeunes acteurs du changement jusqu’au Secrétaire général de l’ONU, António Guterres.

« En regardant dehors, je vois des dirigeants mondiaux. Je vois des maires et des législateurs. Je vois la société civile, le secteur privé, des universitaires, des artistes, des militants et des jeunes », a déclaré le chef de l’ONU en donnant le coup d’envoi à la session du jour dans la salle de l’Assemblée générale.

« Vous venez de tous les coins du monde, de toutes les générations et de tous les milieux. Mes amis, voilà à quoi ressemble un multilatéralisme efficace, inclusif et en réseau ».

« Il y a quatre ans, nous avons entamé le processus qui nous amène ici aujourd’hui parce que nous avons vu un monde en difficulté, déchiré par les conflits et les inégalités, menacé par le chaos climatique et les technologies non réglementées, et avec les objectifs de développement durable (ODD) en péril, avec de nombreux pays maintenant embourbés dans une dette désastreuse et une crise du coût de la vie », a-t-il déclaré.

« Nous avons donc entamé un voyage pour réformer et renouveler le système international afin qu’il réponde au moment présent et qu’il soit adapté à l’avenir », a déclaré M. Guterres.

Jeunes acteurs du changement : « Il faut faire quelque chose »

L’Ambassadrice mondiale de la jeunesse, Oluwaseun Ikusika, du Nigéria, raconté à ONU Info les raisons de sa présence au Siège de l’ONU samedi.

« Je profite de cette occasion pour appeler les dirigeants du monde à intervenir parce que, si l’on regarde ce qui se passe en ce moment, il y a des taux élevés de génocide et de féminicide partout », a-t-elle souligné.

« Il est donc très important qu’ils s’engagent pleinement en faveur de la protection. Pour que nous puissions aller de l’avant, pour que nous puissions réaliser ce que nous voulons réaliser d’ici 2030, il faut faire quelque chose.

Hannah Ettelstein, une jeune militante américaine, a parlé de ses espoirs de changement.

« J’espère que les gens soulèveront des conversations difficiles », a-t-elle déclaré à ONU Info.

« J’entends beaucoup dire ‘Oh, nous voulons construire cet avenir, nous voulons vous inclure’. Mais c’est beaucoup de paroles, et je veux voir quelles actions l’ONU a mises en place pour réellement mettre en œuvre le changement et nous inclure dans les conversations au-delà d’une conférence d’une semaine ».

Ne vous freinez pas

ONU Info a également rencontré l’acteur danois Nikolaj Coster-Waldau, mieux connu pour avoir joué dans la série Game of Thrones sur HBO, qui est un défenseur passionné de l’action climatique et de l’égalité des sexes et un ambassadeur de bonne volonté pour le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD).

« L’ONU est une chose assez incroyable, créée après la Seconde Guerre mondiale dans l’espoir que nous puissions arrêter de tout gâcher à une telle échelle », a-t-il déclaré. « Le fait que plus de 190 pays se réunissent est assez spectaculaire, et il faut encore faire des progrès. Les progrès sont-ils lents ? Oui. »

Toutefois, il a ajouté que les choses évoluaient dans la bonne direction, même si les inégalités qui existent dans le monde constituent le plus grand défi et qu’il faut s’y attaquer. Pour résoudre les problèmes, il est important que toutes les générations soient impliquées et représentées afin d’avoir des perspectives différentes, a-t-il ajouté.

« Je crois en l’être humain et nous voulons tous la même chose », a-t-il déclaré. « Nous voulons des lendemains meilleurs et un meilleur avenir pour nos enfants.

Quant à la manière d’y parvenir, il a un message pour les jeunes d’aujourd’hui : « Ne vous retenez pas ».

De nouvelles voies, du numérique à la sécurité

Les sessions du samedi se sont concentrées sur trois thèmes prioritaires : le numérique et la technologie ; la paix et la sécurité ; et le développement durable et le financement.

Au cours de la journée, des dirigeants, des experts et des représentants de la société civile ont fait part des développements déjà en cours et ont présenté des plans pour l’avenir.

Les discussions et une pléthore d’événements parallèles ont abordé des questions telles que les réformes visant à rendre les banques multilatérales de développement plus grandes, meilleures et plus audacieuses et les propositions de taxes de solidarité mondiale pour aider à financer les investissements mondiaux sous-financés d’une manière équitable et transparente.

Un avenir durable pour tous

La Vice-Secrétaire générale de l’ONU, Amina Mohammed, a qualifié l’événement d’aujourd’hui de « plateforme pour les esprits brillants » afin qu’ils partagent leurs idées, qu’il s’agisse d’universitaires développant de nouvelles propositions, de membres de la société civile travaillant directement avec les communautés ou de décideurs politiques naviguant à travers les obstacles politiques et réglementaires.

« Nous nous rencontrons à un moment charnière », a-t-elle déclaré, notant que seuls 17 % des objectifs sont en bonne voie pour atteindre les ODD.

La numéro deux de l’ONU a déclaré qu’à seulement six ans de l’échéance, le cri de ralliement de l’Agenda 2030 pour le développement durable – ne laisser personne de côté – est tombé « abyssalement bas ».

Dans le même temps, la faim augmente, l’utilisation des combustibles fossiles et les températures mondiales grimpent en flèche, tandis que les conflits se propagent et que la lutte pour l’égalité des sexes bat de l’aile.

Nous avons besoin d’idées nouvelles et audacieuses

« Cette situation ne peut tout simplement pas durer », a-t-elle déclaré. « Nous avons besoin d’idées nouvelles et audacieuses ».

Au cours des neuf derniers mois, les États membres ont négocié le Pacte pour l’avenir et l’état du développement aujourd’hui a été au cœur des discussions, considérant les défis émergents et futurs, de l’intelligence artificielle aux armes modernes, qui ont suscité des réflexions sur la façon dont les nouvelles technologies peuvent dynamiser le processus de développement et sur la façon dont la réalisation des ODD peut jeter les bases d’une solidarité mondiale.

Le monde a besoin d’investissements tout aussi audacieux dans tous les domaines, y compris la sécurité alimentaire, l’énergie verte et la connectivité numérique, mais le défi va au-delà d’un simple problème de dollars et de centimes, a-t-elle déclaré.

Pacte d’avenir

Le système financier international ne peut pas fournir le filet de sécurité dont de nombreux pays – en particulier les pays en développement – ont besoin aujourd’hui pour poursuivre les ODD, a déclaré Mme Mohammed.

Le Pacte pour l’avenir envoie un message sans équivoque : il est temps de réformer d’urgence l’architecture financière internationale afin, notamment, d’apporter un soutien efficace et égal aux pays en cas de chocs systémiques et de relever le défi urgent du changement climatique.

« L’ambition et la dynamique ne s’arrêtent pas aujourd’hui », a-t-elle déclaré. « Lors de la quatrième conférence internationale sur le financement du développement, qui se tiendra l’année prochaine, nous devrons poursuivre sur cette lancée afin de mettre en place un nouveau cadre de financement capable d’atteindre les objectifs fixés et de nous accompagner au cours de la prochaine décennie. J’espère que vous vous joindrez à moi pour prendre l’engagement d’investir dans l’espoir, d’investir dans le développement durable et d’investir dans un avenir meilleur pour tous. »

Sommet de l’avenir

Le Sommet de l’avenir se tiendra les 22 et 23 septembre, juste avant le début du débat général annuel dans la salle de l’Assemblée générale des Nations unies.

Samedi, le président de l’Assemblée générale, Philémon Yang, a présenté le Pacte pour l’avenir à l’organe mondial après avoir rencontré et consulté les États membres au cours des derniers jours, selon sa porte-parole Sharon Birch.

« Il exhorte tous les États membres à soutenir l’adoption du Pacte et de ses annexes par consensus lors du Sommet de l’avenir demain, dimanche 22 septembre 2024 », a-t-elle déclaré.

« Ce sera un moment historique pour réaffirmer notre engagement en faveur d’un avenir meilleur pour tous, partout dans le monde », a-t-elle ajouté.

Samedi, le chef de l’ONU a discuté des annexes visant à combler les lacunes numériques et d’une déclaration pour l’avenir, qui devraient également être adoptées dimanche lors du Sommet de l’avenir.

Il a déclaré que le Pacte mondial pour le numérique devait être un plan d’action pour combler les fractures numériques et le premier accord universel sur l’intelligence artificielle, jetant les bases d’une plateforme mondiale centrée sur l’ONU et réunissant tous les acteurs.

La Déclaration sur les générations futures doit engager les dirigeants à tenir compte de l’avenir lorsqu’ils prennent des décisions aujourd’hui, a-t-il déclaré, ajoutant que l’égalité des sexes et les droits de l’homme doivent être présents dans tous les aspects de ces textes, reflétant le fait qu’ils sont fondamentaux dans tous les domaines de la vie.

« Les questions au cœur de ces textes – la justice, les droits, la paix et l’égalité – ont animé mon travail pendant des décennies et m’ont poussé à aller de l’avant », a-t-il déclaré. « Il en va de même pour beaucoup d’entre vous. Je n’abandonnerai pas et je sais que vous n’abandonnerez pas non plus. L’adoption de ces textes ne marquera pas la fin du voyage. Ce sera simplement la fin d’un commencement ».

Pour en savoir plus sur le Sommet de l’avenir, consultez notre page dédiée et rejoignez UN News dimanche pour une couverture en direct de la session d’ouverture à partir de 8 heures (heure de New York).