Des milliers de déplacés tentent de rentrer au nord Gaza via le corridor de Netzarim

Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), parmi ces déplacés candidats au retour, beaucoup se frayent un chemin à « travers les décombres à pied ou sur des charrettes tirées par des ânes ». « Sous la pluie et dans un contexte de destruction massive, les Palestiniens déplacés à Gaza tentent de retrouver ce qu’il reste de leurs maisons », a décrit l’UNRWA sur le réseau social X.

Si les habitants de l’enclave palestinienne sont ravis de retourner dans le nord de la bande de Gaza, d’énormes difficultés subsistent. L’UNRWA indique que près de 90 % des bâtiments et des infrastructures publiques ont été détruits par les attaques israéliennes.

« Même si l’aide humanitaire entre à Gaza, les besoins sur le terrain restent immenses. Les approvisionnements commerciaux doivent être autorisés à entrer pour réduire la dépendance à l’égard de l’aide humanitaire ».

Plus de 350 camions de l’UNICEF entrés à Gaza depuis le cessez-le-feu

Sur un autre plan, l’UNRWA souligne que le succès du cessez-le-feu dépendra de sa capacité à fonctionner au-delà de la fin du mois de janvier. Comme pour illustrer de l’agence onusienne sur le terrain, « 60% de la nourriture qui est entrée dans la bande de Gaza depuis le début du cessez-le-feu a été acheminée par l’UNRWA ».

De son côté, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a accéléré la distribution de fournitures et de services aux enfants gazaouis, avec plus de 350 camions entrant dans la première semaine du cessez-le-feu tant attendu, et pour répondre aux besoins d’environ un million d’enfants après 15 mois de bombardements.

Les camions, remplis d’eau, de kits d’hygiène, de traitements contre la malnutrition, de vêtements chauds, de bâches et d’autres aides humanitaires essentielles, sont arrivés par les points de passage au nord et au sud de Gaza.

Plus de deux millions de personnes, dont la moitié sont des enfants, sont confrontées à des pénuries dévastatrices de produits de première nécessité, notamment d’eau potable et d’installations sanitaires, de nourriture et de soins médicaux. Les dégâts causés aux infrastructures sont considérables et de nombreuses écoles, hôpitaux et maisons ont été détruits.

Un objectif quotidien de 50 camions

« Nos équipes travaillent 24 heures sur 24 pour augmenter l’aide humanitaire dont on a désespérément besoin, en particulier dans les zones qui n’ont pas été atteintes avant le cessez-le-feu en raison de difficultés opérationnelles ou de restrictions », a déclaré la Directrice générale de l’UNICEF, Catherine Russell.

L’UNICEF a pour objectif de livrer 50 camions par jour au cours de cette première phase du cessez-le-feu et a prépositionné des centaines de palettes d’aide aux frontières de la bande de Gaza, et d’autres sont en cours d’acheminement, en donnant la priorité aux articles que les communautés locales et les partenaires humanitaires ont identifiés comme étant les plus urgents.

Les hôpitaux, en particulier dans le nord, recevront un soutien pour augmenter leur capacité, notamment dans les unités néonatales. L’UNICEF augmentera son soutien à la production d’eau potable et à l’assainissement et sensibilisera les populations sur les munitions non explosées et la séparation des familles.

«. Le cessez-le-feu a apporté un certain soulagement, mais les familles retournent dans des zones qui ont été complètement détruites. Les cicatrices physiques et émotionnelles sont profondes », a fait valoir Mme Russell.

22.000 tonnes de vivres livrées par le PAM en une semaine

Du côté du Programme alimentaire mondial, le cessez-le-feu a également permis d’intensifier l’aide, avec notamment une moyenne quotidienne de 150 camions au cours de la première semaine de la trêve. Au total, l’ONU et ses partenaires ont pu faire entrer « environ 4.200 camions, voire plus, dans la bande de Gaza ».

Pour le PAM, 22.000 tonnes de nourriture ont été acheminées au cours des six derniers jours du cessez-le-feu. L’aide apportée en une semaine représente pratiquement le double de ce que le PAM a pu faire pendant tout le mois de novembre.  « Cela vous montre à quel point l’accès s’est amélioré pendant le cessez-le-feu pour nous permettre d’acheminer plus de camions à Gaza », a déclaré dans une interview accordée à ONU Info, Samer. Abdel Jaber, Directeur des urgences du PAM.

Sur le terrain, la priorité est donnée aux colis alimentaires afin que les gens puissent subvenir à leurs besoins urgents. « De la farine de blé pour les individus et les familles, mais aussi pour les boulangeries, ainsi qu’un soutien nutritionnel supplémentaire pour lequel nous donnons la priorité aux enfants pendant ces périodes, et des repas chauds fournis par les cuisines communautaires que nous soutenons », a détaillé M. Jaber.

Pour pouvoir aider davantage de personnes sur le terrain, le PAM note que la possibilité pour les humanitaires de se déplacer entre le nord et le sud est certainement importante. « L’allocation, la poursuite de l’ouverture des points de passage est vraiment une priorité, et la poursuite du cessez-le-feu vous montre que nous sommes capables de faire plus quand il y a un cessez-le-feu », a insisté le responsable du PAM.