Devant le Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, l’experte sur la dette extérieure a détaillé les contours de son rapport sur le paysage du financement climatique et de la dette.
« Les défis posés par le changement climatique sont étroitement liés à la dette, aux systèmes fiscaux et aux flux financiers illicites, qui ont tous des répercussions importantes sur les droits de l’homme. Il est essentiel de comprendre ces complexités pour identifier des solutions innovantes en matière de financement du climat », a déclaré Attiya Waris.
En attendant, les pays à faible revenu ont consacré en 2022 cinq fois plus d’argent au remboursement de leur dette extérieure qu’à la lutte contre les changements climatiques.
La charge de la dette extérieure reste une entrave à l’action climatique pour les petits États insulaires en développement, comm
La charge de la dette extérieure, une entrave à l’action climatique
Les 58 pays les moins avancés (PMA) et les petits États insulaires en développement ont ainsi consacré 59 milliards de dollars au remboursement de leur dette, alors qu’ils n’ont reçu que 28 milliards de dollars au titre du financement de l’action climatique, dont la moitié (14,8 milliards de dollars) sous forme de prêts.
3,3 milliards de personnes vivent dans des pays consacrant plus d’argent au paiement des intérêts de leur dette qu’à la santé et à l’éducation ou même à l’action climatique
Plus de la moitié des pays africains consacrent plus d’argent au service de la dette qu’à la santé et à l’éducation.
En 2024, les pays africains, qui représentent à eux tous moins de 5 % des émissions mondiales de carbone et utilisent déjà en moyenne 95 % d’énergie propre pour leurs activités économiques, ont dû payer 163 milliards de dollars au titre du service de la dette.
« Autrement dit, le service de la dette de l’Afrique dépasse, en une seule année, le montant total des promesses de financement de l’action climatique, y compris les 100 milliards de dollars prévus dans l’Accord de Copenhague, ainsi que les contributions au Fonds vert pour le climat et au Fonds permettant de faire face aux pertes et préjudices ».
Dans le même temps, le groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat estime que 9.000 milliards de dollars par an seront nécessaires pour l’atténuation du changement climatique et l’adaptation à ses effets d’ici à 2030. Pourtant, les engagements financiers mondiaux restent insuffisants.
50 % des recettes publiques en Afrique consacrées au service de la dette
Or seuls 83 milliards de dollars sur les 100 milliards promis par an ont été mobilisés pour l’action climatique dans les pays en développement en 2020. « De plus, en dollars de 2024, la valeur nette des 300 milliards de dollars promis lors de la COP29 n’est que de 175 milliards de dollars ».
La publication de ces données intervient alors que la dette contractée ou garantie par l’État dans les pays émergents et les pays en développement a plus que doublé depuis la crise financière mondiale de 2008. Celle-ci est passée de 1.400 milliards de dollars à 3.600 milliards de dollars en 2021.
Dans ces conditions, une soixantaine de pays sont actuellement surendettés ou proches du surendettement. Le service de la dette a ainsi absorbé en moyenne 38 pour cent des recettes publiques en 2023.
En Afrique, cette proportion s’élevait à plus de 50%.
« Aujourd’hui, environ 3,3 milliards de personnes vivent dans des pays consacrant plus d’argent au paiement des intérêts de leur dette qu’à la santé et à l’éducation ou même à la lutte contre le changement climatique ».
Les communautés brésiliennes souffrent de températures irrégulières et d’un manque d’eau.
Deux tiers du financement consacrés à l’atténuation et non à l’adaptation
C’est pourquoi, Mme Waris estime que l’endettement comme moyen de financer la lutte contre les changements climatiques est difficilement justifiable et peut même, dans certains cas, aller à l’encontre des objectifs du financement de l’action climatique.
D’autant qu’une part considérable (environ deux tiers) du financement de l’action climatique est consacrée à l’atténuation, et non à l’adaptation.
« Ce déséquilibre illustre bien l’inadéquation entre l’allocation des fonds et les objectifs de résilience climatique et de protection des communautés sous-représentées », a détaillé l’experte indépendante, soulignant que la communauté internationale a « une occasion historique de reconstruire l’architecture fiscale mondiale et de parvenir à la justice fiscale ».
Les échanges de dette contre climat, l’annulation de la dette et les obligations de gouvernance peuvent constituer des solutions viables, a indiqué l’experte indépendante, ajoutant que la lutte contre les flux financiers illicites et leur réorientation vers le financement de la lutte contre le changement climatique offrent une autre possibilité de combler les déficits de financement en matière d’adaptation et d’atténuation, en particulier dans les régions vulnérables.
« Les décideurs politiques doivent donner la priorité à l’équité, à la transparence et à la responsabilité dans les mécanismes de financement du climat », a fait valoir Mme Waris.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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