« Les femmes et les filles afghanes sont confrontées à une profonde crise de discrimination et d’oppression fondées sur le genre », a dénoncé le chef de l’ONU, lors de cet évènement auquel ont participé également l’actrice et militante américaine Meryl Streep, l’ancienne ministre suédoise des Affaires étrangères Margot Wallström, l’ancienne ministre afghane des Affaires féminines Habiba Sarabi, et l’ancienne Vice-présidente du parlement afghan Fawziya Koofi. 

Le chef de l’ONU s’est érigé contre une nouvelle « loi sur la moralité » promulguée le mois dernier par les autorités de facto d’Afghanistan qui officialise l’effacement systématique des femmes et des filles de la vie publique.

L’actrice et militante américaine Meryl Streep participe à une réunion sur l’inclusion des femmes dans l’avenir de l’Afghanistan au siège de l’ONU à New York.

« Elles ont perdu l’espoir »

« Elles sont confinées chez elles, privées de liberté de mouvement et presque sans accès à l’éducation et au travail, et il leur est même interdit de chanter ou d’élever la voix en public » a déclaré M. Guterres, rappelant que les Afghanes, victimes de violence fondées sur le genre, de crimes dits d’honneur et d’une mortalité maternelle en hausse, se sentent en danger, isolées et incapables de subvenir aux besoins de leurs familles ou de contribuer à leur communauté.

« Elles sont nombreuses à nous dire qu’elles ont perdu l’espoir et vivent comme des ombres, marchant en silence dans l’obscurité et dans la crainte du châtiment », a confié le Secrétaire général.

Un obstacle majeur à l’autosuffisance économique

A ses yeux, cette discrimination extrême ne constitue pas seulement une maltraitance systématique des femmes et des filles et une violation des conventions et lois relatives aux droits humains. « Elle représente une automutilation à l’échelle nationale, qui sape l’objectif d’autosuffisance économique déclaré par les autorités de facto elles-mêmes », a-t-il estimé.

Le Secrétaire général a ainsi mis en garde contre les conséquences d’une telle discrimination. Décrivant l’éducation des filles comme l’un des moyens les plus rapides de relancer le développement économique et d’améliorer la santé, le bien être et la prospérité de sociétés entières, il a rappelé l’impact de la participation et du leadership des femmes sur la paix et la sécurité, la protection sociale et la stabilité environnementale, déclarant que « sans femmes instruites ni dotées d’un emploi, y compris à des postes de direction, sans reconnaissance des droits de la moitié de sa population, l’Afghanistan, déjà confronté à de graves défis, ne prendra jamais la place qui lui revient sur la scène mondiale ».

Une femme afghane et son enfant de six mois

L’ONU veut amplifier la voix des Afghanes

Louant le courage remarquable des femmes afghanes dans la revendication et la défense de leurs droits, dans la gestion d’entreprises dans des conditions difficiles, dans la fourniture d’aide humanitaire et les campagnes en ligne, le Secrétaire général a confirmé que les Nations Unies s’engagent à leur servir de canal de dialogue avec les autorités de facto.

« Nous continuerons à amplifier leurs voix et à leur ouvrir un rôle à part entière dans la vie du pays, tant à l’intérieur des frontières que sur la scène mondiale », a-t-il promis, assurant que « nous ne permettrons jamais que la discrimination fondée sur le genre devienne la norme, ou que ce soit dans la monde », non sans juger la situation en Afghanistan « comparable à certains des systèmes d’oppression les plus flagrants de l’histoire récente ».

Les conditions d’un assouplissement des restrictions

Pour sa part, la Secrétaire générale adjointe des Nations Unies aux affaires politiques, Rosemary DiCarlo, a rappelé l’engagement inébranlable des Nations Unies pour le peuple afghan et leur présence depuis 1949 dans le pays, illustrée aujourd’hui par la Mission d’appui des Nations Unies en Afghanistan (MANUA), et les nombreuses agences qui apportent une aide vitale dans tout le pays.

Mme DiCarlo a décrit à ce propos le processus dit « de Doha », visant à accroître étape par étape l’engagement international à l’égard de l’Afghanistan, et énuméré les conditions qui conduiraient la communauté internationale à assouplir progressivement ses restrictions : une gouvernance plus inclusive par les autorités de facto, le respect des droits des femmes et des filles et des droits de la personne en général, accompagnés d’une intensification des efforts contre le terrorisme et le trafic de stupéfiants.

Les autorités de facto doivent faire preuve de bonne foi

« L’objectif est d’amener les Talibans à respecter leurs obligations – envers le peuple afghan en premier lieu – et envers la communauté internationale. Seule façon pour l’Afghanistan de revenir dans le giron international », a-t-elle précisé.

Or, ce processus de Doha, qui implique des représentants ou envoyés spéciaux d’une trentaine de pays et d’organisations dans le dialogue avec les Talibans et un large éventail de la population du pays, reste complexe.

De plus, lors de la dernière réunion de ce format en juillet, Rosemary DiCarlo et la plupart des participants ont noté que « les restrictions inacceptables imposées aux femmes et aux filles constituaient un obstacle à un véritable engagement ».

Selon elle, l’adoption par le gouvernement de facto d’une « loi sur la moralité » aggravant les discriminations envers les femmes risque même de bouleverser le processus de Doha. « Les Etats membres souhaitent poursuivre leur engagement », a assuré Mme DiCarlo, mais « ils attendent que les autorités de facto y participent de bonne foi, en commençant à respecter leur obligations internationales, en particulier à l’égard des femmes ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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