L’Unicef signale que les enfants pourraient constituer près de la moitié des victimes des 10.000 cas de viols et violences sexuelles recensés aux mois de janvier et février dans le pays. Un chiffre effroyable à mettre dans le contexte de l’offensive menée depuis le début de l’année par les rebelles du M23, avec le soutien du Rwanda, contre le gouvernement de Kinshasa dans les provinces du Nord- et du Sud-Kivu. 

Comme l’a résumé de manière glaçante James Elder, le porte-parole de l’agence, lors d’une conférence de presse, vendredi, à Genève, au cours des deux premiers mois de l’année, un enfant a été violé toutes les demi-heures en RDC. 

« Il ne s’agit pas d’incidents isolés, mais bien d’une crise systémique. Certains des survivants sont des enfants en bas âge. C’est une arme de guerre et une tactique délibérée de terreur et cela détruit des familles et des communautés », a dénoncé M. Elder, qui s’exprimait par visioconférence depuis Goma, la principale ville du Nord-Kivu, désormais sous le contrôle du M23.

Une épidémie cachée de violences sexuelles

La crise est probablement pire que ne le suggèrent les chiffres rapportés par l’Unicef. Selon le porte-parole, la stigmatisation, la peur et l’insécurité font que de nombreux cas ne sont pas signalés. 

Face à l’ampleur des violences sexuelles en RDC, M. Elder a souligné l’urgence d’une intervention de la communauté internationale.

« À quoi devrait ressembler cette action ? Nous avons besoin d’efforts de prévention supplémentaires, de services centrés sur les survivants et de moyens sûrs et accessibles pour que ces derniers puissent signaler les abus sans crainte », a-t-il expliqué. « Les survivants doivent sentir que le monde les soutient, au lieu de les ignorer, et les auteurs doivent être traduits en justice ».

Coupes budgétaires

Cette situation désastreuse est exacerbée par une baisse de l’aide à destination du pays, où l’accès des survivants à des soins médicaux, un soutien psychologique et une assistance juridique est gravement entravé par les coupes budgétaires.

« Dans un hôpital que j’ai visité cette semaine, 127 survivants de viol n’avaient pas bénéficié de kits de prophylaxie post-exposition… ils ne reçoivent même plus les soins médicaux de base dont ils ont besoin », a déploré M. Elder.

Si le déficit de financement n’est pas rapidement comblé, l’Unicef estime que 250.000 enfants seront entièrement privés de services essentiels pour leur protection au cours des 12 prochaines semaines seulement.

Conséquences à long terme

La crise de financement va au-delà du soutien immédiat des survivants.

En 2026, les projections indiquent que 100.000 enfants en RDC pourraient ne pas bénéficier de vaccination contre la rougeole, deux millions ne seront pas dépistés pour la malnutrition et un demi-million n’aura pas accès à l’eau potable.

« Le coût de l’inaction n’est pas abstrait. Il se mesure en souffrances évitables et en avenirs perdus », a averti James Elder.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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