Pour le seul mois de décembre 2024, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a reçu des rapports faisant état de 116 enfants tués ou blessés par des munitions non explosées (MNE). « On pense qu’il s’agit d’une sous-estimation compte tenu de la fluidité de la situation humanitaire sur le terrain », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, Ricardo Pires, un porte-parole de l’UNICEF.

Au cours des neuf dernières années, au moins 422.000 incidents impliquant ces engins ont été signalés dans 14 gouvernorats de la Syrie. Selon l’UNICEF, la moitié d’entre eux se sont soldés par des pertes tragiques pour les enfants.

324.000 munitions non explosées disséminées dans toute la Syrie

« Dans toute la Syrie, les enfants sont confrontés à cette menace tapie, souvent invisible et extrêmement mortelle », a ajouté M. Pires.

La recrudescence des déplacements ne fait qu’aggraver le danger. Depuis le 27 novembre, plus d’un quart de million d’enfants ont été contraints de fuir leur foyer en raison de l’escalade du conflit. Pour ces enfants, et pour ceux qui tentent de retourner dans leur région d’origine, le danger des munitions non explosées est constant et inévitable, souligne l’UNICEF.

Après plus d’une décennie de conflit dévastateur, les communautés syriennes sont jonchées de séquelles mortelles de la guerre, dont environ 324.000 munitions non explosées disséminées dans tout le pays.

Ce danger touche environ 5 millions d’enfants vivant dans des zones contaminées par des munitions non explosées et des mines terrestres, qui sont devenues la principale cause de mortalité infantile en Syrie.

Jouer au foot et mourir après l’explosion d’un engin

Chaque pas que ces enfants font comporte le risque d’une tragédie inimaginable pour les enfants syriens. L’Agence onusienne rappelle notamment le sort d’Abdul, 12 ans, qui jouait au football avec des amis, le 18 décembre dernier, dans un champ derrière sa maison, lorsque l’un d’eux a marché sur quelque chose de brillant sur le sol.

L’explosion qui s’en est suivie dans cette banlieue de Hama a tué le cousin d’Abdul, Mohamed, 15 ans, et a blessé Abdul et son frère de 10 ans, qui se remettent aujourd’hui de multiples fractures aux jambes et aux bras. « Ils ne peuvent plus marcher sans aide. Tous deux sont profondément traumatisés. Leurs histoires sont bien trop courantes », a rappelé le porte-parole de l’UNICEF, relevant que trois autres enfants sont morts après avoir apporté chez eux une grenade trouvée dans une aire de jeux, sans savoir l’impact mortel qu’elle pouvait avoir.

Même si les enfants survivent à ces explosions, les blessures et les handicaps qui changent leur vie signifient souvent qu’ils ne peuvent pas retourner à l’école ou qu’il leur est plus difficile d’accéder à des soins de santé appropriés. Ils sont confrontés à une nouvelle forme de guerre, contre l’isolement, la stigmatisation et des opportunités limitées.

Deux garçons vendent du pain dans les rues d’Alep en Syrie.

Les enfants syriens méritent de vivre le reste de leur vie en sécurité

Pour rendre la vie de ces enfants un « peu plus supportable », les agences onusiennes encouragent l’intensification des efforts de déminage humanitaire afin d’éliminer les restes mortels de la guerre et de rendre les communautés à nouveau sûres. Il s’agit aussi de sensibiliser les populations sur les dangers des mines afin que les enfants puissent reconnaître et éviter les munitions non explosées.

Outre des soins médicaux, l’UNICEF demande pour les survivants des services de réadaptation et des services psychosociaux, afin qu’ils puissent retrouver leur dignité et reconstruire leur vie. Une façon de rappeler que la Syrie ne pourra pas tourner la page de cette horrible guerre si les enfants continuent à courir le risque de passer devant leur porte et d’être soufflés par des explosifs.

« Nous devons à ces enfants non seulement d’écouter, mais aussi d’agir. Il n’y a aucun espoir de reconstruction en Syrie alors que tant de destructions attendent encore sur le terrain. Chaque jour sans action est un jour de plus qui menace les enfants de Syrie. Ces enfants, qui ont vécu toute leur vie en danger, méritent de vivre le reste de leur vie en sécurité », a conclu le porte-parole de l’UNICEF.

Première visite en Syrie d’un Chef des droits de l’homme de l’ONU

Le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme, Volker Türk, est arrivé à Damas mardi et devrait ensuite se rendre au Liban, dans le cadre d’une visite prévue dans la région du 14 au 16 janvier, selon un communiqué de l’ONU.

M. Türk doit rencontrer des fonctionnaires, ainsi que des représentants d’organisations de la société civile, des membres du corps diplomatique et des entités de l’ONU. Il s’agit de la première visite d’un chef des droits de l’homme de l’ONU en Syrie, et de la deuxième visite de ce genre au Liban depuis 2002, précise le texte.

La chute du régime de Bachar al-Assad a permis l’accès à la Syrie ces dernières semaines de nombreux responsables internationaux.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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