« Depuis le 1er mars, pas un jour ne s’est écoulé sans qu’une attaque ne fasse des victimes parmi les civils », a alerté la Sous-Secrétaire générale de l’ONU pour les affaires humanitaires, Joyce Msuya, lors d’une réunion du Conseil de sécurité sur la crise ukrainienne. La journée du 7 mars a selon elle été particulièrement meurtrière : 21 civils ont trouvé la mort et de nombreux autres ont été blessés ce jour-là, l’un des plus sanglants de l’année,  dans des frappes russes sur l’ensemble du territoire ukrianien. 

La Sous-Secrétaire générale de l’ONU pour les affaires humanitaires, Joyce Msuya, lors d’une réunion du Conseil de sécurité (archive).

Plus largement, Mme Msuya a indiqué que les violences se poursuivaient sans relâche dans l’est et le sud du pays, notamment les régions de Soumy, Odessa, Dnipro, Donetsk et Kharkiv.

Le 21 mars, a-t-elle poursuivi, une famille entière a péri lors d’une attaque de drone à Zaporijia, une ville ukrainienne du sud-est. Trois jours plus tard, le 24 mars, une offensive de grande ampleur sur la ville de Soumy, dans le nord-est, a blessé près de 100 civils, dont 20 enfants. 

La guerre ne se limite pas à l’Ukraine : les régions frontalières russes de Koursk, Belgorod et Briansk enregistrent elles aussi des pertes civiles, a rappelé Mme Msuya.

Près de 13.000 civils tués

L’ONU estime à 12.881 le nombre de civils ukrainiens tués depuis février 2022, dont 681 enfants. Près de 30.500 autres personnes ont été blessées. Outre les civils, les infrastructures essentielles sont particulièrement visées : l’Organisation mondiale de la santé (OMS) recense notamment plus de 2.300 attaques contre des hôpitaux, du personnel médical ou des convois d’aide depuis le début du conflit.

Malgré l’annonce d’un cessez-le-feu partiel sur les infrastructures énergétiques et des négociations sur la sécurité maritime en mer Noire, la population subit toujours les effets des précédentes attaques. 

« L’impact des attaques passées sur les infrastructures énergétiques continue d’affecter l’accès des civils à l’électricité, au gaz, au chauffage et à l’eau, menaçant la vie et le bien-être des plus vulnérables, notamment les enfants, les personnes âgées et les personnes handicapées », a déploré Mme Msuya.

Dans les zones en première ligne, les populations sont en proie à un dilemme cruel : fuir en laissant tout derrière elles ou rester, au risque de subir les bombardements et d’être privées des services de base. 

13 millions de personnes dans le besoin

Selon les chiffres de l’ONU, près de 13 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire. Parmi elles, plus de 10 millions ont été déplacées, dont 3,7 millions à l’intérieur du pays. 

Les femmes et les filles sont particulièrement vulnérables, exposées à des violences accrues et privées d’accès aux services de soutien. L’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive (UNFPA) alerte que les coupes du budget humanitaire, suite notamment à la suspension de l’aide étrangère des États-Unis au mois de janvier, mettront en péril l’accès aux services de lutte contre les violences sexistes et au soutien psychosocial.

Livraison d’aide à Pokrovsk, dans la région de Donetsk, en Ukraine.

Malgré ces défis, les acteurs humanitaires tentent de maintenir leurs opérations. Depuis le début de l’année, 1,7 million de personnes ont reçu une aide alimentaire, des soins médicaux ou un accès à l’eau potable. Une quinzaine de convois humanitaires ont acheminé du matériel aux populations les plus touchées. L’insécurité ne les épargne pas : sept travailleurs humanitaires ont déjà été blessés en 2025, tandis que plusieurs centres d’aide ont été endommagés par des attaques.

« Les humanitaires, leurs installations et leurs biens doivent être protégés, et les opérations de secours doivent être facilitées », a martelé Mme Msuya. 

Seuls 17 % des fonds d’aide collectés

Actuellement, seuls 17 % des 2,6 milliards de dollars requis pour l’aide humanitaire en Ukraine en 2025 ont été collectés, forçant les organisations à redéfinir leurs priorités dans un contexte de besoins toujours croissants.

Les régions sous occupation russe restent les plus difficiles d’accès. Donetsk, Kherson, Louhansk et Zaporijia comptent un grand nombre de civils nécessitant une assistance, mais l’ONU peine à y faire parvenir des secours. Mme Msuya a rappelé que le droit international humanitaire impose aux parties de garantir un acheminement rapide et sans entrave de l’aide. « Nous nous félicitons de la poursuite du dialogue avec les parties afin de nous permettre d’acheminer l’aide en toute sécurité à ceux qui en ont besoin, où qu’ils se trouvent », a-t-elle souligné.

Dans son plaidoyer, la Sous-Secrétaire générale de l’ONU pour les affaires humanitaires a formulé trois demandes à la communauté internationale : « Premièrement, l’insistance sur le respect du droit international humanitaire, afin de protéger les civils et les biens civils, y compris le personnel humanitaire. Deuxièmement, un financement pour sauver autant de vies que possible et soutenir les opérations humanitaires dans ce contexte complexe et dangereux. Troisièmement, la fin de cette guerre et, d’ici là, des efforts soutenus pour que les besoins humanitaires soient au cœur des discussions sur une pause dans les combats ou un accord à plus long terme ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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