« À Goma, nous restons sous occupation. La situation est toujours très volatile, avec un risque persistant d’escalade », a déclaré la Représentante spéciale adjointe du Secrétaire général chargée de la protection et des opérations au sein de la MONUSCO, Vivian van de Perre, lors d’une conférence de presse, via visioconférence depuis Goma, avec des journalistes à New York.

L’aéroport de Goma toujours fermé

Elle a ajouté que le M23 et les forces armées rwandaises continuent de consolider leur contrôle sur Goma et la majorité des territoires du Nord-Kivu dont le groupe armé s’est précédemment emparé. « Toutes les voies de sortie de Goma sont sous leur contrôle et l’aéroport, également sous contrôle du M23, est fermé jusqu’à nouvel ordre ».

La MONUSCO opère donc dans « un environnement très difficile ». Les infrastructures clés de la Mission à Goma sont débordées, ces installations n’ayant pas été conçues ni dotées du personnel nécessaire pour un hébergement à grande échelle et à long terme d’employés de l’ONU et de Congolais y ayant trouvé refuge. « La pression sur les ressources essentielles, telles que l’eau, la nourriture, l’assainissement et les abris, s’accroît », a prévenu Mme van de Perre.

Alors que les employés internationaux et nationaux non essentiels ont été relocalisés, la MONUSCO et les équipes humanitaires continuent de fournir de l’aide.

Outre la protection des populations vulnérables qui cherchent refuge dans ses locaux, la MONUSCO continue d’effectuer des patrouilles à Goma pour évaluer les dégâts, réapprovisionner les positions clés et contribuer à garantir un accès humanitaire sûr ; de soutenir les efforts de déminage, notamment l’enlèvement des munitions non explosées et autres restes de guerre ; et de renforcer la protection des défenseurs des droits de l’homme et des organisations de la société civile.

Situation préoccupante au Sud-Kivu

Au-delà de Goma, capitale de la province du Nord-Kivu, la situation dans la province voisine du Sud-Kivu est également « particulièrement préoccupante », avec de violents combats signalés le long de la route principale entre Kinyezire et Nyabibwe, a précisé Mme van de Perre. 

« À Bukavu, les tensions augmentent à mesure que le M23 se rapproche, à seulement 50 km au nord de la ville », a-t-elle souligné, rappelant que la MONUSCO n’est plus présente au Sud-Kivu depuis juin 2024. La mission de paix reste présente au Nord-Kivu et dans la province de l’Ituri.

« Si le cessez-le-feu unilatéral du 4 février annoncé par le M23 offre l’assurance que Bukavu ne sera pas prise, nous sommes gravement préoccupés par l’aéroport de Kavumu, qui est essentiel pour l’utilisation civile et humanitaire en cours. La perte des aéroports de Goma et de Kavumu au milieu d’une crise humanitaire et de déplacés internes en cours sera intenable pour la population du Nord et du Sud-Kivu », a affirmé la haute responsable.

Elle a prévenu que l’escalade de la crise dans l’est de la RDC ne se limite plus au Nord-Kivu et constitue « une menace claire pour la stabilité de la RDC et de la région dans son ensemble ».

Efforts politiques et diplomatiques

Sur le front politique, les dirigeants de la MONUSCO travaillent activement à un retour à la stabilité. La mission collabore avec les dirigeants régionaux et les partenaires internationaux pour empêcher une nouvelle escalade et soutient les efforts politiques et diplomatiques visant à relancer les initiatives de paix.

« Il est impératif que toutes les parties cessent les hostilités et s’engagent dans un dialogue politique. La reprise du processus de Luanda est nécessaire de toute urgence pour empêcher de nouvelles hostilités », a dit Mme van de Perre.

A cet égard, elle a salué l’annonce d’un sommet conjoint entre la Communauté de développement de l’Afrique australe [SADC] et la Communauté de l’Afrique de l’Est [EAC] à Dar es Salaam les 7 et 8 février. En outre, le prochain sommet de l’Union africaine est, selon elle, « une occasion importante de tracer une voie à suivre qui cherche à préserver et, si possible, à consolider les gains substantiels réalisés par les processus de Luanda et de Nairobi ».

Un homme porte de l’eau dans un camp de déplacés à Goma, dans l’est de la République démocratique du Congo.

Crise humanitaire

De son côté, le porte-parole du Secrétaire général, Stéphane Dujarric, a rappelé mercredi que l’ONU et ses partenaires font tout ce qu’ils peuvent pour répondre à la crise humanitaire, « dans le respect des principes humanitaires d’humanité, de neutralité, d’impartialité et d’indépendance ».

« Les efforts se concentrent actuellement sur la réduction du risque d’épidémies et sur la fourniture de secours d’urgence. Nous continuons également à mener des évaluations, notamment à Goma et dans ses environs », a-t-il précisé. « Bien que certains services d’eau et d’électricité aient été partiellement rétablis à Goma, il reste encore beaucoup à faire pour garantir l’accès de la population à des services adéquats ».

La capacité des partenaires humanitaires a été affectée par les récentes violences, avec le pillage des installations humanitaires. L’ONU et ses partenaires ont également été gênés par des contraintes d’accès.

« Nous réitérons notre appel à la réouverture urgente de l’aéroport de Goma, car nous devons évacuer les blessés et acheminer les fournitures et le personnel humanitaires. Nous avons besoin de routes et de liaisons de transport entre Goma et le reste du pays », a djt M. Dujarric.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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