Au cours de cette période, les données révèlent que les cas de violence sexuelle ont augmenté de plus de deux fois et demie, les enlèvements ont été multipliés par six, les meurtres et les mutilations ont été multipliés par sept et les attaques contre les écoles et les hôpitaux ont été multipliées par 12.
« Nous appelons de toute urgence toutes les parties au conflit à mettre immédiatement un terme à ces violations graves et effroyables contre les enfants », a déclaré Jean François Basse, Représentant par intérim de l’UNICEF en RDC. « Le conflit déchire les familles, entraîne une insécurité généralisée et compromet rapidement les progrès réalisés au cours des dernières années. Les enfants vulnérables, y compris ceux qui vivent dans la rue, nous disent qu’ils ont peur pour leur vie ».
Lors d’une offensive éclair ces dernières semaines dans l’est de la RDC, le groupe armé M23 et ses alliés rwandais ont pris le contrôle de Goma et Bukavu, les chefs-lieux des provinces du Nord-Kivu et Sud-Kivu. Les combats ont fait des milliers de morts, selon l’ONU, qui craint un embrasement dans cette région en proie aux conflits depuis plus de trente ans.
Effondrement des services essentiels
L’escalade de la violence dans l’est de la RDC a entraîné l’effondrement des services essentiels. Des milliers d’écoles restent fermées, des enfants ont été séparés de leurs familles et le manque de services de sécurité et de justice – ainsi que les combats, les prisons qui ont été vidées et la disponibilité des armes – exposent particulièrement les enfants.
L’UNICEF est également gravement préoccupé par les informations faisant état de campagnes de recrutement de masse menées par les parties au conflit visant les jeunes, ce qui augmente considérablement le risque d’enlèvement et d’enrôlement d’enfants. La RDC compte déjà l’un des plus grands nombres de cas vérifiés de recrutement d’enfants dans les conflits depuis le début des recensements mondiaux en 2005.
Les Nations Unies travaillent avec le gouvernement de la RDC dans le cadre d’un plan d’action signé en 2012 pour mettre fin au recrutement et à l’utilisation d’enfants ainsi qu’à d’autres violations graves, notamment les violences sexuelles. Depuis janvier 2025, l’UNICEF et ses partenaires ont soutenu le dépistage de 5.639 recrues potentielles – dont 302 femmes et filles – dans tout le pays, identifiant 63 enfants, dont 12 filles, et les réunissant avec leurs familles.
Réunir les enfants non accompagnés
Compte tenu de leur vulnérabilité accrue, l’UNICEF travaille également dans l’est de la RDC pour réunir les enfants non accompagnés avec leurs familles. Depuis la récente escalade de la violence, 1.200 enfants ont été identifiés, dont 720 ont été réunis avec succès. Les efforts se poursuivent pour placer les enfants restants dans des familles d’accueil à titre de mesure de protection en attendant de retrouver leurs familles.
L’UNICEF appelle toutes les parties au conflit à cesser immédiatement et à prévenir les violations graves des droits des enfants, et à respecter le droit international conformément à la Convention des Nations Unies relative aux droits de l’enfant et à la Charte africaine des droits et du bien-être de l’enfant. Elles doivent également prendre des mesures concrètes pour protéger les civils et les biens civils essentiels à leur survie, conformément à leurs obligations en vertu du droit international humanitaire. L’UNICEF s’engage également auprès des autorités et les encourage à privilégier les solutions humanitaires plutôt que les mesures coercitives et la criminalisation des enfants.
« Nous ne devons pas rester les bras croisés pendant que cette violence horrible persiste. Les auteurs doivent également être tenus responsables si l’on veut mettre fin au cycle d’impunité des violations graves contre les enfants en RDC », a déclaré Jean François Basse.
Plus de 56.000 réfugiés ont trouvé refuge au Burundi
Des personnes fuyant la violence dans la région de Bukavu, dans l’est de la République démocratique du Congo, attendent de traverser le poste frontière de Gatumba pour entrer au Burundi.
Par ailleurs, alors que les combats se poursuivent dans l’est de la RDC, plus de 56.000 personnes, en majorité des femmes et des enfants, se sont réfugiées au Burundi voisin, ont indiqué mercredi des agences des Nations Unies, qui tablent désormais sur un afflux potentiel de 258.000 réfugiés dans les pays voisins de la région des Grands Lacs.
« Depuis le 14 février, il y a eu une augmentation significative du nombre de demandeurs d’asile entrant au Burundi, avec plus de 56.000 nouveaux arrivants ayant besoin d’une protection internationale enregistrés, selon un décompte effectué le 23 février », a souligné dans son dernier rapport, le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
La grande majorité continue d’arriver par des points de passage non officiels, certains traversant la rivière Rusizi pour rejoindre les communes de Rugombo et de Buganda, dans la province de Cibitoke.
Des déplacements « massifs » et des abus du droit international humanitaire
Le dernier décompte effectué le 21 février dernier faisait état de 40.000 arrivées au Burundi voisin. Ce nouvel afflux vient s’ajouter aux 91.000 réfugiés et demandeurs d’asile que le Burundi accueille actuellement, principalement en provenance de la RDC, et dont beaucoup sont dans le pays depuis des décennies.
En soutien au gouvernement du Burundi, le HCR travaille avec ses partenaires pour s’assurer que les personnes arrivant en quête de sécurité reçoivent le soutien dont elles ont besoin en attendant les procédures d’enregistrement et de réenregistrement.
Avant cette crise, la RDC comptait déjà 6,7 millions de déplacés internes, accueillait 520.000 réfugiés et comptait 1,1 million de réfugiés congolais à l’étranger.
D’une manière générale, les conditions sécuritaires et humanitaires dans les provinces congolaises du Sud-Kivu et du Nord-Kivu se sont rapidement détériorées depuis la fin de l’année 2024, avec » des victimes civiles, des déplacements massifs et des violations du droit international humanitaire ». « Les pillages et les restrictions d’accès ont gravement perturbé les opérations humanitaires, privant de nombreuses personnes de services de base », a insisté le HCR.
Le PAM continue de livrer de l’aide alimentaire à Goma.
Lancement jeudi du Plan de réponse humanitaire 2025
Sur un autre plan, les évaluations de la sécurité alimentaire indiquent que près des trois quarts des personnes déplacées internes à Goma ont un régime alimentaire inadéquat. Selon le Programme alimentaire mondial (PAM), la proportion de ménages ayant une consommation alimentaire insuffisante est passée de 13 % en décembre 2024 à 70 % en février 2025.
« Avec des revenus ou des moyens de subsistance limités, la plupart des personnes déplacées ont recours à la mendicité, ce qui accroît les risques de protection. Plus de 80 % des personnes interrogées ont déclaré avoir perdu leurs réserves de nourriture en raison du conflit en cours », a détaillé l’agence onusienne, relevant qu’elle se prépare à « une éventuelle intervention à grande échelle » dans cette partie orientale de la RDC.
Au total, plus de 25 millions de congolais souffrent d’insécurité alimentaire. Dans toute la RDC, le PAM prévoit d’aider 7 millions de personnes dans tout le pays en 2025, toutes interventions confondues (crises et résilience).
Le gouvernement congolais et la communauté humanitaire vont lancer demain jeudi 27 février le Plan de Réponse humanitaire 2025 pour la RDC.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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