Le Parlement gambien a rejeté lundi 15 juillet une proposition de loi qui aurait levé l’interdiction des mutilations génitales féminines (MGF) dont l’excision, en vigueur depuis 2015. Le texte présenté affirmait que l’excision est une pratique culturelle et religieuse profondément enracinée dans le pays. Les députés ont rejeté tous les amendements proposés au texte de 2015 et qui auraient dépénalisé la pratique.
« Les MGF restent interdites en Gambie. Le projet de loi visant à abroger la loi contre les MGF a été rejeté », a salué sur le réseau social X, le bureau de l’UNFPA dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, rappelant que l’excision reste « illégale ».
Une victoire pour les survivantes des MGF
Pour l’agence onusienne, c’est une victoire pour toutes « les survivantes des MGF ». « Les mutilations génitales féminines restent illégales en Gambie ! C’est pour nos femmes et nos filles. C’est pour chaque Gambien », a ajouté l’UNFPA.
Les groupes de défense des droits humains et les Nations Unies avaient exhorté les députés à rejeter la proposition de loi, affirmant qu’elle menaçait des années de progrès et aurait fait de la Gambie le premier pays à annuler l’interdiction des MGF.
Avant le vote de ce lundi 15 juillet, les législateurs gambiens avaient déjà donné le ton lundi 8 juillet dernier, en recommandant le maintien de cette interdiction. Les recommandations contenues dans un rapport de la commission mixte sur la santé et le genre ont été adoptées en séance plénière, 35 législateurs votant en faveur de l’adoption du rapport, 17 contre et deux abstentions.
Un rapport des Nations Unies datant de mars indique que plus de 230 millions de filles et de femmes dans le monde ont survécu après avoir été victimes de ces pratiques. En outre, chaque année, on estime que 3 millions de filles risquent de subir de telles interventions, la majorité d’entre elles étant mutilées avant l’âge de 15 ans.
Trois quarts des Gambiennes de de 15 à 49 ans ont été excisées
La Gambie fait partie des 10 pays où le taux de mutilations génitales féminines est le plus élevé. Environ 76 % des filles et des femmes de 15 à 49 ans ont subi des mutilations génitales féminines en Gambie d’après le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et 3 filles sur 4 en ont fait l’expérience avant l’âge de 6 ans.
Mais selon certaines ONG, dans plusieurs régions, la pratique est encore plus répandue – jusqu’à 95 %.
Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS), les mutilations sexuelles féminines n’ont aucun effet bénéfique sur la santé. Elles peuvent entraîner des risques immédiats mais également des complications à long terme qui mettent en péril la santé physique, mentale et sexuelle et le bien-être des femmes.
Dans le cadre des objectifs de développement durable, la communauté mondiale a fixé la cible de 2030 pour l’abandon de la pratique des mutilations sexuelles féminines.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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