Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), ces derniers mouvements de populations interviennent dans un climat de reprise des hostilités et des ordres d’évacuation émis par Israël. « Sous notre surveillance quotidienne, les habitants de Gaza vivent leur pire cauchemar. Un déchaînement sans fin des épreuves les plus inhumaines », regrette l’UNRWA sur le réseau social X.

Israël a ordonné l’évacuation du quartier de Tal as-Sultan, demandant aux habitants de partir à pied par un seul itinéraire vers al-Mawasi, un ensemble tentaculaire de camps de tentes situé le long de la côte.

Des tentes de déplacés inondées après des intempéries

Selon les rapports de la presse, des milliers de Palestiniens se retrouvent « encerclés à Rafah », la ville la plus méridionale de Gaza, après que les forces israéliennes ont encerclé un quartier dimanche.

Sur le terrain, les familles transportent le peu qu’elles ont, « sans abri, sans sécurité et sans aucun endroit où aller ». De nouveaux déplacements qui surviennent alors que « les autorités israéliennes ont coupé toute aide ».

« La nourriture est rare et les prix montent en flèche. C’est une catastrophe humanitaire ». Or depuis trois semaines, les autorités israéliennes maintiennent les points de passage fermés, bloquant tout approvisionnement humanitaire et commercial.

Par ailleurs, ces mouvements de population interviennent alors que de fortes pluies ont inondé des tentes de fortune à Gaza, laissant des milliers de personnes sans endroit où aller.

« Avec des abris inadéquats, les gens endurent la pluie, le froid et les bombardements incessants. Le siège doit être levé pour permettre l’acheminement de l’aide et des abris », a insisté l’UNRWA.

Deux Gazaouis au milieu de ruines après de nouvelles attaques sur l’enclave.

De nouvelles attaques contre les médecins et les hôpitaux

Sur le terrain, les rapports de presse relaient une information de la défense civile de la bande de Gaza, qui affirme qu’une frappe israélienne a touché dimanche soir l’hôpital Nasser de Khan Younès, dans le sud de l’enclave palestinienne, où l’armée israélienne a repris ses bombardements après deux mois de trêve avec le Hamas.

En écho à ces rapports des médias et des agences humanitaires, le Coordinateur des secours d’urgence et chef du Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) s’est inquiété du sort réservé aux infrastructures et personnel sanitaires.

Tom Fletcher fait état de « rapports horribles en provenance de Gaza », avec « davantage de travailleurs de la santé, d’ambulances, d’hôpitaux attaqués alors qu’ils tentent de sauver des survivants ». « Nous devons tous exiger que les hôpitaux et le personnel médical ne soient pas pris pour cible », a écrit sur X, M. Fletcher.

Cette « situation ne peut plus durer »

De son côté, le chef par intérim du bureau d’OCHA dans les territoires occupés a déploré « un assaut meurtrier », qui a de nouveau été lancé contre la population de Gaza. Au cours des six jours qui ont suivi l’effondrement du cessez-le-feu, les forces israéliennes ont tué des centaines d’enfants et d’adultes.

« Parmi les victimes figurent nos collègues, le personnel humanitaire qui a été bombardé chez lui ou dans l’exercice de ses fonctions », a souligné Jonathan Whittall.

Les opérations au sol s’intensifient ; les familles sont prises au piège ou forcées de fuir à nouveau sans abri sûr. « Les corps restent sous les décombres ou dans la rue, hors de portée des ambulances sous le feu de l’ennemi ».

« Les produits de survie n’ont pas été acheminés depuis trois semaines, alors même que la population observe le ramadan », a fait valoir M. Whittall, relevant que cette « situation ne peut plus durer ».

Réduction de la présence de l’ONU

Dans ce contexte, le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, « a pris la décision difficile de réduire la présence de l’Organisation à Gaza, alors même que les besoins humanitaires augmentent et que notre inquiétude quant à la protection des civils s’intensifie », a dit son porte-parole, Stéphane Dujarric, dans une note à la presse publiée lundi.

« L’ONU ne quitte pas Gaza. L’Organisation reste déterminée à continuer de fournir l’aide dont les civils dépendent pour leur survie et leur protection », a-t-il ajouté.

Il a précisé que selon les informations actuellement disponibles, les frappes qui ont touché un complexe de l’ONU à Deir Al Balah le 19 mars « ont été provoquées par un char israélien ». « Les frappes ont coûté la vie à un collègue bulgare de l’ONU et ont infligé de graves blessures à six autres – originaires de France, de Moldavie, de Macédoine du Nord, de Palestine et du Royaume-Uni – dont certains ont été grièvement blessés », a ajouté M. Dujarric.

Il a indiqué que « l’emplacement de ce complexe de l’ONU était bien connu des parties au conflit » et a réaffirmé que « toutes les parties au conflit sont tenues, en vertu du droit international, de protéger l’inviolabilité absolue des locaux de l’ONU ». « Sans cela, nos collègues s’exposent à des risques intolérables alors qu’ils œuvrent pour sauver la vie des civils », a-t-il dit.

« Le Secrétaire général condamne fermement ces frappes et exige une enquête complète, approfondie et indépendante sur cet incident. Toutes les parties doivent respecter pleinement le droit international en toutes circonstances. Les civils doivent être respectés et protégés. Le refus d’aide vitale doit cesser. Les otages doivent être libérés immédiatement et sans condition », a-t-il encore dit. « Tous les États doivent user de toute leur influence pour mettre fin au conflit et garantir le respect du droit international, en exerçant des pressions diplomatiques et économiques et en luttant contre l’impunité ».

Le Secrétaire général a renouvelé son appel urgent « au rétablissement du cessez-le-feu afin de mettre fin à l’angoisse ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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