Selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), la faim dans la bande de Gaza a atteint un niveau critique. Et « à l’approche de l’hiver, les conditions se détériorent rapidement et la survie est impossible sans une aide humanitaire immédiate », a indiqué l’UNRWA sur le réseau social X.

Ces dernières semaines, de nombreuses agences d’aide et organisations de défense des droits de l’homme ont accusé Israël d’avoir délibérément entravé l’aide aux civils palestiniens de Gaza pendant le conflit, utilisant ainsi la famine comme arme de guerre.

Selon l’UNRWA, le nombre de ménages souffrant de la faim a fortement augmenté dans le centre et le sud de Gaza.

Des habitants de Gaza font la queue pour acheter du pain dans une boulangerie de Khan Younis.

Des pénuries alimentaires extrêmes depuis des semaines

« Un sac de farine coûte actuellement plus de 800 shekels, voire 1000 shekels dans certaines régions. Cela représente plus de 200 dollars américains », a précisé dans une note à la presse transmise à ONU Info, Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA.

Pourtant la réponse humanitaire à Gaza est sur le point de s’effondrer alors que la menace de famine se profile. Sur la quarantaine de tentatives de l’ONU pour venir en aide aux personnes assiégées dans le nord de Gaza jusqu’à présent en novembre, toutes ont été soit refusées (37), soit entravées (4). Le temps d’attente moyen pour qu’un camion entre dans Gaza à partir du point de passage de Kerem Shalom est de 74 jours.

« Avec la quantité d’aide qu’Israël autorise actuellement à entrer dans la bande de Gaza, il faudra plus de deux ans aux agences humanitaires pour livrer les tentes et les abris en plastique dont les familles ont besoin pour s’abriter », a déploré Mme Wateridge, relevant que « la famine est imminente à Gaza, où plus de 2 millions de personnes souffrent de pénuries alimentaires extrêmes depuis des semaines et des mois ».

Le seuil de faim des ménages largement dépassé

Pour l’UNRWA, le seuil de l’insécurité alimentaire aiguë des ménages a déjà été largement dépassé. Selon les dernières données du Cadre intégré de classification de la sécurité alimentaire (IPC), il est très probable que le seuil de famine pour la malnutrition aiguë ait également été dépassé.

Plus de 90 % de la population est confrontée à des niveaux de crise ou pire d’insécurité alimentaire et l’économie s’est réduite à environ un sixième en l’espace d’un an. « L’ensemble de la population palestinienne du nord de Gaza court un risque imminent de mourir de maladie, de faim ou de violence. Mais la faim sévère augmente également dans le centre et le sud de la bande de Gaza », a insisté Mme Wateridge.

En outre, plus d’un an après le début de la guerre, le taux de malnutrition aiguë est 10 fois plus élevé qu’avant la guerre. Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), il y a des signes évidents d’une aggravation rapide de la situation nutritionnelle dans la bande de Gaza.

Signaux alarmants d’une détérioration de la situation nutritionnelle

Sur le nombre total d’enfants admis pour un traitement ambulatoire de la malnutrition aiguë depuis le début de l’année 2024, les deux tiers ont été enregistrés au cours des cinq derniers mois, ce qui indique une aggravation de la situation nutritionnelle dans l’enclave palestinienne. Selon le groupe sectoriel Nutrition, entre le 1er et le 23 novembre, plus de 3.400 enfants ont été admis pour un traitement ambulatoire de la malnutrition aiguë.

Il s’agit d’une moyenne de 4.700 enfants ayant été admis pour un traitement ambulatoire de la malnutrition aiguë chaque mois entre juillet et octobre. Cela représente un total de 22.210 cas, soit presque 70 % d’environ 33.000 cas admis depuis le début de l’année 2024.

Comme pour aggraver les choses, les centres de stabilisation pour le traitement de la malnutrition aiguë sévère à l’hôpital Kamal Adwan dans le nord de Gaza restent fermés depuis l’intensification des hostilités dans le gouvernorat au début du mois d’octobre 2024, malgré la spirale des besoins et l’appel du directeur de l’hôpital pour l’ouverture immédiate d’un couloir humanitaire par lequel les fournitures médicales, les aliments pour bébés pourraient entrer dans le nord de Gaza.

À Gaza, les premières pluies de la saison hivernale sont synonymes de souffrances accrues : un demi-million de personnes sont exposées à des risques d’inondation.

Infections cutanées, maladies diarrhéiques

Par ailleurs, l’OCHA note que les infections cutanées et respiratoires, les maladies diarrhéiques aiguës et d’autres maladies virales continuent d’augmenter dans la bande de Gaza, avec plus de 300 enfants traités quotidiennement au complexe médical Nasser à Khan Younis, a rapporté Médecins Sans Frontières (MSF) le 22 novembre.

Entre juin et octobre 2024, l’ONG a traité plus de 3.400 bébés et autres enfants de moins de cinq ans dans le service pédiatrique de l’hôpital Nasser, dont 22 % pour des maladies liées à la diarrhée et près de 9 % pour la méningite.

Au cours de la même période, environ 1.300 enfants âgés d’un à cinq ans ont été admis dans l’établissement pour des infections des voies respiratoires inférieures, y compris la pneumonie, tandis que près de 11.000 enfants âgés d’un à cinq ans et 168 nouveau-nés de moins d’un mois ont été traités au service des urgences en raison d’infections des voies respiratoires supérieures.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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