Le ministère de la Santé, les agences onusiennes et leurs partenaires sont prêts à mener la campagne. Les préparatifs sont terminés, a indiqué l’Organisation mondiale de la santé (OMS), relevant que quelque 400.000 doses supplémentaires sont en cours d’acheminement vers l’enclave palestinienne.
Au cours de chaque cycle de la campagne, le ministère palestinien de la Santé, en collaboration avec l’OMS, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF), l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) et ses partenaires, administrera deux gouttes de nouveau vaccin antipoliomyélitique oral de type 2 (nOPV2) à plus de 640.000 enfants âgés de moins de dix ans.
Des pauses quotidiennes de huit à neuf heures
Selon l’OMS, les autorités israéliennes ont accepté une série de « pauses humanitaires » de trois journées chacune dans le centre, le sud et le nord de Gaza. Ces pauses dureraient de huit à neuf heures par jour et impliqueraient près de 2.200 travailleurs sanitaires des agences des Nations Unies et du ministère de la Santé de Gaza, qui pourraient avoir besoin de plus de temps.
En réponse à l’engagement de pauses humanitaires spécifiques à chaque zone, il a été convenu que la campagne se déroulerait par étapes, sur trois jours chacune, en commençant par le centre de Gaza, suivi du sud de Gaza, puis du nord de Gaza.
« Sans pauses humanitaires, la campagne, qui est déjà mise en œuvre dans des conditions très contraignantes et très difficiles, ne pourra pas être menée à bien », a dit lors d’un point de presse de l’ONU à Genève, le Dr Rik Peeperkorn, Représentant de l’OMS pour les Territoires occupés palestiniens, s’exprimant depuis Gaza.
Une couverture vaccinale d’au moins 90 % à chaque cycle de la campagne
Si elle salue « l’engagement préliminaire en faveur de pauses humanitaires spécifiques à certaines zones au cours de la campagne », l’agence onusienne appelle toutefois toutes les parties à « interrompre les combats pour permettre aux enfants et aux familles d’accéder en toute sécurité aux établissements de santé ».
Cela permettrait aux agents de proximité d’atteindre les enfants qui ne peuvent pas accéder aux établissements de santé pour les vacciner contre la polio.
Après 25 ans d’absence dans le territoire palestinien, le premier cas de polio a été confirmé récemment à Gaza sur un bébé de dix mois à Deir al-Balah, après la détection du poliovirus dans des échantillons d’eaux usées collectés fin juin à Khan Younis et Deir el-Balah.
Selon l’OMS, une couverture vaccinale d’au moins 90 % à chaque cycle de la campagne est nécessaire pour mettre fin à l’épidémie et empêcher la propagation internationale de la polio.
L’ONU pourrait avoir besoin d’un jour supplémentaire pour chaque zone
« Les parents sont très désireux d’emmener leurs enfants se faire vacciner. Au cours des dernières années, la couverture vaccinale a atteint 95 %, 90 % et a légèrement baissé à 80 ou 88 %, mais elle est vraiment élevée, bien plus élevée, par rapport à de nombreux pays, aux pays voisins, et même à de nombreux pays à revenu élevé qui luttent pour avoir ce type de couverture, alors nous faisons de la communication », a fait valoir le Dr Peeperkorn.
En raison notamment des routes endommagées et de la population déplacée, l’ONU pourrait avoir besoin d’un jour supplémentaire pour chaque zone, et l’accord prévoit que la pause humanitaire — attendue chaque jour entre le petit matin et le début de l’après-midi — soit alors prolongée, a précisé l’OMS.
« La couverture vaccinale sera contrôlée tout au long de la campagne et il a été convenu que la vaccination serait prolongée d’une journée si nécessaire », a insisté le Dr Peeperkorn, réitérant l’appel de l’ONU à un cessez-le-feu pour permettre la reconstruction du système de santé et le renforcement de la vaccination de routine dans l’enclave palestinienne.
Seuls 17 des 36 hôpitaux sont partiellement fonctionnels
Ces derniers développements interviennent dans un contexte de vive préoccupation sur le secteur de la santé. Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU, seuls 17 des 36 hôpitaux sont partiellement fonctionnels. Cinq hôpitaux de campagne sont partiellement fonctionnels, tandis que quatre entièrement fonctionnels. L’OMS note que 58 centres de santé primaire sur 132 sont fonctionnels à Gaza.
D’une manière générale, l’OMS fait état d’opérations « complexes ». Ainsi, au cours des deux dernières semaines, sur les six missions prévues par l’OMS dans le nord, uniquement pour apporter du carburant et des fournitures médicales, seules deux ont été approuvées pour livrer les carburants et les fournitures médicales.
« Avant-hier (mercredi), après une mission incroyablement longue, inutilement longue, l’OMS a atteint l’hôpital indonésien avec du carburant et à partir de leur approvisionnement en carburant pour venir en une seule fois et juste pour partager quelques exemples de ce que cela signifie », a regretté le Dr Peeperkorn.
Une réponse face « un virus vicieux qui voyage rapidement »
Du côté de l’UNRWA, on préfère rappeler que toute opération militaire menée au cours de la prochaine campagne de vaccination contre la polio aura une incidence sur la capacité des Nations Unies et de leurs partenaires à vacciner les enfants.
Les répercussions ne seront pas seulement « désastreuses » pour les enfants de Gaza, mais aussi pour la région, qui a suffisamment souffert de cette guerre. « Nous ne pouvons pas vacciner des enfants qui fuient pour sauver leur vie », a affirmé sur X, une porte-parole de l’UNRWA, Louise Wateridge.
« La polio est un virus vicieux qui voyage rapidement. Il n’a pas besoin de permis ou de visas pour traverser les frontières, ni les lignes de feu, ni les lignes de contrôle », a affirmé une autre porte-parole, JulietteTouma, soulignant qu’une campagne de vaccination à Gaza est essentielle pour sauver des vies et contrôler la propagation du virus ».
L’UNRWA suspend ses services dans plusieurs camps de Cisjordanie occupée
La campagne de vaccination à Gaza survient alors que les rapports des médias font état de la poursuite, pour la troisième journée, du raid massif d’Israël sur la Cisjordanie occupée.
Selon le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA), les opérations des forces de sécurité israéliennes dans le nord de la Cisjordanie continuent d’avoir un impact sur les réfugiés palestiniens.
L’agence onusienne a dû suspendre les services fournis aux communautés dans plusieurs camps. « Il est temps de trouver une solution politique à ce conflit qui dure depuis des décennies, afin de mettre fin aux souffrances des civils, où qu’ils se trouvent », a déclaré sur le réseau social X, Philippe Lazzarini.
Des dizaines de milliers de personnes dans quatre camps de réfugiés ont été affectées par ces opérations, notamment par la destruction d’infrastructures publiques et privées.
L’armée israélienne mène depuis mercredi une opération simultanée dans plusieurs villes de Cisjordanie, notamment à Jénine et à Tulkarem, une autre ville du nord de la Cisjordanie, ainsi que dans la vallée du Jourdain.
Les Nations Unies ont fait part jeudi de leur préoccupation et appelé Israël à cesser les opérations. « Parmi les personnes tuées figurent des enfants et une personne handicapée. Plus de 150 enfants palestiniens ont été tués en Cisjordanie depuis le début de la guerre le 7 octobre, selon l’UNICEF », a détaillé sur X, M. Lazzarini.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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