Selon le bureau des affaires humanitaires des Nations Unies, l’OCHA, le blocage par Israël des livraisons d’aide humanitaire et commerciale dans Gaza, depuis le 2 mars, menace de remettre en cause rapidement les « gains durement acquis » durant les 42 jours de cessez-le-feu qui ont précédé la reprise des bombardements israéliens, dans la nuit de lundi à mardi.

« La fragilité de ces améliorations souligne le besoin critique d’une aide soutenue, l’assistance alimentaire restant une bouée de sauvetage pour 2,1 millions de personnes », a souligné mercredi l’OCHA dans son dernier rapport. 

Baisse considérable de l’aide

Les partenaires du secteur de la sécurité alimentaire dépendent désormais entièrement des stocks livrés pendant la première phase du cessez-le-feu, entrée en vigueur le 19 janvier, pour poursuivre leurs activités. 

Mais ces réserves s’amenuisent rapidement. Les agences sont donc contraintes de réduire considérablement l’aide alimentaire aux familles.

Elles suspendent notamment les distributions de farine pour donner la priorité à l’approvisionnement des boulangeries. Elles interrompent également les distributions de produits frais et réduisent les préparations de repas chauds dans certaines cuisines communautaires.

Au moins 80 des 170 cuisines communautaires présentes à Gaza pourraient être contraintes de fermer d’ici une ou deux semaines, si les approvisionnements, y compris les combustibles nécessaires à la cuisson, ne sont pas autorisés à entrer dans la bande.

Des Gazaouis au milieu des ruines, après une nouvelle série de frappes aériennes sur la bande de Gaza.

Flambée des prix sur le marché local

Dans ces conditions, l’OCHA estime que plus de 50.000 tonnes de nourriture sont nécessaires chaque mois pour fournir des rations complètes à la population de Gaza, en plus des 9.700 tonnes mensuelles de farine permettant de faire fonctionner les boulangeries subventionnées.

L’interruption brutale de l’aide alimentaire est aggravée par une flambée des prix sur le marché local. 

Selon une étude de marché réalisée par le Programme alimentaire mondial (PAM), durant la première quinzaine de mars, le coût des denrées alimentaires commerciales a fortement augmenté. La hausse des prix de certains fruits et légumes à dépassé les 200 % par rapport aux niveaux antérieurs à la fermeture des points de passage vers Gaza.

Les commerçants locaux ont commencé à conserver leurs marchandises en raison de l’incertitude qui plane sur la date des réapprovisionnements, tandis que certains magasins sont incapables de reconstituer leurs stocks.

Des cas de malnutrition chez les femmes enceintes

En outre, entre 10 et 20 % des 4.500 femmes enceintes et allaitantes interrogées à Gaza souffrent de malnutrition, selon une analyse récente du groupe sectoriel de l’ONU sur la nutrition.

Le cluster prévient que la fermeture actuelle des points de passage pour le fret pourrait faire dérailler certains des progrès accomplis, à moins que des mesures urgentes ne soient prises pour améliorer la disponibilité de la nourriture, la diversité alimentaire et l’accès à l’eau, à l’assainissement et aux services d’hygiène.

Dans le même temps, les partenaires du groupe ont observé un nombre croissant de femmes enceintes et allaitantes dont la circonférence du milieu et du haut du bras est inférieure à 23 cm, ce qui indique une malnutrition aiguë.

L’armée israélienne appelle à évacuer les « zones de combats »

Ces derniers développements interviennent alors que l’armée israélienne a mené d’intenses bombardements sur la bande de Gaza dans la nuit de lundi à mardi, faisant plus de 400 morts, selon les chiffres du ministère de la santé de Gaza, sous l’égide du Hamas.

Dans ce climat de reprise des hostilités, l’armée israélienne a lancé mercredi un nouvel appel à la population pour qu’elle évacue des « zones dangereuses de combats » dans le nord et le sud du territoire palestinien.

Cet ordre d’évacuation vaut pour les régions de , au nord, et de Khirbet Khuza’a, Abasan Al-Kabira et Abasan Al-Jadida, au Sud, où l’armée « a commencé ses opérations contre des groupes terroristes », a détaillé sur le réseau social X le porte-parole arabophone de l’armée, Avichay Adraee, appelant les habitants à « se déplacer vers les abris dans l’ouest de la ville de Gaza et dans la ville de Khan Younès ».

Hier mardi18 mars, l’armée israélienne avait déjà émis un ordre d’évacuation pour les zones du nord de Gaza et de l’est de Khan Younis, dans le sud, ordonnant aux résidents d’évacuer immédiatement vers les abris de la ville de Gaza et de Khan Younis.

Les Gazaouis craignent « le pire »

Au total, 19 quartiers ont été directement touchés, dont 13 dans le nord de Gaza et six dans l’est de Khan Younis, soit environ 30.000 et 35.000 personnes respectivement, selon l’OCHA, qui note que ces nouvelles vagues de déplacement ont été déclenchées dans des conditions humanitaires « dévastatrices ».

Avec la reprise des raids sur Gaza, l’agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) note que les populations craignent « vraiment le pire ». 

« Les civils continuent d’endurer d’immenses souffrances », a écrit l’UNRWA sur X.

« C’est dévastateur, surtout pour les Palestiniens, surtout pour les enfants », a déploré Sam Rose, le directeur des affaires de l’UNRWA à Gaza, sur CNN. « Les familles, déjà au bord du gouffre, sont aujourd’hui confrontées à un désespoir encore plus grand. Après des mois de peur, de chagrin et de famine, le bref répit qu’elles ont eu s’est envolé ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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