L’agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) est très préoccupée par le blocage israélien des livraisons d’aide dans la bande, depuis le 2 mars dernier.

« Il s’agit de la plus longue période, depuis le début du conflit en octobre 2023, durant laquelle aucun ravitaillement n’est entré à Gaza », a déclaré vendredi, Sam Rose, le directeur de la planification de l’UNRWA, depuis Gaza, lors d’un point de presse de l’ONU à Genève. 

« Les progrès que nous avons réalisés en tant que système d’aide au cours des six semaines de cessez-le-feu sont en train de s’inverser », a-t-il mis en garde.

Des Gazaouis tués « pendant la nuit »

Selon la presse, le ministre de la défense israélien, Israël Katz, menace de « saisir » davantage de terres à Gaza si le Hamas refuse de libérer les otages israélien retenus dans la bande depuis l’attaque meurtrière lancée par le groupe contre Israël, le 7 octobre, date du début de la guerre actuelle.

© UNRWA 2021/Mohamed Hinnawi

Sam Rose, directeur de la planification de l’UNRWA (archive).

« Si le Hamas continue de refuser de libérer les otages, j’ai donné pour instruction [à l’armée] de s’emparer de zones supplémentaires, d’évacuer la population et d’étendre la zone de sécurité autour de la bande de Gaza pour la protection des communautés israéliennes et des soldats [israéliens], grâce à une prise de contrôle permanente de la zone par Israël », a déclaré M. Katz dans un communiqué.

Depuis le début de la semaine, Gaza vit à nouveau au rythme des frappes aériennes, après un mois et demi d’accalmie dans le cadre du cessez-le-feu conclu entre Israël et le Hamas, le 19 janvier. 

« Nous nous réveillons après une autre nuit intense de bombardements, la quatrième nuit de bombardement depuis que le cessez-le-feu a brusquement été rompu lundi soir et la situation est grave, grave », a témoigné M. Rose.

Le ministère de la Santé rapporte qu’environ 600 personnes ont été tuées ces derniers jours, dont 200 femmes et enfants. « La plupart de ces décès se sont produits pendant la nuit. Il y a donc des tragédies absolument désespérées qui se produisent », a déploré le directeur de la planification de l’UNRWA.

Anxiété chez les enfants

La reprise des raid risque par ailleurs d’avoir des conséquences désastreuses pour la santé mentale des enfants.

« Les psychologues pour enfants diraient que notre pire cauchemar est qu’ils rentrent chez eux et que tout recommence », a indiqué James Elder, porte-parole de l’Unicef. « Nous n’avons pas d’exemple dans l’histoire moderne où toute une population d’enfants aurait besoin de soutien en santé mentale – et ce n’est pas exagéré ».

Le bureau des affaires humanitaires de l’ONU, l’OCHA, note pour sa part que plus d’un million de personnes risquent d’être privées de colis alimentaires au mois de mars, si les approvisionnements ne sont pas autorisés d’urgence.

Gaza est complètement privée de vivres, de médicaments, de carburant et de gaz de cuisson. « Nous estimons qu’en mars, un million de personnes manqueront de rations, ce qui signifie que nous n’atteindrons qu’un million de personnes au lieu de deux millions », a mis en garde Sam Rose, précisant que six des 25 boulangeries soutenues par le Program alimentaire mondial (PAM) à Gaza ont été contraintes de fermer leurs portes.

Des Palestiniens identifient leurs proches tués lors des frappes aériennes du 18 mars.

La fermeture des boulangeries

Les habitants de Gaza inquiets des pénuries alimentaires se massent de plus en plus devant les boulangeries.

« Nous aurons un retour progressif à ce que nous avons constaté dans les pires heures des conflits, en termes de pillage, de mouvements de foule, d’agitation et de frustration », a anticipé M. Rose.

Il a notamment souligné le risque de coupures d’aide aux enfants sous-alimentés de Gaza, qui ont besoin d’un approvisionnement régulier « ne serait-ce que pour stabiliser leur condition ».

Malgré le siège et les difficultés actuelles, l’UNRWA continue de fournir de l’aide et des services aux communautés submergées par près d’un an et demi de bombardements constants, de déplacements forcés et de manque de ressources essentielles.  

Ordres d’évacuation israéliens 

Pour autant, l’agence met en garde contre ce qui risque de se produire si le cessez-le-feu n’est pas rapidement rétabli. 

« Cela entraînera des pertes en vies humaines à grande échelle, des dommages causés au niveau des infrastructures et des biens, un risque accru de maladies infectieuses et un traumatisme massif pour le million d’enfants et les deux millions de civils qui vivent à Gaza. Et c’est pire cette fois parce que les gens sont déjà épuisés », a dit M. Rose. 

Selon l’ONU, au moins 1,9 million de personnes , soit 90 % de la population de Gaza, ont été déplacées à travers la bande pendant la guerre, pour beaucoup d’entre eux à de multiples reprises – une dizaine de fois, voire plus. 

Depuis la reprise des raids aériens israéliens, de nouveaux déplacements ont été signalés.  Selon un décompte effectué mercredi dernier, près de 70.000 personnes auraient fui depuis que les ordres d’évacuation ont été émis, mardi, par l’armée israélienne. 

Un nouvel ordre d’évacuation couvrant les zones de Khan Younis a également été publié jeudi, à la suite de rapports de tirs de roquettes par des groupes armés palestiniens. 

Dans le nord de l’enclave, les agents humanitaires de l’ONU signalent un premier déplacement de population depuis Beit Lahiya, en lien avec le début des opérations terrestres israéliennes dans la zone.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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