Gaza : une position arabe unifiée « aidera à guider la voie à suivre », selon Guterres

S’adressant aux journalistes au siège de l’ONU à New York, il a annoncé qu’il se rendrait la semaine prochaine au Caire, capitale égyptienne, pour un sommet extraordinaire de la Ligue des États arabes.

Le sommet d’urgence doit discuter de la reconstruction de Gaza, qui a été au centre d’une intense opération militaire israélienne après les attaques brutales du 7 octobre du Hamas et d’autres groupes terroristes contre des communautés du sud d’Israël.

Plus de 1.200 civils israéliens ont été tués et plus de 250 pris en otage.

Paix et stabilité

Le chef de l’ONU a déclaré que le sommet de mardi offre l’occasion aux dirigeants de tout le monde arabe de « se réunir et de discuter des éléments nécessaires pour instaurer la paix et la stabilité » dans l’enclave palestinienne.

« Leur position unifiée aidera à guider la voie à suivre », a-t-il souligné.

Jusqu’à l’entrée en vigueur du cessez-le-feu le 19 janvier, plus de 47.000 Palestiniens ont été tués dans les combats et des dizaines de milliers d’autres ont été blessés, selon les autorités sanitaires de Gaza. Plus de 90% des logements de l’enclave ont été endommagés ou détruits.

Le cessez-le-feu doit être prolongé

« L’accord de cessez-le-feu et de libération des otages doit être maintenu. Les jours à venir sont critiques. Les parties ne doivent ménager aucun effort pour éviter une rupture de cet accord », a dit M. Guterres aux journalistes.

« Je les exhorte à respecter leurs engagements et à les mettre en œuvre dans leur intégralité ».

Il a réitéré son appel à la libération immédiate et inconditionnelle de tous les otages, avec un traitement humain garanti pour ceux qui sont en captivité, tout en soulignant la nécessité de maintenir l’aide humanitaire à l’enclave.

« Chaque instant où le cessez-le-feu est maintenu signifie que davantage de personnes sont atteintes et davantage de vies sauvées », a ajouté le chef de l’ONU.

Cadre politique pour l’avenir de Gaza

Bien qu’il soit essentiel de mettre fin à la crise immédiate, M. Guterres a également souligné qu’un cadre politique à long terme était nécessaire pour le redressement, la reconstruction et la stabilité durable de Gaza.

« Ce cadre doit être basé sur des principes clairs. Cela signifie rester fidèle aux fondements du droit international », a-t-il déclaré.

Il a insisté sur la nécessité d’empêcher toute forme de nettoyage ethnique, de garantir l’absence de présence militaire israélienne à long terme à Gaza, de répondre aux préoccupations légitimes d’Israël en matière de sécurité et de rendre des comptes pour les violations du droit international.

« Et cela signifie que Gaza reste une partie intégrante d’un État palestinien indépendant, démocratique et souverain, sans réduction de son territoire ni transfert forcé de sa population », a-t-il ajouté.

Tout accord de transition, a-t-il déclaré, devrait avoir un calendrier clair et limité menant à une administration palestinienne unifiée.

L’escalade en Cisjordanie doit cesser

M. Guterres a également exprimé son inquiétude face à la montée de la violence en Cisjordanie, où les opérations militaires israéliennes et les attaques des colons ont entraîné des morts, des déplacements et des destructions.

« Les actions unilatérales, y compris l’expansion des colonies et les menaces d’annexion, doivent cesser », a-t-il dit, appelant à la fin des attaques contre les civils et leurs biens.

La solution à deux États est la seule voie

La seule voie vers une paix durable est une solution à deux États, a déclaré M. Guterres, dans laquelle Israël et la Palestine vivent côte à côte, en paix et en sécurité et conformément au droit international et aux résolutions de l’ONU, avec Jérusalem comme capitale des deux États.

« Le peuple palestinien doit avoir le droit de se gouverner lui-même, de tracer son propre avenir et de vivre sur sa terre en toute liberté et sécurité », a-t-il affirmé.

Au sommet de la semaine prochaine au Caire, M. Guterres a déclaré qu’il appellerait à une reconstruction durable et à une solution politique « unifiée, claire et fondée sur des principes ».

« Les Palestiniens méritent une stabilité durable et une paix juste et fondée sur des principes. Et le peuple d’Israël mérite de vivre en paix et en sécurité », a-t-il déclaré. « En ce moment fragile, nous devons éviter une reprise des hostilités qui aggraverait les souffrances et déstabiliserait davantage une région qui est déjà sur le fil du rasoir ».