Le mois dernier, des gangs ont détruit 47 écoles dans la capitale haïtienne Port-au-Prince, s’ajoutant aux 284 écoles détruites en 2024, a précisé la Représentante de l’UNICEF en Haïti, lors d’une conférence de presse à Genève.

« Les attaques incessantes contre l’éducation s’accélèrent, laissant des centaines de milliers d’enfants sans lieu d’apprentissage », a affirmé Geetanjali Narayan.

Devant les journalistes, Mme Narayan a décrit les informations faisant état d’une « nouvelle attaque » jeudi.

« Des vidéos montrent des cris perçants d’enfants allongés sur le sol, immobiles de peur », a-t-elle partagé, qualifiant la scène de « rappel glaçant que ces attaques font des dégâts bien au-delà des murs de la salle de classe ».

« Un enfant qui n’est pas scolarisé est un enfant en danger », a mis en garde la défenseure des enfants.

Le Fonds des Nations Unies pour l’enfance a déjà signalé l’augmentation de 1.000 % des violences sexuelles à l’encontre des enfants entre 2023 et 2024 dans le pays. Les enfants représentent également la moitié du million de personnes déplacées à ce jour par les violences en Haïti : ils continuent à payer le plus lourd tribut de la crise.

Des recrues âgées de huit ans

Actuellement, nous estimons que près de la moitié des membres des groupes armés sont des enfants. Certains n’ont que huit ans 

Mme Narayan a souligné que le recrutement d’enfants dans les groupes armés avait augmenté de 70 % au cours de l’année écoulée.

« Actuellement, nous estimons que près de la moitié des membres des groupes armés sont des enfants, dont certains n’ont que huit ans », a-t-elle précisé.

La Représentante de l’UNICEF a décrit les différents rôles joués par les enfants au sein des groupes armés, en fonction de leur âge et de leur sexe.

Les enfants de 8 à 10 ans sont « utilisés comme messagers ou informateurs », tandis que les plus jeunes filles sont chargées des tâches domestiques.

« Au fur et à mesure qu’ils grandissent, les enfants jouent un rôle de plus en plus actif en participant à des actes de violence », a déclaré Mme Narayan.

Interrogée sur l’impact d’un recrutement précoce dans un gang, elle a parlé de dommages « indescriptibles ».

« À cet âge, le cerveau de l’enfant est encore en formation. Il n’a pas encore développé sa compréhension du monde. C’est pourquoi le fait de faire partie d’un groupe armé où l’on est entouré de violence à tout moment et où l’on peut soi-même être forcé de commettre des actes de violence a un effet profond sur l’enfant », a-t-elle expliqué.

Mme Narayan a indiqué que l’UNICEF « travaille activement » pour soutenir la libération, la démobilisation et la réinsertion des enfants membres de groupes armés.

Sauver de jeunes vies

Cela inclut un « protocole de transfert » signé en 2024 entre les Nations Unies, y compris l’UNICEF, et le gouvernement d’Haïti construit autour des questions suivantes : « Que faites-vous lorsque vous rencontrez un enfant qui sort des groupes armés ? Quelles sont les étapes ? Qui est impliqué ? Quelles sont les procédures à mettre en place pour s’assurer que cet enfant est traité avant tout comme un enfant et non comme un criminel ? »

L’initiative s’est avérée fructueuse. Plus de 100 enfants ont été démobilisés et réintégrés et des plans sont prévus pour poursuivre le travail en 2025, a noté Mme Narayan.

La responsable de l’UNICEF a souligné que les chances des enfants haïtiens pour un avenir meilleur sont limitées par la violence armée qui les entoure et par le manque de financement pour des mesures palliatives qui permettraient aux jeunes de poursuivre leur éducation « malgré la crise ».

Jeunes femmes soutenues par le projet « Espas mwen », qui soutient les femmes et les filles contre la violence liée au sexe, lancé par l’UNICEF sur le site de déplacement de l’école Jean Marie Césard, à Port-au-Prince.

Impact du gel des financements

Ces mesures comprennent l’établissement d’espaces d’apprentissage temporaires dans les sites de déplacement, la réhabilitation des écoles et la fourniture aux enfants du matériel scolaire nécessaire.

L’agence des Nations Unies a besoin de 38 millions de dollars pour ces « interventions critiques », mais elles ne sont actuellement financées qu’à hauteur de 5 %.

La paix et la stabilité sont désespérément nécessaires en Haïti « mais les fonds le sont aussi », a insisté Mme Narayan. « Plus de 500.000 enfants ne reçoivent pas le soutien éducatif dont ils ont besoin et que l’UNICEF et ses partenaires pourraient leur apporter, non seulement à cause des groupes armés, mais aussi à cause du manque de soutien des donateurs ».

Les réductions de l’aide humanitaire des États-Unis ont déjà eu un « impact dévastateur » sur les enfants d’Haïti, a dit Mme Narayan, avec la réduction de certains services de l’UNICEF.

En 2024, la communauté humanitaire a lancé un plan de 600 millions de dollars pour Haïti, recevant un peu plus de 40% du financement, dont environ 60% provenaient des États-Unis.

Fin des subventions américaines

À l’échelle mondiale, à la suite du gel de l’aide humanitaire américaine, le Fonds « a reçu des avis d’abrogation » pour des subventions, ce qui a affecté les programmes humanitaires et de développement, a pour sa part ajouté le porte-parole de l’UNICEF, James Elder.

« Nous continuons à évaluer l’impact de ces avis d’abrogation sur nos programmes pour les enfants, mais nous savons déjà que la pause initiale a eu un impact ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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