Haïti : l’UNICEF répond à l’escalade de la violence à Port-au-Prince

Des zones de la capitale haïtienne auparavant considérées comme plus sûres, tels que Pétion-Ville et Bourdon, sont désormais ciblées, entraînant de nouveaux déplacements et perturbant les services essentiels.

Face à cette situation d’urgence qui s’aggrave, l’UNICEF a affirmé vendredi qu’il adapte sa réponse pour répondre aux besoins croissants des enfants et des familles.

Défis dans la livraison de l’aide

La situation sécuritaire volatile et imprévisible pose des défis constants.

Les routes bloquées, les pénuries de carburant et les menaces pesant sur la sécurité du personnel ont retardé la livraison des fournitures essentielles et réduit la mobilité des travailleurs humanitaires. La violence armée a perturbé la capacité du Fonds de l’ONU pour l’enfance à évaluer et à maintenir ses interventions, compliquant davantage les opérations.

Toutefois, l’agence continue à s’adapter, en coordonnant ses efforts avec ses partenaires et en utilisant des moyens alternatifs, comme le transport maritime et aérien pour acheminer les fournitures et atteindre les populations dans le besoin.

Une aide vitale aux plus vulnérables

Qu’il s’agisse des camps de déplacés ou des quartiers souffrant de pénurie d’eau, malgré d’immenses défis, l’UNICEF apporte une aide vitale aux plus vulnérables. L’organisation se concentre sur des secours immédiats tout en planifiant une reprise à plus long terme.

• Soutien aux familles déplacées : Depuis le début de cette vague de violence, l’UNICEF a fourni une aide dans les sites de déplacés à travers Port-au-Prince, y compris à Pétion-Ville, où 2 800 personnes, principalement des femmes et des enfants, ont trouvé refuge. Un soutien d’urgence, comprenant de l’eau, des services d’assainissement, de protection de l’enfance et de nutrition, est apporté à 50 000 personnes dans 10 sites densément peuplés.
• Eau potable et assainissement : Dans les quartiers comme Delmas, où l’approvisionnement en eau est perturbé, l’UNICEF transporte de l’eau potable vers les sites de déplacés pour répondre aux besoins immédiats et préparer d’autres interventions. Ces efforts sont essentiels alors que le choléra continue de menacer la vie des enfants.
• Protection de l’enfance : La violence armée a eu un impact dévastateur sur les enfants, avec de nombreux cas de recrutement forcé et d’autres violations graves des droits. L’UNICEF et son partenaire IBESR interviennent via des équipes mobiles dans neuf sites de déplacés pour offrir un soutien psychologique, protéger les enfants non accompagnés et fournir des interventions contre les violences basées sur le genre (VBG).
• Santé et nutrition : Les cliniques mobiles soutenues par l’UNICEF et ses partenaires ont atteint près de 16 000 personnes en novembre, dont des enfants et des femmes enceintes. Malgré l’escalade de l’insécurité, ces cliniques continuent de fournir des soins vitaux dans des zones à haut risque. L’UNICEF soutient également des structures de santé traitant les enfants souffrant de malnutrition aiguë sévère.

• Assistance financière : Pour aider les familles à répondre à leurs besoins essentiels, l’UNICEF distribue des transferts monétaires dans les sites de déplacés, atteignant des milliers de ménages vulnérables.

  Jeunes femmes soutenues par le projet « Espas mwen », qui soutient les femmes et les filles contre la violence liée au sexe, lancé par l’UNICEF sur le site de déplacement de l’école Jean Marie Césard, à Port-au-Prince.

« Unir nos forces pour les enfants d’Haïti »

La violence en Haïti a coûté des milliers de vies en 2024, créant l’une des crises sécuritaires et humanitaires les plus graves qu’Haïti ait connues ces dernières années. 

Selon l’UNICEF, la crise à Port-au-Prince souligne la nécessité urgente d’une réponse coordonnée et robuste. 

Le Fonds signale que bien qu’il travaille sans relâche pour apporter de l’aide, l’ampleur de la crise nécessite un appui accru, afin d’offrir espoir et secours aux enfants et aux familles d’Haïti en ces temps difficiles.