Selon l’expert de l’ONU sur la situation des droits humains à Haïti, ces attaques ont encore affaibli un système de soins de santé déjà au bord de l’effondrement.
L’attaque de l’hôpital Bernard Mevs à Port-au-Prince le 17 décembre et l’assassinat de plusieurs journalistes et d’un agent de la police nationale haïtienne, présents dans les locaux de l’hôpital général le 24 décembre pour sa réouverture officielle, s’inscrivent dans un contexte où le secteur des soins de santé du pays a été de plus en plus pris pour cible au cours des deux dernières années.
Des travailleurs de la santé assassinés et enlevés
« Des gangs criminels ont assassiné et enlevé des médecins, des infirmières et des travailleurs de la santé, y compris des travailleurs humanitaires. Les gangs ont brûlé, saccagé et détruit de nombreux hôpitaux et cliniques, obligeant beaucoup d’entre eux à fermer ou à suspendre leurs activités », a dénoncé William O’Neill, qui a été désigné expert par le Haut-Commissaire des Nations Unies aux droits de l’homme en avril 2023.
Selon M. O’Neill, les menaces répétées des membres de gangs d’attaquer les établissements de santé indiquent qu’il s’agit d’agressions intentionnelles contre le système de santé, et non d’actes de violence commis au hasard. Dans certains cas, des officiers de police auraient également été impliqués dans des attaques contre des patients et des menaces contre des travailleurs de la santé, a-t-il précisé.
Ces derniers développements interviennent alors que seuls 37 % des établissements de santé de la capitale, Port-au-Prince, sont pleinement fonctionnels et sont difficilement accessibles pour des raisons de sécurité. La situation est aggravée par le grand nombre de membres du personnel médical qui fuient le pays, craignant pour leur vie.
Haïti, l’un des endroits les plus dangereux pour les journalistes
« Le peuple haïtien, dont des centaines de milliers d’enfants vivant dans des conditions très précaires, paie une fois de plus le prix fort de cette violence en voyant son droit à la santé gravement entravé », a fait valoir M. O’Neill, relevant que la « la propagation de maladies telles que le choléra et la tuberculose est une source de préoccupation supplémentaire ».
Par ailleurs, les attaques du 24 décembre soulignent également le fait qu’Haïti reste l’un des pays les plus dangereux pour les journalistes. Nombre d’entre eux ont été tués, tandis que d’autres ont fui le pays en raison des menaces de mort qui pesaient sur eux.
L’expert exhorte donc la communauté internationale à faire tout ce qui est en son pouvoir pour aider les autorités haïtiennes à lutter contre l’insécurité rampante et à garantir la réalisation du droit à la santé, y compris l’accès sans entrave aux installations, aux biens et aux services de santé.
« L’État doit également enquêter et arrêter les responsables des attaques et veiller à ce qu’ils soient traduits en justice », a conclu M. O’Neill.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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