Selon l’Agence sanitaire mondiale de l’ONU (OMS), les agences onusiennes se sont assurées de la pause humanitaire nécessaire dans la ville de Gaza pour mener la campagne.
« Malheureusement, la zone couverte est considérablement réduite par rapport à la première série de vaccinations, ce qui laissera certaines personnes dans l’impossibilité de se rendre à l’hôpital », a toutefois écrit sur le réseau social X, le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus.
L’OMS, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) avaient lancé une campagne de vaccination à Gaza le 1er septembre, après la confirmation du premier cas de polio depuis vingt-cinq ans dans le territoire occupé palestinien.
Une première série de vaccinations a été achevée et la deuxième série – essentielle pour renforcer l’immunité – a commencé comme prévu le 14 octobre, d’abord dans le centre de la bande de Gaza, puis dans le sud, permise par des pauses humanitaires dans les combats.
Dans un climat d’intensification des hostilités au nord de Gaza
Mais l’OMS a indiqué le 23 octobre dernier avoir été contrainte de reporter la phase finale dans le nord en raison de « bombardements intenses » et de l’impossibilité d’accéder à certaines zones.
Cette nouvelle phase dans la partie septentrionale de l’enclave palestinienne vise à atteindre 120.000 enfants qui restent dans le Nord et qui ont besoin d’une deuxième série de vaccins contre la polio. La campagne vise à vacciner complètement plus de 640.000 enfants dans ce territoire déchiré par la guerre.
La campagne sera menée par 216 équipes réparties sur 106 sites fixes, dont 22 ont été ajoutés pour assurer une meilleure disponibilité de la vaccination dans les zones où les personnes récemment déplacées cherchent refuge. Deux cent neuf mobilisateurs sociaux seront déployés pour impliquer les communautés et les sensibiliser aux efforts de vaccination.
Pour l’UNRWA, il est très important de mener cette campagne au nord de Gaza et de vacciner ces enfants. « Mais on ne peut pas ignorer ce qui arrive à ces enfants le lendemain. Ces enfants sont-ils en sécurité le lendemain ? Ces enfants seront-ils en sécurité demain après ces vaccinations ? La réponse est immédiate. Non, ils ne le sont pas. Ils ne sont absolument pas en sécurité », s’est interrogée Louise Wateridge, porte-parole de l’UNRWA, lors d’un entretien avec ONU Info.
Cette campagne de vaccination contre la polio intervient alors que les hostilités intenses se poursuivent dans le nord, notamment à Jabalia, Beit Lahya et Beit Hanoun. « Cela se produit à un moment où le nord est soumis à des bombardements incessants et où les zones du gouvernement du nord de Gaza sont complètement assiégées depuis le 6 octobre. Il y a si peu de nourriture, si peu d’abris ».
Le désespoir est partout
Selon l’UNRWA, la situation dans le nord de la bande de Gaza est actuellement « un véritable désastre ».
« Cette campagne de vaccination contre la polio est très importante. Elle est très importante parce que nous devons empêcher la propagation de cette maladie. Mais elle n’est pas plus importante que tout ce dont les gens ont besoin, c’est-à-dire les besoins les plus élémentaires. Nous parlons de nourriture. Nous parlons d’eau, et nous parlons de protection, parce qu’en ce moment même, dans le nord de Gaza, les gens courent quotidiennement pour sauver leur vie », a déploré Mme Wateridge.
Le désespoir est vraiment le seul mot qui reste pour décrire Gaza
Au-delà de la campagne contre la polio, les agences humanitaires des Nations Unies et leurs partenaires humanitaires estiment qu’il faut aller plus loin, en accordant ainsi la priorité aux « besoins fondamentaux », à savoir la nourriture, l’eau et les abris. « Nous devons être en mesure d’atteindre les personnes ensevelies sous les décombres. Des gens meurent dans les hôpitaux parce que les générateurs n’ont plus de carburant ».
Sur le terrain, la porte-parole fait état d’une intensification des hostilités. « Le désespoir est partout. Les gens à qui vous parlez, mes collègues à qui j’ai parlé, ne savent tout simplement plus quoi faire. Ils ne savent pas où aller. Vous entendez peut-être derrière moi des bombardements continus. Mais vous savez, le désespoir est vraiment le seul mot qui reste pour décrire Gaza. Il n’y a nulle part où aller. Il faut rappeler à tout le monde que 2,2 millions de personnes.sont prises au piège. Il n’y a pas d’issue dans la bande de Gaza, et les bombardements se poursuivent jour et nuit ».
100.000 personnes déplacées du gouvernorat de Gaza Nord vers la ville de Gaza
Dans ce climat de violences, des déplacements forcés continuent d’être signalés. Quelque 300 Palestiniens ont été déplacés jeudi du nord au sud par le point de contrôle d’Al Rashid. Il s’agit de femmes, d’enfants et de personnes âgées. Dans le nord de Gaza, les Palestiniens qui vivaient autour de l’hôpital indonésien et de l’école Tal Al Arabi dans la zone d’Al Fakhoura ont été déplacés aujourd’hui vers Beit Lahya.
Depuis le début de la dernière opération terrestre dans le nord, le 6 octobre, environ 100.000 personnes ont été déplacées du gouvernorat de Gaza Nord vers la ville de Gaza.
De son côté, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) note que l’ampleur des destructions est écrasante, affectant presque toutes les zones de la bande de Gaza. Selon l’OCHA, le troisième étage de l’hôpital Kamal Adwan a été bombardé hier jeudi, entraînant la perte de fournitures médicales qui avaient été livrées il y a seulement cinq jours, et dont la livraison avait été effectuée par les Nations Unies dans le cadre d’une mission conjointe de l’ONU.
Les hôpitaux sont pris d’assaut et les équipes de secours ne peuvent pas travailler, en raison des arrestations de personnel et de la confiscation d’équipements essentiels, notamment des ambulances et un camion de pompiers.
Un bureau de l’UNRWA en Cisjordanie détruit
Pendant ce temps, en Cisjordanie, un bureau de l’UNRWA, essentiel à la fourniture de services à plus de 14.000 réfugiés palestiniens dans le camp de Nur Shams, a été gravement endommagé jeudi par les forces israéliennes. Au cours de l’opération militaire israélienne, les routes, les réseaux d’eau et d’électricité ont également été détruits dans le camp.
« Le bureau ne peut plus être utilisé. Ce mépris des installations de l’ONU doit cesser. Elles doivent être protégées en permanence », a réagi sur le réseau social X, Philippe Lazzarini, le chef de l’UNRWA, rappelant que ce site fournit des services de base aux réfugiés palestiniens dans le camp, y compris l’apprentissage pour les enfants, la santé, l’assainissement et la protection sociale.
Par ailleurs, trois Palestiniens ont été tués lors des raids israéliens dans les camps de réfugiés de Tulkarem et de Nur Shams mercredi et jeudi. L’un des raids a donné lieu à une frappe aérienne, à des affrontements armés et à des dégâts considérables aux infrastructures. Les équipes médicales ont dû faire face à des retards d’accès prolongés et les services d’eau, d’électricité et d’Internet ont également été interrompus.
Depuis le 7 octobre 2023, 736 Palestiniens ont été tués en Cisjordanie, y compris à Jérusalem-Est ; au moins 12 personnes ont été tuées par des colons israéliens et les autres, pour la plupart, par les forces israéliennes. Au cours de la même période, 23 Israéliens – dont 16 membres des forces israéliennes et six colons – ont été tués par des Palestiniens en Cisjordanie et à Jérusalem-Est.
Entre le 1er et le 28 octobre 2024, l’OCHA a également documenté près de 270 incidents liés aux colons affectant les Palestiniens et leurs biens, dont plus de la moitié sont directement liés à la récolte des olives.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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