Les représentants du Bureau de la coordination des affaires humanitaires des Nations Unies (OCHA), du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) et du Service de protection civile et d’aide humanitaire de l’Union européenne (ECHO) ont pu constater de visu l’impact de la violence actuelle qui a bouleversé la vie quotidienne des Haïtiens.
Alors que les affrontements se poursuivent dans le pays, plus de 578.000 Haïtiens sont déplacés et près de 5 millions sont confrontés à une famine aiguë, soit près de la moitié de la population haïtienne, avec 1,6 million de personnes menacées par la famine.
« Ce que les Haïtiens veulent le plus, c’est la paix, qui leur permettra de retourner à l’école, de cultiver leurs champs, d’accéder aux services de base comme l’hôpital », a déclaré dans un communiqué, Edem Wosornu, Directrice des opérations et du plaidoyer d’OCHA.
Des écoles fermées et des centres de santé hors service
Le pays est en proie à la violence des gangs depuis des années mais le conflit s’est intensifié depuis février dernier.
Sur le terrain, les violences ont paralysé le secteur agricole haïtien – une source essentielle de revenus pour les familles – et perturbé l’éducation et les soins de santé. Plus de 900 écoles ont été fermées depuis janvier et, dans la capitale Port-au-Prince, près de 40 % des établissements de santé sont hors service.
La violence a également entraîné une perte de revenus pour les familles qui étaient économiquement indépendantes, réduisant ainsi leur capacité à nourrir suffisamment leurs enfants et à leur fournir des soins de santé. La majorité des familles déplacées ayant des enfants en âge d’être scolarisés ne savent pas s’ils retourneront à l’école.
Pourtant en dépit de ces urgences, le Plan de réponse humanitaire 2024 est largement sous-financé. Après plus de la moitié de l’année, l’appel de 674 millions de dollars est financé à moins d’un quart.
Pour l’ONU, le coût de l’inaction serait trop élevé si la réponse humanitaire n’avait été pas collectivement renforcée maintenant pour soutenir la population haïtienne. Malgré une situation sécuritaire difficile, les partenaires humanitaires nationaux et internationaux ont réussi à trouver des solutions pour accéder à la population et lui venir en aide dans tout le pays.
Les femmes et les enfants plus touchés par la crise
Toutefois, bien que l’aide humanitaire soit vitale, l’ONU et l’UE ont également souligné que les défis du pays sont fondés sur des années de sous-investissement dans les services sociaux de base et que l’aide humanitaire est une solution temporaire qui ne peut pas résoudre les problèmes structurels profondément enracinés du pays.
« Nous appelons la communauté internationale à ne pas laisser passer cet élan unique, à intensifier ses efforts et à mobiliser des ressources pour répondre aux besoins humanitaires et de développement urgents », a déclaré Andrea Koulaimah, Directrice des affaires humanitaires de l’UE pour l’Amérique latine et les Caraïbes.
Au cours de leur visite, Mme Koulaimah ainsi qu’Edem Wosornu et Lucia Elmi, Directrice des opérations d’urgence de l’UNICEF, ont rencontré des responsables haïtiens, dont le nouveau Premier ministre Garry Conille, ainsi que les autorités des villes des Cayes et des Gonaïves. Ils ont souligné que la communauté internationale devait continuer à soutenir le gouvernement haïtien en fournissant une aide vitale et une aide au développement.
« Des millions de familles aspirent à ce que cette violence incessante prenne fin. Il est essentiel de renforcer les services de protection pour les femmes et les enfants – qui sont les plus touchés par cette crise – et d’accélérer l’aide humanitaire pour ceux qui en ont besoin », a fait valoir Lucia Elmi.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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