Si la déclaration des principales économies mondiales – et des plus gros émetteurs de gaz à effet de serre – n’a pas fait explicitement référence à la « transition vers l’abandon des combustibles fossiles », sur laquelle toutes les nations se sont entendues l’année dernière lors de la COP28 à Dubaï, les dirigeants du G20 ont « salué le résultat équilibré et ambitieux » de ces discussions.

Le communiqué du G20 a été publié alors que le temps presse à la COP29, qui doit se terminer ce vendredi dans la capitale azerbaïdjanaise, Bakou. Les négociations complexes sur un financement nouveau et considérablement accru pour les pertes et dommages et sur des objectifs accélérés en matière d’énergie propre avancent lentement, alors que certains pays campent sur leurs positions en attendant que d’autres reviennent sur les leurs.

Le chef d’ONU Climat, Simon Stiell, qui avait précédemment mis en garde contre la stratégie du bord du gouffre et ce qu’il a appelé le « vous d’abord », a déclaré mardi que les dirigeants du G20 ont envoyé un message clair à leurs négociateurs lors de la COP29 : « Un nouvel objectif financier réussi… est dans l’intérêt évident de chaque pays. »

« Les dirigeants des plus grandes économies du monde se sont également engagés à faire avancer les réformes financières pour mettre une action climatique forte à la portée de tous les pays », a souligné M. Stiell, qui est le Secrétaire exécutif de la Convention-cadre des Nations Unies sur les changements climatiques (CCNUCC), qui organise les réunions annuelles de la COP.

« C’est un signal essentiel dans un monde en proie à des crises de la dette et à une escalade des impacts climatiques, qui détruisent des vies, perturbent les chaînes d’approvisionnement et alimentent l’inflation dans toutes les économies », a-t-il ajouté.

« L’échec n’est pas une option »

Le Secrétaire général de l’ONU António Guterres, qui est à Rio pour participer aux discussions sur le développement durable, la lutte contre la pauvreté et la faim, ainsi que le changement climatique, a noté lors d’une session mardi matin que le Brésil s’apprête à accueillir la COP30 l’année prochaine dans la région amazonienne.

« L’échec [à Bakou] n’est pas une option. Cela pourrait compromettre l’ambition dans la préparation des nouveaux plans d’action nationaux pour le climat, avec des impacts potentiellement dévastateurs à mesure que les points de basculement irréversibles se rapprochent. La préservation de l’Amazonie en est un exemple », a-t-il déclaré.

Le Secrétaire général a affirmé que rater l’occasion de parvenir à s’entendre sur un nouvel accord de financement climatique à Bakou « rendrait inévitablement plus difficile le succès de la COP30 au Brésil », ajoutant : « J’en appelle au sens des responsabilités de tous les pays autour de cette table pour contribuer à garantir que la COP29 sera un succès ».

Certains militants du climat et de l’environnement à Bakou ont déclaré qu’ils étaient prudemment optimistes à propos du communiqué du G20, tandis que d’autres lui ont donné un verdict mitigé, affirmant que la déclaration était vague sur le financement climatique et ne mentionnait pas explicitement la nécessité de s’éloigner des combustibles fossiles.

Harjeet Singh, militant climatique et directeur de l’engagement mondial pour l’Initiative du Traité de non-prolifération des combustibles fossiles, a partagé ses vues avec ONU Info : « Les pays développés restent impassibles, ne parviennent pas à quantifier les milliers de milliards nécessaires ou à garantir que ces fonds soient fournis sous forme de subventions – essentielles pour parvenir à la justice climatique ».

« Leur rhétorique réitérée n’offre aucun réconfort dans les négociations tendues de la COP29, où nous continuons de voir une impasse sur le financement climatique », a-t-il ajouté.

Solutions agroalimentaires

Parallèlement aux négociations, des dizaines de réunions et d’événements sont en cours à la COP29, la majeure partie des activités de mardi étant axées sur l’agriculture, la sécurité alimentaire et l’eau. Des délégations du monde entier ont partagé leurs expériences sur les pratiques de production alimentaire durable et abordé les défis liés à l’agriculture.

Juste à temps pour la COP29, une nouvelle analyse de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO) a révélé que presque tous les pays identifient les systèmes agroalimentaires comme une priorité pour l’adaptation au changement climatique (94 %) et l’atténuation (91 %) dans leurs contributions déterminées au niveau national (CDN).

Selon la FAO, cela met en évidence l’énorme potentiel des systèmes agroalimentaires en tant que solutions climatiques, en particulier alors que les pays se préparent à soumettre leur troisième série de CDN en 2025.

« Les systèmes agroalimentaires sont essentiels pour assurer la sécurité alimentaire et détiennent les solutions à de multiples défis : le changement climatique, la biodiversité, la dégradation des terres et la pénurie d’eau » car le changement climatique est un facteur important d’insécurité alimentaire dans un monde où environ 730 millions de personnes souffrent encore de la faim, a déclaré le Sous-Directeur général de la FAO, Viorel Gutu.

« Malheureusement, les financements et les investissements actuels ne suffisent pas à provoquer la transformation dont nous avons besoin », a-t-il souligné. Il a ajouté qu’au cours des deux dernières décennies, le financement des systèmes agroalimentaires a diminué de 37 % à 23 % de l’ensemble des financements de développement liés au climat.

L’agriculture contribue certes aux émissions de gaz à effet de serre, mais si elle est bien gérée, elle peut également contribuer à surmonter la crise.

Soutenir les femmes

Jemimah Njuki, responsable de l’autonomisation économique et cheffe de la division économique d’ONU Femmes, a également souligné l’importance de l’agriculture pour l’action climatique et les efforts plus vastes de développement durable.

Dans une interview accordée à ONU Info, elle a appelé les gouvernements à apporter un soutien particulier aux exploitations agricoles dirigées par des femmes.

« Sans les femmes, nous ne pourrons pas nourrir le monde », a souligné Mme Njuki. Dans le même temps, elle a déploré que les femmes soient moins susceptibles que les hommes de posséder les terres qu’elles cultivent et qu’il leur soit plus difficile d’obtenir des prêts pour développer leurs entreprises.

Ce ne sont pas seulement les femmes qui sont touchées, mais aussi d’autres groupes vulnérables, comme les peuples autochtones.

Andrea Echiverri, de la Global Forest Coalition, une organisation non gouvernementale internationale qui milite pour la justice sociale et de genre dans les communautés rurales, a déclaré qu’elle pensait que les pratiques agricoles actuelles étaient destructrices pour l’environnement.

« Prenons l’exemple de l’élevage, qui nécessite de plus en plus de pâturages, ce qui signifie que les forêts continuent d’être abattues et que les peuples autochtones sont expulsés de leurs terres », a déclaré Mme Echiverri.

Les gouvernements, a-t-elle souligné, ne prêtent pas suffisamment attention à la durabilité de l’élevage, bien que cette industrie soit responsable d’environ 16 % de toutes les émissions de gaz à effet de serre et de 15 % de tous les combustibles fossiles consommés.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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