D’après ce rapport intitulé Situation et perspectives de l’économie mondiale 2025, si l’économie mondiale a fait preuve de résilience en résistant à une série de bouleversements qui se renforcent mutuellement, la croissance reste inférieure à la moyenne de 3,2 % avant pandémie, en raison du manque d’investissement, de la faible croissance de la productivité et des niveaux d’endettement élevés.

Le rapport souligne que la baisse de l’inflation et l’assouplissement monétaire dont bénéficient actuellement de nombreuses économies pourraient donner un léger coup de pouce à l’activité économique mondiale en 2025. Cependant, l’incertitude demeure, avec des risques liés aux conflits géopolitiques, aux tensions commerciales croissantes et aux coûts d’emprunt élevés dans de nombreuses régions du monde. Ces défis sont particulièrement lourds pour les pays à faible revenu et les pays vulnérables, où une croissance insuffisante et fragile menace de compromettre encore davantage la réalisation des objectifs de développement durable (ODD).

« Les pays ne peuvent ignorer ces risques. Dans notre économie interconnectée, les bouleversements qui se produisent à une extrémité du monde font grimper les prix à l’autre extrémité. Chaque pays est concerné et doit faire partie de la solution, sur la base des progrès accomplis », a déclaré le Secrétaire général de l’ONU, António Guterres, dans l’avant-propos du rapport.

© ADB/M.A. Puspha Kumara

Un commerçant sri-lankais dispose des bonbons avant les célébrations du Ramadan.

Perspectives économiques régionales

La croissance des États-Unis devrait ralentir pour passer de 2,8 % en 2024 à 1,9 % en 2025, en raison du ralentissement du marché du travail et de la baisse des dépenses de consommation.

L’Europe devrait connaître une reprise modeste, avec une croissance du PIB passant de 0,9 % en 2024 à 1,3 % en 2025, soutenue par une baisse de l’inflation et des marchés du travail résistants, bien que le resserrement budgétaire et les défis à long terme, notamment la faible croissance de la productivité et le vieillissement de la population, continuent de peser sur les perspectives économiques.

L’Asie de l’Est devrait connaître une croissance de 4,7 % en 2025, tirée par la Chine qui prévoit une croissance stable de 4,8 %, soutenue par une forte consommation privée dans toute la région.

L’Asie du Sud devrait rester la région à la croissance la plus rapide, avec une croissance du PIB prévue de 5,7 % en 2025, poussée par la solide expansion de l’Inde (6,6 %).

La croissance en Afrique devrait augmenter légèrement pour passer de 3,4 % en 2024 à 3,7 % en 2025, grâce à la reprise de grandes économies comme l’Égypte, le Nigéria et l’Afrique du Sud. Toutefois, les conflits, l’augmentation des coûts du service de la dette, le manque de perspectives d’emploi et la gravité croissante des effets du changement climatique pèsent sur les perspectives de l’Afrique.

L’inflation alimentaire reste un problème urgent dans de nombreux pays en développement.

Rebond du commerce et assouplissement monétaire

Le commerce mondial devrait croître de 3,2 % en 2025, après un rebond de 3,4 % en 2024, grâce à l’amélioration des exportations de produits manufacturés en provenance d’Asie et à la vigueur du commerce des services. Toutefois, les tensions commerciales, les politiques protectionnistes et les incertitudes géopolitiques sont des risques qui pèsent lourdement sur les perspectives.

L’inflation mondiale devrait baisser de 4 % en 2024 à 3,4 % en 2025, ce qui devrait soulager les ménages et les entreprises. Les principales banques centrales devraient continuer à réduire leurs taux d’intérêt en 2025 à mesure que les pressions inflationnistes continueront de s’atténuer. Si elle continuera de ralentir, l’inflation dans de nombreux pays en développement devrait rester supérieure aux moyennes historiques récentes, et un pays sur cinq devrait enregistrer des pourcentages à deux chiffres en 2025.

Menaces liées au poids du service de la dette

Pour les économies en développement, l’assouplissement des conditions financières mondiales pourrait contribuer à réduire les coûts d’emprunt, mais l’accès aux capitaux reste inégal. Beaucoup de pays à faible revenu continuent à se heurter à un service de la dette élevé et à un accès limité au financement international. Le rapport souligne que les gouvernements devraient profiter de la marge de manœuvre budgétaire créée par l’assouplissement monétaire pour donner la priorité aux investissements dans le développement durable, en particulier dans les secteurs sociaux essentiels.

Malgré l’atténuation de l’inflation mondiale, l’inflation alimentaire demeure élevée, près de la moitié des pays en développement enregistrant des taux supérieurs à 5 % en 2024. Cette situation a aggravé l’insécurité alimentaire dans les pays à faible revenu déjà confrontés à des phénomènes météorologiques extrêmes, à des conflits et à l’instabilité économique. Le rapport avertit que la persistance de l’inflation alimentaire, associée à une croissance économique lente, pourrait faire basculer des millions de personnes dans la pauvreté.

Minéraux critiques : une occasion pour accélérer le développement durable

Le rapport souligne le potentiel des minéraux critiques tels que le lithium, le cobalt et les terres rares pour la transition énergétique, ainsi que pour accélérer la réalisation des objectifs de développement durable dans de nombreux pays.

Pour les pays en développement riches en ressources, l’augmentation de la demande mondiale de minéraux critiques représente une occasion unique de stimuler la croissance, de créer des emplois et d’augmenter les recettes publiques pour investir dans le développement durable. Toutefois, le rapport avertit que ces opportunités s’accompagnent de risques importants. Une mauvaise gouvernance, des pratiques de travail dangereuses, la dégradation de l’environnement et une dépendance excessive à l’égard des marchés volatils des matières premières pourraient exacerber les inégalités, nuire aux écosystèmes et compromettre les bénéfices du développement à long terme.

Appel à une action multilatérale audacieuse

Le rapport appelle à une action multilatérale audacieuse pour faire face aux crises interconnectées de la dette, des inégalités et du changement climatique. L’assouplissement monétaire ne suffira pas à lui seul à relancer la croissance mondiale ou à combler les disparités croissantes. Les gouvernements doivent éviter les politiques fiscales trop restrictives et se concentrer sur la mobilisation des investissements dans les énergies propres, les infrastructures et les secteurs sociaux essentiels tels que la santé et l’éducation.

Une coopération internationale plus forte est également essentielle pour gérer les risques environnementaux, sociaux et économiques liés aux minéraux critiques. Des normes de durabilité harmonisées, des pratiques commerciales équitables et des transferts de technologie sont nécessaires pour que les pays en développement puissent exploiter ces ressources de manière responsable et équitable.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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