Avec les grandes nappes du Groenland et de l’Antarctique, les glaciers renferment environ 70 % des réserves d’eau douce de la planète. Ils sont des indicateurs frappants du changement climatique, car ils conservent généralement la même taille lorsque le climat est stable.
« Mais avec la hausse des températures et le réchauffement de la planète provoqués par le changement climatique induit par l’homme, ils fondent à une vitesse sans précédent », a déclaré Sulagna Mishra, responsable scientifique à l’Organisation météorologique mondiale (OMM).
Des centaines de millions de moyens de subsistance menacés
L’année dernière, les glaciers de Scandinavie, de l’archipel norvégien du Svalbard et d’Asie du Nord ont subi la plus importante perte annuelle de masse jamais enregistrée. Les glaciologues déterminent l’état d’un glacier en mesurant la quantité de neige qui y tombe et la quantité de fonte qui s’y produit chaque année, selon le Service mondial de surveillance des glaciers (WGMS) de l’université de Zurich, partenaire de l’ONU.
Dans la chaîne de montagnes de l’Hindu Kush, longue de 500 miles, située dans l’ouest de l’Himalaya et s’étendant de l’Afghanistan au Pakistan, les moyens de subsistance de plus de 120 millions d’agriculteurs sont menacés par la disparition des glaciers, a expliqué Mme Mishra.
« La chaîne de montagnes a été surnommée le « troisième pôle » en raison des extraordinaires ressources en eau qu’elle renferme », a-t-elle fait remarquer.
Changement du bilan de masse cumulé des glaciers depuis 1970.
Un recul irréversible
Malgré ces vastes réserves d’eau douce, il est peut-être déjà trop tard pour les préserver pour les générations futures.
D’importantes masses de glace pérenne disparaissent rapidement, cinq des six dernières années ayant été marquées par le recul le plus rapide des glaciers jamais enregistré, selon l’OMM.
La période allant de 2022 à 2024 a également connu la plus forte perte triennale jamais enregistrée.
« Nous assistons à un changement sans précédent dans les glaciers qui, dans de nombreux cas, pourrait être irréversible, a affirmé Mme Mishra.
Une fonte des glaces de la taille de l’Allemagne
En outre, les glaciers, qui ne comprennent pas les inlandsis du Groenland et de l’Antarctique, ont perdu plus de 9.000 milliards de tonnes de masse depuis 1975.
« Cela équivaut à un énorme bloc de glace de la taille de l’Allemagne, d’une épaisseur de 25 mètres », a déclaré Michael Zemp, Directeur du WGMS. Le monde a perdu 273 milliards de tonnes de glace en moyenne chaque année depuis 2000, a-t-il ajouté, soulignant les conclusions d’une nouvelle étude internationale sur l’évolution de la masse des glaciers.
« Pour remettre les choses dans leur contexte, 273 milliards de tonnes de glace perdues chaque année correspondent à peu près à la consommation d’eau de l’ensemble de la population [mondiale] pendant 30 ans », a détaillé M. Zemp. En Europe centrale, près de 40 % de la glace restante a fondu. Si ce phénomène se poursuit au rythme actuel, « les glaciers ne survivront pas à ce siècle dans les Alpes ».
Faisant écho à ces préoccupations, Mme Mishra, de l’OMM, a ajouté que si les émissions de gaz à effet de serre ne sont pas ralenties « et que les températures continuent d’augmenter au rythme actuel, d’ici à la fin de 2100, nous perdrons 80 % des petits glaciers » en Europe, en Afrique de l’Est, en Indonésie et dans d’autres régions du monde.
Un déclencheur d’inondations à grande échelle
En attendant, la fonte des glaciers a des répercussions immédiates et à grande échelle sur l’économie, les écosystèmes et les communautés.
Les données les plus récentes indiquent que 25 à 30 % de l’élévation du niveau de la mer provient de la fonte des glaciers, selon le Service mondial de surveillance des glaciers.
La fonte de la calotte glaciaire entraîne une augmentation du niveau de la mer d’environ un millimètre par an, un chiffre qui peut sembler insignifiant, mais chaque millimètre entraînera l’inondation de 200.000 à 300.000 personnes supplémentaires chaque année.
« Un petit nombre, un impact énorme », a déclaré le glaciologue M. Zemp.
Un chef de communauté de la vallée de Chunda, dans le nord du Pakistan, fait une démonstration de greffe glaciaire.
Tout le monde est concerné
Les inondations peuvent affecter les moyens de subsistance des populations et les contraindre à émigrer d’un endroit à l’autre, a poursuivi Mme Mishra de l’OMM.
« Si vous me demandez combien de personnes sont réellement touchées, je vous répondrai que tout le monde est concerné », a-t-elle souligné.
D’un point de vue multilatéral, « il est grand temps de sensibiliser, de modifier nos politiques et de mobiliser des ressources pour nous assurer que nous disposons de bons cadres politiques et de bonnes recherches qui nous aideront à atténuer les effets de ces nouveaux changements et à nous y adapter », a insisté Mme Mishra.
Une journée pour les glaciers du monde
La Journée mondiale des glaciers, qui aura lieu le 21 mars, donnera un élan supplémentaire à cette campagne. Elle vise à sensibiliser le public au rôle essentiel que jouent ces immenses fleuves de neige et de glace dans le système climatique.
Elle coïncide avec la Journée mondiale de l’eau.
Pour marquer cette occasion, qui est l’un des temps forts de l’Année internationale de la préservation des glaciers (2025), des dirigeants mondiaux, des décideurs politiques, des scientifiques et des représentants de la société civile doivent se réunir au siège de l’ONU à New York pour souligner l’importance des glaciers et renforcer la surveillance mondiale des processus cryosphériques de congélation et de fonte qui les affectent.
M. Zemp, du WGMS, qui enseigne également la glaciologie à l’université de Zurich, se prépare déjà à un monde sans glaciers.
« Si je pense à mes enfants, je vivrai dans un monde où il n’y aura peut-être plus de glaciers. C’est assez alarmant », a-t-il déclaré à UN News.
« Je vous recommande vraiment d’y aller avec vos enfants et d’y jeter un coup d’œil, car vous pourrez constater les changements spectaculaires qui sont en train de se produire, et vous réaliserez également que nous faisons peser un lourd fardeau sur la prochaine génération.
Le Secrétaire général des Nations Unies, António Guterres, visite le camp de base de l’Annapurna au Népal (Archives)
Glacier de l’année
Le glacier de l’année 2025 est le glacier South Cascade, dans l’État américain de Washington.
Cette masse de glace, qui fait l’objet d’une surveillance continue depuis 1952, constitue l’un des plus longs enregistrements ininterrompus du bilan de masse glaciologique dans l’hémisphère occidental.
« Le glacier South Cascade illustre à la fois la beauté des glaciers et l’engagement à long terme de scientifiques et de bénévoles dévoués qui recueillent des données directes sur le terrain pour quantifier le changement de masse des glaciers depuis plus de six décennies », a fait valoir Caitlyn Florentine, du Service géologique des États-Unis.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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