En publiant son dernier rapport aujourd’hui, la Commission d’enquête de l’ONU sur la Syrie a mis en garde contre l’intensification des combats le long des multiples lignes de front du conflit syrien.
« Les dynamiques meurtrières profondément enracinées déclenchent à nouveau de nouvelles vagues d’hostilités », a mis en garde le Président de la Commission d’enquête, Paulo Pinheiro.
Les tensions régionales accrues résultant du conflit en Palestine ont conduit à une intensification des frappes aériennes israéliennes visant des responsables iraniens et des milices soutenues par l’Iran à travers la Syrie, faisant des victimes civiles à au moins trois reprises.
Six armées étrangères actives en Syrie
La Commission continue d’enquêter sur ces frappes aériennes, y compris celle de dimanche dans la province de Hama.
En outre, des groupes affiliés à l’Iran ont attaqué des bases américaines dans l’est de la Syrie plus de 100 fois depuis le début de la guerre de Gaza, la dernière fois le mois dernier, et ont été suivis par des contre-attaques américaines. « Six armées étrangères sont restées actives en Syrie au cours de la période couverte par le rapport, du 1er janvier au 30 juin ».
Sur un autre plan, les récents combats directs dans le nord-est de la Syrie, autour de Deir-ez-Zor, entre les Forces démocratiques syriennes (FDS) dirigées par les Kurdes, d’une part, et les tribus arabes, les forces gouvernementales et les milices soutenues par l’Iran, d’autre part, évoquent les griefs profondément ancrés au sein de la population dans cette partie du nord-est de la Syrie.
Décès de personnes détenues par l’État syrien
Par ailleurs, la Commission a des motifs raisonnables de croire que le gouvernement syrien a continué à commettre des actes de torture, y compris dans certains cas des violences sexuelles et sexistes, et des mauvais traitements à l’encontre de personnes détenues par l’État, malgré l’ordre donné par la Cour internationale de justice (CIJ) en novembre de l’année dernière à l’État syrien de mettre fin à la torture.
Les décès de personnes détenues par l’État syrien ont de nouveau été documentés. Les pratiques de détention cruelles se sont poursuivies dans toute la Syrie, confirmant une fois de plus la persistance de crimes de guerre commis par tous les acteurs de la détention et, dans le cas de la détention par l’État, de crimes contre l’humanité.
« Nous avons documenté des actes de torture et des exécutions de prisonniers détenus par Hayat Tahrir al Sham (HTS) dans le nord-ouest. Ce groupe et certaines factions de la SNA (Armée nationale syrienne, un rassemblement de groupes rebelles) dans le nord utilisent plusieurs des mêmes méthodes de torture brutales dans leurs centres de détention que le gouvernement », a affirmé Lynn Welchman, membre de la Commission.
Manifs contre la vie chère
Ces abus se poursuivent alors que de nouvelles manifestations ont éclaté dans tout le pays, alimentées par le désespoir face à la chute de l’économie, à la réduction des subventions et aux pratiques prédatrices des autorités locales.
Le nord-ouest de la Syrie a ainsi connu des manifestations d’une ampleur sans précédent, réclamant le renversement du chef de Hayat Tahrir al Sham (HTS), M. Al-Joulani, la libération des détenus et des réformes.
À Suwayda, ville contrôlée par le gouvernement, des manifestations hebdomadaires ont lieu depuis un an, malgré des incidents documentés au cours desquels les forces de sécurité ont eu recours à la violence et à des tirs à balles réelles contre les manifestants.
« Les Syriens qui descendent courageusement dans la rue pour revendiquer leurs droits doivent être entendus et non réprimés. La Syrie reste extrêmement dangereuse », l’un des enquêteurs, Hanny Megally, relevant qu’« aucun réfugié syrien ne devrait être contraint de rentrer dans son pays dans les circonstances actuelles ».
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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