Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), les familles déplacées, y compris les réfugiés et les personnes déplacées à l’intérieur de leur propre pays, sont confrontées à une situation catastrophique en raison des effets cumulés du conflit, du changement climatique et des inondations dévastatrices actuelles. Elles ont besoin d’abris d’urgence, de nourriture, d’eau et de soins médicaux immédiatement.
Les inondations ont dévasté des communautés, détruit des maisons et des infrastructures et augmenté les risques de protection pour les plus vulnérables, affectant gravement les populations déplacées de force qui vivaient déjà dans des conditions précaires.
Nombre d’entre elles s’abritent désormais dans des lieux surpeuplés et improvisés, avec un accès limité aux services essentiels.
Plus de 40.000 réfugiés touchés au Tchad
« Compte tenu des effets du changement climatique, de l’aggravation de l’insécurité alimentaire et du risque accru de maladies d’origine hydrique, il est essentiel de veiller à ce que les besoins des réfugiés et des personnes déplacées à l’intérieur du pays ne soient pas négligés », a déclaré lors d’un point de presse à Genève, William Spindler, porte-parole du HCR.
Au Nigéria, de graves inondations ont balayé 29 des 36 États du pays, touchant plus de 600.000 personnes. Au moins 200 personnes sont mortes et plus de 225.000 ont été déplacées, dont beaucoup avaient déjà été déracinées par les conflits et le changement climatique.
La destruction de plus de 115.000 hectares de terres agricoles pourrait aggraver la situation d’insécurité alimentaire à un moment où 32 millions de personnes dans le pays sont déjà confrontées à une faim aiguë. La saison des pluies au Nigéria devrait se poursuivre jusqu’en septembre dans le nord et jusqu’en novembre dans le sud.
Les 23 provinces du Tchad ont été touchées par des inondations depuis juillet. Selon les autorités tchadiennes et leurs partenaires, plus de 964.000 personnes (166.000 ménages) étaient touchées par les inondations au 25 août. Les communautés de réfugiés dans l’est du Tchad sont particulièrement vulnérables, avec plus de 40.000 réfugiés touchés. Jusqu’à présent, 145 personnes sont mortes, plus de 251.000 hectares de terres ont été submergés, plus de 70.000 maisons ont été détruites et 29.000 têtes de bétail ont péri.
L’accès difficile aux sites des réfugiés au Niger
Au Cameroun, entre le 11 et le 21 août, des pluies torrentielles ont détruit plus de 8.600 maisons, inondé des milliers d’hectares de terres agricoles et de cultures, et causé la perte de milliers d’animaux. Près de 19.000 ménages, soit 159.000 personnes, ont été touchés, dont près de 50.000 réfugiés.
Les autorités locales et les partenaires humanitaires mettent en place des plans d’intervention d’urgence mais sont confrontés à des défis logistiques majeurs, notamment des difficultés d’accès et un risque croissant d’épidémies.
Au Niger, de graves inondations provoquées par de fortes pluies ont causé des destructions massives, en particulier dans les régions de Maradi, Dosso, Tillabery et Zinder, qui abritent également un grand nombre de personnes déplacées. Depuis le début des pluies en juillet, plus de 217 personnes sont mortes et plus de 700.000 ont été affectées.
Les inondations ont dévasté les infrastructures, notamment les routes et les terres agricoles, et perturbé l’éducation de plus de 39.000 enfants. L’accès aux zones où sont installés les réfugiés a été compromis, ce qui a incité l’armée à évaluer d’autres itinéraires pour les opérations de secours.
Les inondations touchent plus de 1,2 million de personnes au Soudan du Sud et au Soudan
Au Soudan et au Soudan du Sud également, de violentes inondations ont fait des dizaines de morts et délogé de 1,2 millions de personnes de leur domicile, ont indiqué vendredi des agences humanitaires des Nations Unies.
Au Soudan du Sud, les inondations ont touché plus de 710.000 personnes dans 30 des 78 comtés et dans la zone administrative d’Abyei, aggravant une situation humanitaire déjà critique marquée par une grave insécurité alimentaire, le déclin économique, la poursuite du conflit, les épidémies et les répercussions du conflit soudanais.
Les États de Jonglei, Unity et Warrap ont signalé le plus grand nombre de localités et de populations touchées, a indiqué le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA). Dans la zone administrative d’Abyei, de fortes pluies ont considérablement perturbé la principale route d’approvisionnement dans le sud d’Abyei, entravant l’accès humanitaire et retardant les livraisons.
Au cours des deux dernières semaines, des inondations soudaines dans le nord du Bahr el Ghazal ont provoqué le déplacement de plus de 200.000 personnes dans cinq comtés, dont plus de 50.000 ont été relogées sur des terrains plus élevés. Dans les comtés d’Aweil Est et d’Aweil Sud, les évaluations ont fait état de graves dommages aux infrastructures affectant 70.000 personnes, et la situation devrait s’aggraver avec de nouvelles précipitations.
D’importants dégâts aux habitations, aux cultures et aux infrastructures essentielles
Selon l’OCHA, les services d’eau, d’assainissement et d’hygiène restent le besoin le plus urgent pour les personnes qui s’abritent dans les zones plus élevées.
Depuis le mois de mai, les inondations ont causé d’importants dégâts aux habitations, aux cultures et aux infrastructures essentielles, perturbant les services d’éducation et de santé et augmentant le risque d’épidémies.
Alors que le nombre de personnes touchées par les inondations continue d’augmenter chaque jour, les partenaires humanitaires ne peuvent pas atteindre toutes les personnes dans le besoin malgré les efforts de priorisation. « L’accès reste un obstacle majeur, car de nombreuses routes sont désormais impraticables et les eaux de crue ont isolé des communautés entières », a détaillé l’OCHA.
Sur le terrain, les partenaires humanitaires continuent de répondre aux besoins immédiats des personnes touchées par les inondations dans tout le pays. Ils ont donné la priorité aux domaines vitaux, tels que la santé, l’eau, l’assainissement et l’hygiène, la nourriture et les abris, qui restent essentiels, tout comme les moyens de subsistance et les articles non alimentaires.
D’autres besoins cruciaux incluent des équipements tels que des pompes à eau, des fournitures pour la construction et la réhabilitation de digues communautaires, le prépositionnement de stocks alimentaires.
Des fortes pluies et des cas de choléra au Soudan voisin
Au Soudan voisin, l’OCHA estime à plus de 490.000 le nombre de personnes touchées par les fortes pluies et les inondations dans 63 localités réparties dans 15 États du Soudan. Les États les plus touchés sont le Darfour Nord (122.000 personnes), la Mer Rouge (75.000 personnes) ou le Darfour Sud (62.000 personnes).
Selon l’OCHA, au moins 69 personnes ont été tuées et 112 autres blessées par les fortes pluies et les inondations. Plus de 35.000 maisons ont été détruites et près de 45.000 ont été également endommagées.
A la suite des fortes pluies qui s’abattent sur les camps de déplacés et la poursuite des hostilités décimant un système de santé déjà fragile, des milliers d’enfants pourraient être menacés par le choléra. Selon l’OCHA, l’épidémie de choléra est en augmentation, exacerbée par les inondations et la stagnation des eaux de crue qui s’en est suivie.
Le 12 août 2024, le ministère fédéral de la Santé du Soudan a d’ailleurs déclaré une épidémie de choléra après qu’une nouvelle vague de cas ait été signalée depuis le 22 juillet 2024. Entre le 22 juillet et le 1er septembre, environ 2.900 cas de choléra ont été signalés, avec 112 décès associés – taux de létalité de 3,9 % – dans cinq États, dont Kassala (1.703 cas), Gedaref (699), River Nile (408), Aj Jazirah (65) et Khartoum (20), qui ont tous été touchés par des inondations.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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