Le cessez-le-feu à Gaza a connu une « bonne première journée », selon le chef de l’UNRWA

Décrivant une « bon première journée de cessez-le-feu », Philippe Lazzarini a noté que l’acheminement de l’aide et de certaines fournitures commerciales s’était déroulé sans heurts dimanche.

« Le cessez-le-feu doit continuer à tenir et tous les éléments de l’accord doivent être mis en œuvre », a écrit sur le réseau social X, M. Lazzarini, relevant qu’il s’agit d’un « pas dans la bonne direction vers une paix durable et une stabilité pour tous ».

« Trois otages ont enfin été libérés sains et saufs, tandis que des prisonniers palestiniens ont retrouvé leur famille. Merci au CICR », a ajouté le chef de l’UNRWA, rappelant la détermination de son agence à « n’épargner aucun effort pour soulager les immenses souffrances et intensifier l’acheminement de l’aide humanitaire ».

Une délégation de l’ONU à Al-Arish et Rafah

Une délégation de haut niveau des Nations Unies s’est rendue dans la ville égyptienne d’Al-Arish et au poste-frontière de Rafah pour suivre les préparatifs cruciaux en vue de l’acheminement de l’aide humanitaire à Gaza à la suite du récent accord de cessez-le-feu. Cette visite s’inscrit dans le cadre des efforts déployés pour veiller à ce que l’acheminement de l’aide via l’Égypte fonctionne de « manière optimale ».

« Une collaboration est en cours avec le gouvernement égyptien, le Croissant-Rouge égyptien et le gouverneur du Nord-Sinaï pour soutenir l’acheminement de l’aide humanitaire essentielle, avec l’engagement d’une coordination et d’un soutien soutenus sur le terrain », a déclaré Elena Panova, Coordinatrice résidente des Nations Unies en Égypte.

Outre la Coordinatrice résidente, la délégation onusienne comprenait aussi le chef du bureau régional d’OCHA pour le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord au Caire, l’Agence de l’ONU pour les réfugiés palestiniens au Caire ainsi que des représentants du Programme alimentaire mondial (PAM).

Depuis octobre 2023, le Croissant-Rouge égyptien (CRE) dirige la coordination de l’acheminement de l’aide par le poste frontière de Rafah et Kerem Shalom, jouant ainsi un rôle essentiel pour faciliter le transport sûr et efficace des fournitures essentielles.

630 camions d’aide entrés à Gaza au 1er jour du cessez-le-feu

Après l’entrée en vigueur du cessez-le-feu dans la bande de Gaza, des milliers de déplacés palestiniens ont pris la route pour rentrer chez eux, au milieu d’un paysage apocalyptique, et l’ONU a annoncé l’arrivée des premiers camions d’aide.

Selon le Bureau de coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA), l’équivalent de plus de 630 camions d’aide humanitaire est entré hier dimanche dans l’enclave palestinienne, dont 300 sont parvenus dans le nord de Gaza.

Toutefois, le Secrétaire général adjoint des Nations Unies chargé de l’aide humanitaire a prévenu qu’il n’y avait « pas de temps à perdre » pour acheminer l’aide. « Après 15 mois de guerre acharnée, les besoins humanitaires sont énormes », a affirmé Tom Fletcher sur X.

Une façon de rappeler les « défis logistiques » auxquels seront confrontés les agences d’aide, « notamment les montagnes de décombres et les restes de guerre non explosés ». « La sécurité de tous les civils, y compris des travailleurs humanitaires, reste notre priorité absolue », a insisté le chef d’OCHA.

Il appelle d’urgence les pays ayant une influence sur les parties à veiller à ce que cette aide vitale parvienne à ceux qui en ont le plus besoin. « Il s’agit d’un moment de grand espoir – fragile, mais vital alors que nous continuons à naviguer dans les complexités des jours et des semaines à venir », a fait valoir, le chef de l’humanitaire de l’ONU.

Une opération « complexe »

Sur un autre plan, le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) indique avoir facilité hier dimanche la libération et le transfert de trois otages de Gaza vers Israël, et de 90 détenus palestiniens d’Israël vers le territoire palestinien occupé. « Nous sommes soulagés que les personnes libérées puissent retrouver leurs proches », a déclaré Mirjana Spoljaric, Présidente du CICR.

Le CICR a décrit l’opération comme étant « complexe » et nécessitant des « mesures de sécurité rigoureuses pour minimiser les risques encourus par les personnes impliquées ».

« Les équipes du CICR ont dû gérer les dangers posés par les munitions non explosées et les infrastructures détruites », a ajouté le CICR.

L’organisation basée à Genève a exhorté toutes les parties à respecter les exigences du cessez-le-feu et s’est déclarée prête à « intensifier considérablement son action humanitaire » à Gaza.

« Une chance de paix durable et de justice »

Par ailleurs, une experte indépendante de l’ONU estime que l’accord de cessez-le-feu ouvre la voie à la fin des hostilités, à la libération des otages israéliens et à celle de nombreux Palestiniens détenus dans les prisons israéliennes.

« C’est un jour que tant de gens ont espéré », a déclaré la Rapporteure spéciale sur la torture, Alice Jill Edwards. « Ce développement critique pourrait offrir une chance de paix durable et de justice après une période d’immenses souffrances ».

Toutefois, malgré ces bonnes nouvelles, les jours et les semaines à venir seront « difficiles pour les familles des otages encore en captivité, car beaucoup d’entre elles n’ont reçu aucune information sur l’état de leurs proches ou même sur le fait qu’ils soient encore en vie ».

L’experte indépendante a souligné que les représentants du Comité international de la Croix-Rouge devaient avoir un accès immédiat à tous les otages ainsi qu’aux détenus palestiniens.

Mme Edwards a insisté sur la nécessité de respecter les droits de l’homme, mais aussi jugé que « des enquêtes indépendantes et impartiales sur toutes les violations présumées sont essentielles ».