Le chef de l’ONU s’inquiète des sévères réductions de financement de l’aide par les Etats-Unis

« Ces coupes budgétaires ont un impact sur un large éventail de programmes essentiels », a-t-il dit lors d’un point de presse. « De l’aide humanitaire vitale au soutien aux communautés vulnérables qui se remettent de la guerre ou de catastrophes naturelles, du développement à la lutte contre le terrorisme et le trafic de drogue, les conséquences seront particulièrement dévastatrices pour les personnes vulnérables du monde entier ».

Il a noté par exemple qu’en Afghanistan, plus de 9 millions de personnes ne bénéficieront pas de services de santé et de protection, et des centaines d’équipes de santé mobiles et d’autres services seront suspendus.

Il a cité aussi l’Ukraine, où les programmes de transferts monétaires ont été suspendus dans des régions clés, et le Soudan du Sud, où les fonds destinés aux programmes d’aide aux personnes ayant fui le conflit au Soudan voisin sont épuisés, laissant les zones frontalières dangereusement surpeuplées.

Lutte contre le VIH/sida

Et le financement de nombreux programmes de lutte contre le VIH/sida, la tuberculose, le paludisme et le choléra a été interrompu.

« Nous sommes extrêmement reconnaissants du rôle de premier plan joué par les États-Unis au fil des décennies », a déclaré le Secrétaire général, notant que grâce à la générosité des donateurs – les États-Unis en tête – l’ONU aide et protège plus de 100 millions de personnes chaque année grâce à ses programmes humanitaires.

« Le financement américain soutient directement les personnes qui traversent des guerres, des famines et des catastrophes, en leur fournissant des soins de santé essentiels, des abris, de l’eau, de la nourriture et de l’éducation – la liste est longue », a-t-il ajouté.

« Le message est clair : la générosité et la compassion du peuple américain n’ont pas seulement sauvé des vies, construit la paix et amélioré l’état du monde, elles ont contribué à la stabilité et à la prospérité dont dépendent les Américains », a-t-il encore dit, prévenant que « la mise en œuvre de ces coupes budgétaires rendra le monde moins sain, moins sûr et moins prospère ».

Espoir que les décisions soient annulées

Selon le chef de l’ONU, la réduction du rôle et de l’influence humanitaires des États-Unis « irait à l’encontre des intérêts américains à l’échelle mondiale ». Il a souhaité que ces décisions puissent être annulées « sur la base d’un examen plus approfondi ».  « Il en va de même pour les autres pays qui ont récemment annoncé des réductions de l’aide humanitaire et de l’aide au développement », a-t-il ajouté.

En attendant, il a indiqué que chaque agence des Nations Unies est prête à fournir les informations et les justifications nécessaires à ses projets.

« Nous ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour fournir une aide vitale à ceux qui en ont besoin d’urgence. Et nous poursuivrons nos efforts pour diversifier l’éventail de donateurs généreux qui soutiennent notre travail. Nous restons déterminés à rendre l’effort humanitaire mondial aussi efficace, responsable et innovant que possible tout en continuant à sauver des vies », a-t-il conclu.

Conséquences dévastatrices

Jeudi, l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et reproductive, l’UNFPA, a indiqué que les États-Unis ont réduit de 377 millions de dollars leur financement.

« Le 26 février à 19 heures, l’UNFPA a été informé que la quasi-totalité de nos subventions (48 à ce jour) avec l’USAID et le Département d’État américain ont été supprimées », a déclaré l’agence onusienne dans un communiqué. « Cette décision aura des conséquences dévastatrices sur les femmes et les filles ainsi que sur les travailleurs de la santé et de l’aide humanitaire qui les servent dans les pires crises humanitaires du monde ».

Les subventions de l’USAID (Agence des États-Unis pour le développement international) étaient destinées à fournir des soins de santé maternelle essentiels, une protection contre la violence, un traitement du viol et d’autres soins vitaux dans les situations humanitaires.