Volker Türk s’est déclaré aujourd’hui gravement préoccupé par l’escalade survenue au Liban ces derniers jours et a réitéré son appel à un cessez-le-feu immédiat afin de mettre un terme aux pertes humaines et aux destructions.
« Le seul moyen de mettre fin à cette tragédie pour les innocents et aux souffrances des populations de tous les côtés est un cessez-le-feu permanent et immédiat sur tous les fronts au Liban, en Israël et à Gaza », a déclaré à la presse à Genève Jeremy Laurence, porte-parole du Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH).
Entre raids aériens d’Israël et tirs de roquettes du Hezbollah
Cet appel intervient alors que les Etats-Unis et l’ONU ont multiplié les efforts ces derniers jours pour imposer une trêve entre Israël et le mouvement libanais Hezbollah, entrés en guerre ouverte à la fin septembre après des mois d’échanges de tirs en marge de l’offensive israélienne à Gaza.
En attendant, les forces israéliennes continuent de mener de nouvelles attaques aériennes sur la capitale libanaise tandis que le Hezbollah reprend également ses tirs de roquettes sur Israël.
Selon le HCDH, des dizaines de personnes, dont huit enfants et 19 femmes, auraient été tuées dans des frappes aériennes israéliennes entre le 22 et le 24 novembre. Une frappe aérienne qui a rasé un immeuble de huit étages à Beyrouth samedi a tué au moins 29 personnes et fait au moins 67 blessés, selon le ministère libanais de la Santé.
La veille, une frappe israélienne sur la maison d’un directeur d’hôpital dans le district de Baalbek l’a tué ainsi que six autres personnes, dont un garçon. Les 22 et 23 novembre, au moins sept membres du personnel paramédical auraient été tués lors de trois frappes israéliennes distinctes dans le sud du Liban.
Un conflit « brutal » pour le personnel de santé et pour les civils
« Israël doit faire tout ce qui est en son pouvoir pour assurer la protection totale du personnel médical et réduire au minimum le nombre de victimes parmi ce personnel, ainsi que les dommages causés aux infrastructures sanitaires », a affirmé le Haut-Commissaire.
Selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS), ce chiffre s’ajoute aux 226 travailleurs de la santé tués dans le cadre du conflit au Liban entre le 7 octobre 2023 et le 18 novembre 2024. Près de la moitié des attaques contre les équipes et les établissements de santé au Liban ont chacune causé au moins un décès – la proportion la plus élevée par rapport à n’importe quel autre conflit actif dans le monde.
« Cela montre une fois de plus à quel point cette guerre est brutale pour le personnel de santé et pour les civils en général », a déclaré M. Türk. « Le personnel de santé affecté exclusivement à des tâches médicales doit être respecté et protégé en toutes circonstances. S’il est pris pour cible en tant que tel, cela constitue une violation du droit international humanitaire et peut être assimilé à un crime de guerre ».
250 personnes tuées chaque semaine en novembre
Depuis le 8 octobre 2023, au moins 3.754 personnes ont été tuées et 15.626 blessées au Liban par des tirs israéliens, selon le ministère libanais de la Santé.
Hier lundi, le Bureau de la coordination des affaires humanitaires de l’ONU (OCHA) s’était inquiété de la situation au Liban. Selon l’OCHA, le pays connaît sa période la plus meurtrière depuis des décennies, avec une crise humanitaire sans précédent qui touche plus d’un million de personnes.
Au cours des trois derniers jours, la banlieue sud de Beyrouth a été frappée par des attaques incessantes, qui ont causé des dégâts considérables et fait de nombreuses victimes, tout en forçant les gens à fuir leurs maisons. En moyenne, 250 personnes ont été tuées chaque semaine en novembre.
« L’action militaire israélienne au Liban a causé des pertes massives de vies civiles, y compris le meurtre de familles entières, des déplacements massifs et la destruction d’infrastructures civiles, ce qui soulève de sérieuses préoccupations quant au respect des principes de proportionnalité, de distinction et de précaution. Combien de vies devront encore être perdues pour que les belligérants mettent fin à ces souffrances ? », a fait valoir M. Türk.
40 civils israéliens tués par des roquettes du Hezbollah
Par ailleurs, le groupe armé libanais Hezbollah a continué à tirer des roquettes sur le nord d’Israël, ce qui a également fait des victimes civiles. « La plupart de ces roquettes sont de nature aveugle, prolongeant le déplacement inacceptable de nombreux civils israéliens », a souligné le Haut-Commissaire.
Selon le gouvernement israélien, 40 civils ont été tués par des roquettes du Hezbollah – dont 13 dans le Golan syrien occupé – et plus de 60.000 Israéliens ont été déplacés à l’intérieur du pays depuis le 7 octobre 2023 en raison des roquettes tirées par le Hezbollah.
Plus de 1,5 million de personnes déplacées par les combats
En raison de l’escalade du conflit, près de 900.000 personnes ont été déplacées à l’intérieur du pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM). Les frappes israéliennes près de la frontière orientale du Liban avec la Syrie ont fermé presque tous les points de passage officiels entre les deux pays, limitant les personnes fuyant vers la Syrie à un seul itinéraire opérationnel, au nord du Liban.
Selon la Sûreté générale libanaise, 611.000 personnes sont passées en Syrie depuis le 23 septembre (63 % de Syriens et 37 % de Libanais). En outre, près de 40.000 Libanais sont arrivés en Iraq selon l’Agence de l’ONU pour les réfugiés (HCR).
Sur le front humanitaire, l’insécurité alimentaire au Liban devrait s’aggraver dans le contexte des hostilités en cours, mettant encore plus à rude épreuve les infrastructures, déplaçant les communautés et aggravant les effets de la crise économique.
La perturbation du commerce, du tourisme, de l’hôtellerie et de la production agricole a contraint de nombreuses petites entreprises à fermer. Selon la Banque mondiale, la croissance du PIB réel du Liban pour 2024 devrait diminuer de 6,6 %, aggravant encore une contraction économique de plus de 34 % au cours des cinq dernières années, ce qui équivaut à la perte de 15 années de croissance.
Les agences de l’ONU intensifient leurs efforts au Liban et en Syrie
Malgré les problèmes de sécurité, les agences des Nations Unies et leurs partenaires sont sur le terrain pour tenter d’intensifier leur efforts afin de continuer à fournir une aide essentielle. Depuis le 19 novembre, le Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) a effectué en toute sécurité 14 convois humanitaires, qui ont permis d’atteindre quelque 50.000 personnes dans des zones difficiles d’accès.
Près de deux mois après le début des hostilités, le 23 septembre 2024, le Programme alimentaire mondial (PAM) a considérablement renforcé son intervention d’urgence, apportant une aide alimentaire et/ou financière à près d’un demi-million de personnes touchées par le conflit. À ce jour, le PAM a aidé plus de 300.000 personnes touchées par le conflit à l’extérieur des abris et plus de 190.000 personnes déplacées à l’intérieur des abris.
En réponse aux besoins croissants des réfugiés syriens touchés par le conflit et qui peinent à satisfaire leurs besoins essentiels, le PAM a augmenté son assistance régulière en espèces aux ménages de réfugiés syriens, en soutenant 220.000 réfugiés supplémentaires en novembre 2024.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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