Selon l’OMS, qui s’appuie sur un décompte effectué le 21 novembre 2024, il s’agit d’un pourcentage plus élevé que dans n’importe quel conflit actif aujourd’hui, dans le monde entier.  À titre de comparaison, la moyenne mondiale est de 13,3 %, sur la base des chiffres de 13 pays ou territoires pour la même période, du 7 octobre 2023 au 18 novembre 2024, parmi lesquels l’Ukraine, le Soudan et les territoires palestiniens occupés.

Dans les territoires palestiniens occupés, 9,6 % du nombre total d’incidents ont entraîné la mort d’au moins un professionnel de la santé ou d’un patient.

Dans le même temps, 226 professionnels de santé et patients ont été tués au Liban et 199 blessés entre le 7 octobre 2023 et le 18 novembre 2024.

L’OMS déplore une tendance extrêmement inquiétante

Au cours de la même période, le système de surveillance des attaques contre les soins de santé, a enregistré un total combiné de 1.401 attaques contre la santé dans le territoire palestinien occupé, au Liban et en Israël – soit 1.196 dans le territoire palestinien occupé, 137 au Liban et 68 en Israël.

La publication de ce rapport de l’OMS survient alors que les rapports des médias libanais indiquent que deux ambulanciers ont été tués vendredi lors d’une attaque aérienne contre une ambulance à Deir Qanoun Ras al-Ain, dans le sud du Liban.

« Ces chiffres révèlent une fois de plus une tendance extrêmement inquiétante. Il n’y a aucune équivoque : priver les civils de l’accès à des soins vitaux et prendre pour cible les prestataires de soins de santé constitue une violation du droit international humanitaire », a déclaré dans un communiqué, le Représentant de l’OMS au Liban, le Dr Abdinasir Abubakar.

Le nombre de civils tués, dont plus de 230 enfants, témoigne de la gravité de la situation. Au 20 novembre, près de 3.600 décès ont été confirmés et plus de 15.000 personnes ont été blessées.

La majorité des incidents touchent le personnel de santé

Plus largement, la majorité (68 %) des incidents enregistrés au Liban ont touché le personnel de santé, une tendance observée à plusieurs reprises au cours des dernières années, y compris à Gaza l’année dernière. Au Liban, environ 63 % des incidents ont touché les transports sanitaires et 26 % les établissements de santé.

Les attaques contre les soins de santé frappent doublement. D’abord, lorsque des travailleurs de la santé perdent la vie ou qu’un centre de santé est détruit, puis dans les semaines et les mois qui suivent, lorsque les blessés ne peuvent pas être soignés, que les personnes qui dépendent de soins réguliers ne les reçoivent pas et que les enfants ne peuvent pas être vaccinés.

« Un tel nombre de victimes parmi les professionnels de la santé affaiblirait n’importe quel pays, et pas seulement le Liban », a ajouté le Dr Abubakar.

D’autant qu’avec l’escalade des hostilités au Liban en septembre 2024, le nombre croissant d’attaques contre les services de santé a mis à rude épreuve un système déjà surchargé.

1 hôpital sur 10 directement touché au Liban

Aujourd’hui, le système de santé du pays est soumis à des contraintes extrêmes, 15 des 153 hôpitaux ayant cessé de fonctionner ou ne fonctionnant que partiellement. Nabatieh, par exemple, l’un des huit gouvernorats du Liban, a perdu 40 % de sa capacité d’accueil.

« Des attaques d’une telle ampleur contre les soins de santé paralysent un système de santé au moment où ceux dont la vie en dépend en ont le plus besoin. Au-delà des pertes en vies humaines, la mort des professionnels de la santé représente la perte d’années d’investissement et d’une ressource cruciale pour un pays fragile », a affirmé la Dre Hanan Balkhy, Directrice régionale de l’OMS pour la Méditerranée orientale, ajoutant que de telles attaques ne doivent être « une nouvelle norme, ni à Gaza, ni au Liban, ni nulle part ».

Depuis le début de l’année, entre le 1er janvier 2024 et le 18 novembre 2024, un total de 1.246 attaques contre les soins de santé ont été enregistrées dans le monde, dans 13 pays ou territoires, tuant 730 travailleurs de la santé et patients et en blessant 1.255.

Des gens fuient les hostilités au Liban en traversant à pied la frontière de Jdeidet Yabous vers la Syrie.

La crise humanitaire et de déplacement Liban-Syrie s’aggrave

Ces dernières données de l’OMS sont publiées alors que les raids aériens israéliens ne faiblissent pas, poussant des milliers de Libanais à fuir leur domicile. Près d’un million de personnes sont déplacées à l’intérieur des frontières du Liban – soit une personne sur cinq. Dans le même temps, près de 600.000 personnes ont franchi la frontière avec la Syrie.

Alors que le Liban célèbre ce vendredi la fête de l’indépendance, cette journée est assombrie par la tristesse et l’anxiété croissante. Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), la situation reste très imprévisible, laissant les Libanais et les réfugiés dans le pays dans l’incertitude et la crainte pour leur sécurité et leur avenir immédiat.

Avec la baisse des températures, le HCR craint que les conditions humanitaires pour les personnes déplacées ne s’aggravent. « Le froid et les fortes pluies aggravent la situation d’un grand nombre de personnes vulnérables, qui ont été forcées de fuir leurs maisons. Parmi leurs besoins les plus pressants figurent des abris adéquats et une aide pour l’hiver », a déclaré depuis Beyrouth, Ivo Freijsen, Représentant du HCR au Liban

Des frappes aériennes israéliennes sur plusieurs points de passage

En raison de la situation meurtrière au Liban, près de 560.000 personnes ont traversé vers la Syrie au cours des dernières semaines. Malgré les attaques et les dommages causés par les frappes aériennes israéliennes sur un certain nombre de points de passage et de routes, les gens continuent de fuir les bombardements intensifiés au Liban, principalement à pied.

La plupart des nouveaux arrivants (80 %) sont des femmes et des enfants. Un nombre frappant de ceux qui traversent – 41 % – sont des familles dirigées par des femmes. Certains arrivants, dont des enfants et des personnes âgées, portent des blessures dues à leurs voyages pénibles ou aux bombardements. Nombre d’entre eux ont besoin d’une aide d’urgence, notamment de nourriture, d’abris, de soins de santé, d’aide juridique et de vêtements.

De nombreux Syriens qui reviennent ont indiqué leur intention de retourner dans leur région d’origine, comme Alep, Homs, Sweida et Tartous, certains se dirigeant vers le nord-ouest et le nord-est. Ils arrivent dans des communautés qui ont été frappées par la crise qui perdure en Syrie depuis une décennie.

Une situation humanitaire toujours préoccupante en Syrie

Deux personnes sur trois en Syrie ont besoin d’une aide humanitaire et plus de 7 millions de personnes sont toujours déplacées à l’intérieur du pays. Elles vivent dans des conditions de surpeuplement dans des bâtiments et des structures qui sont souvent déjà endommagés et largement impropres à l’habitation.

Le HCR a commencé à distribuer des kits d’hiver comprenant des couvertures à haute température, des vêtements d’hiver et des bâches en plastique. L’objectif est d’atteindre 420.000 personnes. Mais ce n’est pas suffisant.

Les niveaux de financement sont extrêmement bas. L’appel inter-agences pour la Syrie n’est encore financé qu’à hauteur de 17 %.

« La situation en Syrie nécessite plus qu’une réponse d’urgence. Nous avons besoin d’une approche différente, pour répondre aux besoins humanitaires immédiats tout en donnant la priorité au renforcement de la résilience », a fait valoir Gonzalo Vargas Llosa, Représentant du HCR en Syrie.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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