Philémon Yang s’est ainsi exprimé lors de la réunion de haut niveau au Siège de l’ONU vendredi pour marquer la clôture de la Décennie internationale des personnes d’ascendance africaine – une occasion mondiale d’honorer les contributions souvent négligées de cette population à la civilisation humaine et de mettre en lumière les injustices raciales endurées à travers les siècles.

Promouvoir l’inclusion, combattre le racisme

En proclamant la Décennie internationale, l’Assemblée générale a adopté un programme d’activités et proposé des mesures concrètes visant à favoriser une plus grande inclusion tout en combattant le racisme, la discrimination raciale, la xénophobie et l’intolérance qui y est associée.

Parmi les progrès réalisés, la création du Forum permanent sur les personnes d’ascendance africaine, qui rend compte au Conseil des droits de l’homme des Nations Unies, et, plus récemment, la désignation du 25 juillet comme Journée internationale des femmes et des filles d’ascendance africaine.

En outre, plusieurs pays ont, pour la première fois, pris des mesures législatives et politiques, ainsi que d’autres mesures visant à traiter spécifiquement les problèmes rencontrés par la disaspora.

L’heure n’est pas au repos

M. Yang a toutefois prévenu que « nous ne devons pas nous reposer sur nos lauriers », car il reste encore beaucoup à faire.

« Dix ans après le début de la Décennie, les personnes d’ascendance africaine sont toujours victimes d’un racisme et d’une discrimination systémiques, des réalités enracinées dans l’héritage durable de l’esclavage et du colonialisme », a-t-il déclaré.

« Nous devons affronter et démanteler ces héritages pour garantir que les personnes d’ascendance africaine jouissent pleinement de leurs droits civils, politiques, économiques, sociaux et culturels.

Il a ajouté que les efforts en faveur de la reconnaissance, de la justice et du développement devaient se poursuivre et qu’il soutenait fermement l’idée d’une deuxième Décennie internationale pour soutenir ces objectifs.

La Journée mondiale de la culture africaine et afrodescendante, le 24 janvier, célèbre les cultures du continent africain et des diasporas africaines.

Apprendre et construire

Ilze Brands Kehris, haute fonctionnaire des Nations Unies chargé des droits humains, s’est fait l’écho de cette proposition. S’exprimant au nom du Secrétaire général, elle a déclaré que la réunion était « un appel à une action plus rapide, à une plus grande collaboration et à une plus grande détermination » en faveur d’un monde sans racisme.

Le « point de départ » consiste à tirer les leçons et à s’appuyer sur les succès de la Décennie internationale qui s’achève.

« Nous devons maintenir l’élan acquis au cours des dix dernières années – les multiples nouvelles lois et politiques, une plus grande reconnaissance des personnes d’ascendance africaine et de leur contribution inestimable à nos sociétés », a déclaré Mme Kehris, qui est sous-secrétaire générale aux droits de l’homme.

« La proclamation d’une deuxième Décennie internationale est essentielle pour atteindre cet objectif. Elle doit être inclusive, ciblée et soutenue par un leadership et une volonté politique forts ».
 

© UNICEF/Maxence Bradley

La plupart des Haïtiens sont d’origine d’Afrique de l’Ouest.

Intersectionnalité et anti-noireté

Kimberlé Crenshaw, militante des droits civiques et professeure de droit américaine, a inventé le terme « intersectionnalité » il y a plus de 30 ans pour décrire la manière dont les diverses formes d’inégalité – liées par exemple à la race, au sexe, à l’appartenance ethnique et à la classe – interagissent et s’exacerbent les unes les autres.

La cofondatrice et directrice exécutive de l’African American Policy Forum, une organisation non gouvernementale (ONG), s’est penché sur les défis que pose l’intersectionnalité pour promouvoir la participation pleine et égale des personnes d’ascendance africaine à tous les aspects de la société.

« La situation des personnes d’ascendance africaine dans le monde entier reflète l’intersection de l’anti-noireté avec une grande variété de facteurs sociaux, économiques et historiques, tels que les taux élevés de décès maternels et les disparités en matière de santé maternelle entre les niveaux de revenus et les frontières nationales et régionales », a-t-elle déclaré.

« Les dimensions sexospécifiques de l’intersectionnalité se reflètent également dans la vulnérabilité des hommes d’ascendance africaine face à la violence d’État et à l’incarcération – une vulnérabilité partagée dans certains contextes par les femmes », a-t-elle déclaré, notant que l’accès à l’éducation, au pouvoir politique et à la reconnaissance culturelle « sont tous lisibles à travers un regard intersectionnel ».

Affirmer notre humanité commune

Mme Crenshaw a exhorté la communauté internationale à résister aux appels à l’abandon des efforts en faveur d’une plus grande inclusion.

Elle a cité le regretté Nelson Mandela, qui a jadis déclaré devant l’Assemblée générale que la lutte universelle contre l’apartheid en Afrique du Sud n’était pas un acte de charité mais une affirmation de notre humanité commune.

« Ainsi, la deuxième Décennie des personnes d’ascendance africaine doit nous rappeler notre humanité commune et le fait que nous ne serons pas pleinement libres tant que tous les peuples ne le seront pas », a-t-elle déclaré.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

To submit your press release: (https://www.globaldiasporanews.com/pr).

To advertise on Global Diaspora News: (www.globaldiasporanews.com/ads).

Sign up to Global Diaspora News newsletter (https://www.globaldiasporanews.com/newsletter/) to start receiving updates and opportunities directly in your email inbox for free.