Quatorze années de conflit ont mis à mal près de quatre décennies de progrès économiques, sociaux et de développement. Aujourd’hui, neuf Syriens sur dix vivent dans la pauvreté et un sur quatre est sans emploi.
Le rapport prévient qu’au rythme de croissance actuel, l’économie ne retrouvera pas son niveau de PIB d’avant le conflit avant 2080, soit dans 55 ans.
Investir dans le développement
« Au-delà de l’aide humanitaire immédiate, le redressement de la Syrie nécessite des investissements à long terme dans le développement pour instaurer la stabilité économique et sociale pour sa population », a déclaré l’Administrateur du PNUD, Achim Steiner, dans un communiqué de presse.
« La restauration de la productivité pour créer des emplois et réduire la pauvreté, la revitalisation de l’agriculture pour assurer la sécurité alimentaire et la reconstruction des infrastructures pour les services essentiels tels que les soins de santé, l’éducation et l’énergie sont essentielles pour un avenir autonome, la prospérité et la paix », a-t-il ajouté.
Décès et disparitions
La guerre civile syrienne a éclaté en mars 2011 à la suite de manifestations en faveur de la démocratie contre le Président Bachar Al-Assad, dont le régime a été renversé en décembre 2024.
Près de 618.000 vies auraient été perdues, selon le PNUD, ce qui en fait l’un des conflits les plus meurtriers de l’histoire récente. Quelque 113.000 personnes ont été victimes de disparition forcée dont le sort reste inconnu.
Plus de 7,2 millions de personnes sont déplacées à l’intérieur de la Syrie et six autres millions vivent à l’étranger en tant que réfugiés. Ensemble, ils représentent plus de la moitié de la population.
La croissance économique décline
En 2010, le PIB syrien était de 62 milliards de dollars, mais il a diminué de plus de moitié, avec une perte estimée à 800 milliards de dollars à cause du conflit.
La croissance moyenne au cours des cinq dernières années s’est établie à 1,3 % par an. Si cette tendance se poursuit, il faudra 55 ans pour retrouver le niveau du PIB d’avant le conflit. Pour que la reprise prenne 10 ans, la croissance économique annuelle devrait être multipliée par six.
Autres conséquences : la pauvreté a augmenté, passant de 33 % avant le conflit à 90 % aujourd’hui. L’extrême pauvreté a également grimpé de 11 % à 66 %, soit une multiplication par six.
En outre, entre 40 et 50 % des enfants âgés de 6 à 15 ans ne vont pas à l’école et 5,4 millions de personnes ont perdu leur emploi.
Des millions de personnes ont besoin d’un logement
Entre-temps, 80 % de la capacité énergétique a été perdue. En 2010, la Syrie produisait environ 9.000 mégawatts, une production qui est aujourd’hui tombée à moins de 1.500 mégawatts. Soixante-dix pour cent des centrales électriques ont été endommagées et 75 % de la capacité du réseau national a été perdue.
« Sur 5,5 millions de foyers en 2010, 328.000 ont été entièrement détruits et une maison sur trois a été détruite ou endommagée, ce qui signifie que 5,7 millions de personnes ont besoin d’aide pour se loger », a déclaré Abdallah Al Dardari, Administrateur adjoint du PNUD et Directeur du Bureau régional pour les États arabes.
Des pertes « considérables » en matière de développement
S’adressant aux journalistes à New York, il a déclaré que le « chiffre le plus frappant » était le déclin de l’indice de développement humain (IDH), une mesure synthétique du développement combinant des indicateurs de santé, d’éducation et de revenu.
L’IDH de la Syrie est aujourd’hui inférieur à ce qu’il était en 1990, ce qui indique 40 ans de perte en matière de développement humain. Le rapport prévient que la route à parcourir est semée d’embûches et propose plusieurs scénarios.
« Nous pouvons travailler dur pour parvenir à une reprise économique d’ici 10 ans, avec un taux de croissance annuel de 7,6 % », a déclaré M. Al Dardari. Pour parvenir à une reprise économique d’ici 15 ans, il faudrait une croissance annuelle de 5 %, tandis que le retour à un scénario sans conflit nécessite une croissance annuelle de près de 14 %.
Stratégie et engagement
Le PNUD a affirmé que la voie à suivre exige une stratégie globale portant sur la réforme de la gouvernance, la stabilisation économique, la revitalisation du secteur, la reconstruction des infrastructures et le renforcement des services sociaux.
M. Al Dardari a déclaré que la plupart des chiffres du rapport ont été présentés aux hauts responsables des autorités intérimaires syriennes lors de réunions de groupe et bilatérales. Le rapport leur sera officiellement présenté vendredi.
« En plus de ce rapport, nous allons également entamer un dialogue sérieux sur l’offre de reprise et de reconstruction », a-t-il dit.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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