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La tension est montée d’un cran dans le secteur de la justice. Le Syndicat démocratique de la justice (SDJ), affilié à la Fédération démocratique du travail (FDT), a annoncé plusieurs formes de protestation, ce qui risque de paralyser les tribunaux du Royaume.

Ce mouvement de protestation intervient, selon un communiqué du SDJ rendu public à l’issue d’une réunion urgente de son bureau national, tenue mercredi 3 juillet courant, après avoir pris acte de l’ordre du jour du Conseil de gouvernement du 4 juillet prévoyant l’inclusion du secteur de la justice parmi les outputs du dialogue social central, alors que le gouvernement s’était auparavant engagé à poursuivre le dialogue en ce qui concerne les dossiers sectoriels en suspens, y compris celui du secteur de la justice.

Hier matin, les militants du SDJ ont organisé des sit-in dans tous les tribunaux du Royaume. Ce syndicat prévoit d’autres formes de protestation si le gouvernement fait la sourde oreille aux revendications des fonctionnaires de la justice. En effet, le bureau national du SDJ compte observer une grève nationale les 9, 10 et 11 juillet  et une autre les 23, 24 et 25 dudit mois. 

Contacté par Libé, Youssef Aïdi, secrétaire général du SDJ, nous a expliqué les raisons du ras-le-bol des fonctionnaires de la justice : «Nous avons mené des négociations en tant que syndicat avec le ministère de la Justice durant 2 ans pour amender le statut particulier du corps du secrétariat de greffe. Quand l’exécutif avait l’intention de présenter les outputs du dialogue social central entre le chef du gouvernement et les centrales syndicales en y incluant le statut particulier du corps du secrétariat de greffe, nous avons décidé de mener une série de protestations, mais pour montrer notre bonne foi, nous avons suspendu ce mouvement de protestation après que le gouvernement s’est engagé à respecter les résultats du dialogue social sectoriel », a souligné Youssef Aïdi.

Et le responsable syndical de poursuivre : « Mais nous avons été surpris cette semaine que le gouvernement va présenter le statut particulier du corps du secrétariat de greffe, ce qui signifie qu’il revient sur ses propres engagements concernant ce sujet. Car notre débat avec le ministère de tutelle ne concerne pas seulement l’augmentation des salaires, mais porte également et essentiellement sur d’autres problématiques concernant notre corps telles que les dysfonctionnements concernant le système d’indemnités et les nouveaux engagements et contraintes professionnels des fonctionnaires imposés par la nouvelle organisation judiciaire», alors que le statut présenté par le gouvernement porte uniquement sur l’augmentation générale des salaires décidée dans le cadre du dialogue social central.

 «Notre position est claire. Nous avons mené des négociations avec le ministère et réalisé des avancées dans le cadre du dialogue sectoriel. Qu’est-ce qu’on va faire maintenant avec les outputs de ce dialogue ? On va les mettre au rebut ?», s’est interrogé Youssef Aïdi. Et d’ajouter : «Nous ne demandons pas l’impossible. Le SDJ respecte les outputs du dialogue sectoriel et nous nous attendons à ce que le gouvernement en fasse de même. Le chef du gouvernement lui-même a maintes fois affirmé que les dialogues sectoriels sont des affluents importants du dialogue central».

En mars dernier, une grève de deux jours décidée par le SDJ a mis à l’arrêt les activités des tribunaux marocains. Le taux de réussite du débrayage a atteint plus de 90% dans l’ensemble des tribunaux du Royaume. 

A l’époque, Youssef Aïdi avait appelé à la mise en œuvre des outputs du dialogue social avec le ministère de la Justice, et a appelé le chef du gouvernement à intervenir pour garantir le respect de la méthodologie du dialogue social, insistant sur la nécessité de promulguer le statut des greffiers adopté d’une manière consensuelle lors des concertations avec le ministère de la Justice.

« Il s’agit d’un droit auquel on ne peut renoncer, rendu nécessaire par la nouvelle réalité de la fonction des greffiers et les nombreuses tâches qui leur sont assignées depuis la mise en place de l’indépendance du pouvoir judiciaire et l’entrée en vigueur de la nouvelle organisation judiciaire», avait précisé le secrétaire général du SDJ dans une déclaration à Libé.

«On ne demande pas la lune. Ce que nous voulons, c’est la mise en œuvre des résultats du dialogue social avec le ministère de la Justice. La balle est dans le camp du gouvernement, notamment les départements de la Fonction publique et de l’Economie et des Finances», avait conclu Youssef Aïdi.

Mourad Tabet

Source of original article: Libération (www.libe.ma).
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