« Ce que nous vivons actuellement est le résultat de tous ces points de rupture que nous avons testés pendant bien trop longtemps », a-t-il dit devant les membres du Conseil de sécurité. « Les mesures prises sur le terrain à Gaza et en Cisjordanie occupée nous éloignent toujours plus d’un processus de paix et, à terme, d’un État palestinien viable ».

Il a décrit une situation humanitaire « catastrophique » à Gaza, alors que l’hiver approche, notamment dans le nord de l’enclave palestinienne, avec un déplacement massif et quasi total de la population, des destructions généralisées, « dans un contexte de mépris inquiétant du droit international humanitaire ».

Environnement dangereux pour les agences humanitaires

Il a souligné que les agences humanitaires continuent de faire face à un environnement opérationnel incroyablement difficile et dangereux, ainsi qu’à des restrictions d’accès qui entravent sérieusement leur travail. Les attaques contre les humanitaires et le pillage de l’aide – notamment par des Palestiniens armés organisés – demeurent un obstacle sérieux.

Evoquant la situation en Cisjordanie occupée, Tor Wenneslande a noté que « l’expansion des colonies se poursuit sans relâche alors que le gouvernement israélien a pris de nombreuses mesures pour accélérer l’avancement des colonies, certains ministres appelant désormais ouvertement à une annexion officielle dans les mois à venir et à l’établissement de colonies à Gaza ».

Selon l’envoyé de l’ONU, ces dynamiques ont un coût politique qui fragilise encore davantage l’Autorité palestinienne, qui continue de faire face à une crise budgétaire et institutionnelle.

« Compte tenu de l’évolution de la situation à Gaza et de l’adoption récente par Israël de lois interdisant les opérations de l’UNRWA, je dois lancer un avertissement urgent : le cadre institutionnel même de soutien au peuple palestinien et à l’État palestinien est au bord de la dissolution, menaçant de plonger le territoire palestinien occupé dans un chaos encore plus grand », a-t-il dit.

Effort diplomatique nécessaire

Il a appelé la communauté internationale à agir maintenant, réclamant « un effort diplomatique continu et concerté pour apaiser les tensions dans la région ».

« La communauté internationale doit poser des jalons clairs sur la manière de mettre fin à la guerre à Gaza de manière à jeter les bases d’un avenir politique viable et durable », a-t-il ajouté.

Parlant de ce à quoi devrait ressembler un cessez-le-feu, il a souligné « qu’il ne devrait pas y avoir de présence militaire israélienne à long terme à Gaza », soulignant en outre que « Gaza est et doit rester une partie intégrante d’un futur État palestinien – sans réduction de son territoire ».

« Il ne peut y avoir de solution à long terme à Gaza qui ne soit pas fondamentalement politique », a-t-il dit.

En même temps, Gaza et la Cisjordanie doivent être gouvernées par les autorités palestiniennes, et tous les efforts de reconstruction doivent être basés sur la recherche d’une solution à deux États.

Des personnes se font soigner dans un centre de santé de l’UNRWA à Deir al-Balah, à Gaza.

L’annexion de Gaza ne créera pas une paix durable

De son côté, à Genève, le chef de l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés palestiniens, l’UNRWA, a confirmé lundi qu’un important convoi d’aide humanitaire avait été pillé à l’intérieur de Gaza ce week-end, dans un contexte d’effondrement quasi total de l’ordre public et de harcèlement du personnel de l’agence par des soldats israéliens.

« Plus de 100 camions ont été pillés, principalement [transportant des marchandises pour] l’UNRWA et le PAM (Programme alimentaire mondial), soit 80 à 90 % du convoi ce jour-là », a déclaré Philippe Lazzarini, Commissaire général de l’UNRWA.

« Qu’est-ce que cela montre ? Eh bien, nous avons mis en garde depuis longtemps contre l’effondrement total de l’ordre civil. Il y a quatre ou cinq mois, nous avions encore des capacités locales, des gens qui escortaient le convoi. Tout cela a complètement disparu », a-t-il dit.

Seul un « État fonctionnel » peut remplacer l’UNRWA

S’exprimant à Genève en marge d’une réunion du Comité consultatif chargé de conseiller et d’aider l’UNRWA à s’acquitter de son mandat, M. Lazzarini a réitéré son avertissement – ​​largement repris par la communauté internationale – selon lequel les efforts israéliens pour démanteler l’agence par le biais de nouvelles lois votées à la Knesset et d’autres mesures auraient des conséquences terribles sur les Gazaouis qui comptent sur elle pour l’éducation, les soins de santé et les moyens de subsistance – à moins qu’une alternative viable ne soit mise en place.

« On me demande sans cesse pourquoi l’agence est irremplaçable ? En fait, elle est remplaçable par un État fonctionnel… Si nous faisons cela et que nous n’avons pas d’alternative viable en place, nous créerons un vide. Nous priverons également des centaines de milliers d’enfants du droit à l’éducation, mais en faisant cela, nous semerons également les graines de plus d’extrémisme, de plus de haine à l’avenir ».

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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