Ce jour, c’était en novembre 2023, environ un mois après le début de la guerre à Gaza. Ala’a fait partie des quelque 155.000 femmes enceintes et jeunes mères de la bande de Gaza qui, depuis un an, sont contraintes d’accoucher sous les tirs, dans des tentes, en fuyant les bombes et souvent sans assistance, sans médicaments ou même sans eau potable.
« Le bruit des roquettes et des bombes était plus fort que mon bonheur, mais j’ai décidé qu’avec mon petit bébé, nous surmonterions toutes les difficultés », écrit-elle dans une lettre pour remercier le personnel de santé infatigable qui l’a aidée à accoucher dans un hôpital de campagne à Khan Younis.
« Nous survivrons quoi qu’il arrive ».
Une situation catastrophique
La situation des femmes enceintes à Gaza est catastrophique : Épuisées, affaiblies par la faim, avec des services de santé presque entièrement détruits et aucun hôpital pleinement opérationnel, elles n’ont que peu d’endroits vers lesquels se tourner pour obtenir des soins et des traitements.
Après des centaines d’attaques contre les installations médicales, seuls 17 hôpitaux sur 36 fonctionnent encore partiellement.
Le carburant et les fournitures commencent à manquer dangereusement, les travailleurs de la santé sont tués ou forcés de fuir et ceux qui restent sont à bout de souffle à un moment où l’ensemble de la population de Gaza est confrontée à une recrudescence des blessures, des maladies et des affections, y compris le premier cas de polio depuis plus de 25 ans.
Les dangers du déplacement
Plus de 500.000 femmes de Gaza n’ont plus accès à des services vitaux tels que les soins prénatals et postnatals, le planning familial et le traitement des infections. Parmi elles, plus de 17.000 femmes enceintes sont au bord de la famine.
« Après sept mois, j’ai été forcée de quitter ma maison et de vivre sous une tente », poursuit Ala’a dans sa lettre. « J’ai beaucoup pleuré en pensant que mon courageux bébé ne verrait jamais les murs de sa chambre que j’avais toujours rêvé de lui préparer ».
Mais son angoisse ne s’est pas arrêtée là, car elle a été évacuée une nouvelle fois.
« C’est un cri du plus profond de mon cœur [que j’ai dû] accoucher hors de chez moi », écrit Ala’a.
« Après 50 jours, j’ai fui sous les tirs, en courant, en criant et en pleurant à cause des bombes. À ce moment-là, je craignais de perdre mon bébé ».
Quelque 1,9 million de personnes sont actuellement déplacées à Gaza, et nombre d’entre elles ont déjà été contraintes de déménager à plusieurs reprises au cours de l’année écoulée. Depuis le début de la guerre, les fausses couches, les complications obstétriques, l’insuffisance pondérale à la naissance et les naissances prématurées auraient augmenté à un rythme alarmant, principalement en raison du stress, de la malnutrition et de l’absence quasi-totale de soins maternels.
Se souvenant de la période où elle a échappé aux bombardements, Ala’a écrit : « Nous sommes ici, partis de rien – pas d’abri, pas de maison, pas même un destin. Nous avons reconstruit une tente et nous nous sommes promis de survivre, quoi qu’il arrive ».
Une lueur d’espoir
« Deux semaines plus tard, j’ai ressenti des douleurs… C’était des douleurs d’accouchement ! [Je me suis dit ] « Non, c’est trop tôt, je veux accoucher à la maison ».
Après quatre jours de travail, Ala’a s’est rendue dans un hôpital de campagne à Khan Younis, géré par UK-Med, une organisation humanitaire non gouvernementale (ONG) qui dispose d’une unité de maternité spécialisée soutenue par le Royaume-Uni et l’agence des Nations Unies pour la santé sexuelle et génésique, l’UNFPA.
« Je suis venue pour un bilan de santé et tout allait bien », poursuit-elle. « La sage-femme et les infirmières étaient gentilles et chaleureuses. J’ai parlé à Dre Hélène, qui m’a encouragée à venir accoucher là-bas ».
Le moment venu, ils ont veillé à ce qu’Ala’a accouche en toute sécurité.
« Je suis allée directement à l’hôpital à 2 heures du matin et toutes les sages-femmes étaient prêtes. Mais elles m’ont dit qu’il n’y avait pas moyen d’accoucher naturellement, c’était trop dangereu. ».
L’UNFPA fournit à la maternité de l’hôpital des kits et des fournitures de santé reproductive et veille à ce que le personnel puisse offrir des soins complets, y compris en cas d’urgence obstétrique.
Ala’a et son nouveau-né Mohammad se sont bien rétablis, malgré la guerre en cours et le manque d’eau potable, de nourriture ou de sécurité.
« C’était la meilleure décision de venir ici pour accoucher », écrit-elle. « J’aime le fait qu’ils sourient tout le temps, même s’ils sont sous pression. Ils forment une équipe formidable ».
Des soins de santé sous le feu des critiques
L’impact de la guerre à Gaza sur les femmes et les jeunes filles est stupéfiant.
Plus de 500.000 femmes n’ont plus accès à des services vitaux tels que les soins prénatals et postnatals, le planning familial et le traitement des infections ; plus de 17.000 femmes enceintes sont à des stades avancés de la famine.
L’UNFPA et ses partenaires s’emploient à fournir un soutien en matière de santé génésique, à distribuer des médicaments, du matériel médical et des fournitures vitales et à déployer des équipes de sage-femmes et d’agents de santé dans les camps officiels et improvisés.
Six unités mobiles de santé maternelle ont également été mises en place dans des hôpitaux de campagne pour fournir des soins obstétriques d’urgence aux mères et à leurs nouveau-nés, où qu’ils se trouvent. Mais il est impossible de fournir un soutien continu sans un cessez-le-feu, un accès total aux services de santé et un financement durable.
Malgré toutes les épreuves qu’elle a endurées, Ala’a refuse de perdre courage.
« De la part de Mohammad, mon fils, merci pour tout », a-t-elle écrit, exprimant sa gratitude au personnel de l’hôpital ».
« Nous vous sommes reconnaissants. J’espère que nous nous reverrons en des temps meilleurs ».
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Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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