Selon la Force intérimaire des Nations Unies au Liban (FINUL), « des soldats de l’armée israélienne ont tiré sur un poste d’observation près du village frontalier de Dhayra » mardi 22 octobre. Les forces de maintien de la paix « s’étaient retirés pour éviter d’être touchés », a précisé dans un communiqué mission onusienne. « Bien que la FINUL ait pris des mesures importantes pour assurer la sécurité de ses soldats de la paix, la situation en matière de sécurité est extrêmement difficile ».

Le communiqué fait également état de trois incidents distincts de tirs non identifiés ayant touché des positions ou des véhicules de la FINUL cette semaine. Tôt dans la matinée du 23 octobre, deux équipes d’évacuation médicale se réunissant à Yarin pour transférer un patient ont essuyé des tirs d’origine inconnue. L’un des véhicules a été immobilisé et a dû être laissé sur place.

La FINUL déterminée à poursuivre sa mission

Dans la soirée du même jour, un centre médical situé dans une position de la FINUL à Beit Leif a été touché par un obus ou une roquette d’origine inconnue, endommageant les bâtiments. Plus tard, deux obus ou roquettes, également d’origine inconnue, se sont abattus près d’une position de la FINUL à Kafer Chouba, endommageant des logements et des abris.

Les soldats de la paix des deux positions se trouvaient alors dans des abris. « Heureusement, aucun soldat de la paix n’a été blessé lors de ces incidents ».

Malgré ces pressions croissantes, la FINUL a réaffirmé son engagement à rester sur le terrain et à accomplir sa mission, conformément à la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. « Les forces de maintien de la paix continuent de surveiller la situation dans le sud du Liban et d’en rendre compte au Conseil de sécurité, malgré l’escalade dramatique et la violence sur le terrain au cours des dernières semaines ».

Un soldat de la paix de la FINUL regarde depuis son poste au quartier général de la mission à Naqoura.

Des attaques à la frontière libano-syrienne

Par ailleurs, les frappes aériennes d’Israël, qui ont eu lieu cette nuit à la frontière libano-syrienne, ont rendu inopérant ce principal point de passage, entravant ainsi les tentatives des réfugiés de fuir un pays où un cinquième de la population est déjà déplacée à l’intérieur du pays, a déploré vendredi l’Agence des Nations Unies pour les réfugiés (HCR).

Il s’agit deux frappes aériennes israéliennes tôt ce matin dont l’une sur le poste frontière de Joussieh, dans la partie nord du poste frontière d’Al Masnaa. L’un des raids s’est produit à moins de 500 mètres du bureau de l’immigration. Une autre frappe aérienne a eu lieu au poste frontière d’Al Masnaa, le principal poste frontière entre la Syrie et le Liban.

Selon le Haut-Commissariat de l’ONU pour les réfugiés (HCR), ces attaques israéliennes répétées près des installations frontalières libano-syriennes conduisent à la fermeture du point de passage de Khujiyah dans le nord.

« Comme vous le savez, le Liban est entouré par la mer, la Syrie et Israël. La fuite vers la Syrie est donc le seul moyen pour ces personnes de fuir le Liban. Nous venons d’assister à deux frappes aériennes israéliennes tôt ce matin sur le poste frontière dans sa partie nord », a affirmé depuis Amman (Jordanie), Rula Amin, la porte-parole du HCR, lors d’un point de presse régulier de l’ONU à Genève.

© UNICEF/Muhannad Al-Asadi

Des enfants sont assis avec leur mère à la frontière syrienne après avoir fui l’escalade de la violence au Liban.

Des réfugiés contraints d’emprunter des itinéraires plus longs

En ce qui concerne le flux quotidien de ce passage frontalier, les chiffres varient au cours de la journée entre quelques centaines et parfois jusqu’à 4.000 ou 5.000.

D’autant que depuis le raid contre le poste frontière de Masna, proche de Damas, de nombreuses personnes avaient choisi d’emprunter un itinéraire plus long. Ce qui représente parfois quelques heures de route supplémentaires, pour passer par les frontières du nord. « Mais maintenant que ce poste frontière a été touché, les gens doivent réfléchir à deux fois avant d’essayer de passer, pour savoir si l’itinéraire est sûr ».

En écho à l’annonce de Mme Amin, le Représentant du HCR en Syrie a rappelé que ce nouveau raid fait suite à trois frappes aériennes similaires sur le principal poste-frontière de Jdaidat Yabous.

« L’intensification délibérée du ciblage de ces voies d’évacuation vitales met en danger la vie de victimes innocentes. Nombre d’entre elles peuvent également se sentir trop effrayées pour tenter de les emprunter. Et cela met également en danger le personnel du HCR et nos partenaires humanitaires », a déclaré sur le réseau social X, Gonzalo Vargas Llosa.

Plus de 430.000 réfugiés en Syrie

« C’est une préoccupation majeure pour le HCR car cela réduit la capacité des personnes à fuir la violence et à se mettre en sécurité », a ajouté Mme Amin.

Près de 430.000 personnes se sont réfugiés en Syrie dont 30 % de Libanais et 70 % de Syriens. Jusqu’à 19.000 réfugiés libanais ont également été recensés en train de traverser le sud de la Syrie et d’arriver en Iraq.

Le HCR fait état d’une frappe aérienne sur un autre passage frontalier, qui a déjà été touché à deux reprises. C’est un poste frontière que des dizaines de milliers de Libanais et de Syriens ont emprunté par le passé pour se rendre en Syrie.

« Le fait que la situation sécuritaire se soit détériorée signifie plus de défis et d’obstacles, même pour nous en tant qu’agences humanitaires, afin d’atteindre tous ceux qui ont besoin d’aide », a fait valoir la porte-parole du HCR.

Des scènes de destruction et dévastation

Plus largement, ces attaques exacerbent la crise des réfugiés et des personnes déplacées qui a commencé il y a un an et qui s’est aggravée en septembre avec l’escalade des hostilités entre Israël et le Hezbollah.

« La plupart des personnes déplacées se trouvent à l’intérieur du Liban, où les gens fuient même des villes autrefois considérées comme sûres, telles que Tyr, qui font maintenant l’objet d’attaques intenses », a souligné la porte-parole du HCR.

Le HCR décrit « beaucoup de destruction et de dévastation » dans les villages frontaliers mais aussi dans les villes comme Tyr, Nabatia. « Ce qui signifie que la capacité des gens à rentrer chez eux une fois le conflit terminé a été entravée et c’est une préoccupation majeure pour les personnes déplacées qui ont attendu très anxieusement la fin du conflit pour rentrer chez elles, dans leurs villages et dans leurs maisons, mais maintenant beaucoup de ces maisons n’existent plus », a-t-elle insisté, relevant que « de nombreuses zones ont été dépeuplées ».

Un tiers des établissements de santé du Liban contraints de fermer

De son côté, le chef de l’Organisation mondiale de la santé (OMS), Tedros Adhanom Ghebreyesus, a appelé à la protection des civils, des travailleurs de la santé et des établissements médicaux, alors que la guerre d’Israël contre le Liban a entraîné la fermeture de plus de 100 centres de santé.

Les hôpitaux libanais et leur personnel sont désormais « débordés », a déclaré M. Tedros dans un message publié sur les réseaux sociaux, précisant qu’un tiers de tous les établissements de santé du pays ont été contraints de fermer leurs portes en raison de la guerre.

L’OMS appelle à un cessez-le-feu, à un accès humanitaire sûr et sans entrave pour aider les personnes touchées par la guerre, et à la protection immédiate des citoyens, du personnel médical et des centres médicaux « conformément au droit international », a-t-il affirmé.

Evacuation des migrants au Liban

Le Liban était déjà en proie à une crise politique et socio-économique prolongée avant l’escalade actuelle, avec plus de 3,7 millions de personnes ayant besoin d’une aide humanitaire.

Sur un autre plan, l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) estime que 180.000 migrants originaires d’une centaine de pays vivaient au Liban avant la crise, principalement des employées de maison. Près d’un migrant sur dix a été déplacé par le conflit et la plupart d’entre eux ont été affectés, y compris ceux qui n’ont pas été déplacés.

Depuis le début du mois d’octobre, l’OIM indique avoir reçu plus de 1.500 nouvelles demandes de la part de personnes cherchant un soutien pour retourner dans leur pays d’origine, ce qui porte le nombre total de demandes à plus de 3.000 depuis la fin du mois de septembre.

En outre, plusieurs ambassades ont demandé l’aide de l’OIM pour évacuer plus de 18.000 de leurs citoyens.

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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