Élaboré par l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme alimentaire mondial (PAM) et le ministère libanais de l’Agriculture, le rapport révèle que l’impact des hostilités sur l’agriculture et l’économie ralentira probablement la reprise.
Près de 1,65 million de personnes sont désormais confrontées à des niveaux de faim de crise ou d’urgence, et 400.000 personnes supplémentaires sont classées comme étant en situation d’insécurité alimentaire aiguë par rapport au début de 2024.
Parmi elles, plus de 200.000 sont en situation d’urgence, un chiffre qui a doublé depuis l’escalade du conflit à la fin de l’année dernière entre les forces israéliennes et les militants du Hezbollah.
Un fragile accord de cessez-le-feu signé fin novembre a largement tenu, permettant le retrait des militants et de l’armée israélienne du sud du pays, tandis que les forces du gouvernement libanais se redéploient pour garantir la paix aux côtés des soldats de la paix de l’ONU.
« La détérioration de la sécurité alimentaire au Liban n’est pas une surprise », a déclaré Matthew Hollingworth, Représentant du PAM au Liban. « 66 jours de guerre, précédés de mois de conflit, ont brisé des vies et des moyens de subsistance », a-t-il souligné.
Populations réfugiées
Le fardeau de l’insécurité alimentaire pèse lourdement sur les populations réfugiées du Liban.
Environ 40 % des réfugiés syriens et palestiniens dans le pays sont confrontés à une faim de niveau critique.
« Alors que certains peuvent rentrer chez eux après le cessez-le-feu, d’autres sont confrontés à la dure réalité de n’avoir plus de foyer où retourner », a déclaré M. Hollingworth, soulignant l’urgence de reconstruire les systèmes alimentaires et les moyens de subsistance.
Économie dévastée
L’économie libanaise a chuté de 34 % depuis 2019, avec des secteurs clés tels que l’agriculture, le tourisme et le commerce gravement touchés.
La destruction de terres et de biens agricoles pendant les combats, y compris l’incendie de 12.000 hectares de terres agricoles, a causé des pertes dépassant 1 milliard de dollars dans le seul secteur.
« L’escalade des hostilités a eu de graves répercussions sur les moyens de subsistance des agriculteurs, ainsi que sur les actifs et les infrastructures agricoles, ce qui a accru l’insécurité alimentaire et menacé la durabilité des activités agricoles », a déclaré Veronica Quattrola, Représentante de la FAO au Liban.
L’inflation et la suppression des subventions sur le blé ont encore mis à rude épreuve les budgets des ménages, poussant les prix des denrées alimentaires hors de portée de nombreuses familles vulnérables.
Les fortes augmentations des prix des denrées alimentaires ont poussé les familles à adopter des mécanismes d’adaptation tels que sauter des repas ou consommer des aliments moins nutritifs.
Les plus vulnérables sont à risque
La malnutrition continue de représenter un risque important, en particulier pour les enfants et les femmes.
Une enquête récente a révélé que trois enfants de moins de cinq ans sur quatre ont une alimentation très peu diversifiée, ce qui les rend vulnérables à un retard de croissance et à un poids faible pour leur âge.
Les enfants réfugiés syriens sont touchés de manière disproportionnée, avec des taux de retard de croissance nettement supérieurs à la moyenne nationale.
Aide humanitaire
En réponse à la crise, le PAM a fourni une aide alimentaire à 750.000 personnes en 2024 et prévoit d’aider 2,5 millions de personnes en 2025, dont près de 900.000 réfugiés syriens.
Cependant, le manque de financement et les difficultés logistiques ont entravé les efforts visant à acheminer l’aide dans les régions touchées par le conflit.
En attendant, « la FAO est résolue à aider les agriculteurs à reprendre la production et à soutenir les communautés dans la reconstruction et le renforcement de leur résilience », a dit Mme Quattrola.
Le ministère libanais de l’Agriculture, dirigé par Abbas Al-Hajj Hassan, a souligné la nécessité d’un soutien international pour reconstruire le secteur agricole du pays et indemniser les agriculteurs touchés.
« Une coopération soutenue est essentielle pour parvenir à un développement durable du secteur agricole libanais », a affirmé le Dr Hassan, appelant à des partenariats plus solides.
Perspectives d’avenir
Bien qu’un cessez-le-feu ait été annoncé en novembre 2024, la reprise reste incertaine.
Le rapport prévoit que l’insécurité alimentaire devrait persister au cours des trois prochains mois, sans retour à court terme aux conditions d’avant la crise.
« À ce moment critique, notre mission est claire : aider le gouvernement et la population à reconstruire leurs vies et leurs systèmes alimentaires », a déclaré M. Hollingworth.
Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).
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