Lors d’une table ronde du Conseil des droits de l’homme des Nations Unies sur l’alerte précoce et la prévention des génocides, la Haut-Commissaire adjointe de l’ONU aux droits de l’homme a alerté sur cette « époque dangereuse » dans laquelle nous vivons. Celle-ci est marquée par « des divisions profondes et des opinions extrêmes », qui alimentent les conflits et la violence.

Or lorsque les États sapent, dénigrent ou ignorent les lois internationales et les institutions qui les défendent, ils augmentent « le risque que des crimes de cette ampleur se reproduisent ».

« Un génocide se produit lorsque le sens moral de l’humanité fait défaut, lorsque des idéologies haineuses prolifèrent et lorsque la déshumanisation d’un groupe entier de personnes est autorisée à s’enraciner et à se répandre », a affirmé Nada Al-Nashif.

L’ancien camp de concentration d’Auschwitz-Birkenau, dans le sud de la Pologne.

Une prévention sans l’action est « un slogan vide de sens »

Il y a soixante-seize ans, l’Assemblée générale des Nations Unies adoptait la Convention pour la prévention et la répression du crime de génocide comme première convention sur les droits de l’homme – un jour avant l’adoption de la Déclaration universelle des droits de l’homme.

Pourtant les normes mondiales qui nous protègent tous – à commencer par la Charte des Nations Unies et la Déclaration universelle des droits de l’homme – sont soumises à des « tensions sans précédent ». Une façon pour Mme Al-Nashif de rappeler que l’ONU a été créée après l’Holocauste, « en grande partie pour empêcher la répétition de ce crime odieux qu’est le génocide ».

C’est pourquoi, elle estime qu’une prévention sans action reste « un slogan vide de sens ». Pour le Haut-Commissariat des Nations Unies aux droits de l’homme (HCDH), il existe de nombreuses mesures concrètes à prendre pour prévenir les génocides et autres atrocités dans le monde.

Tout d’abord, la prévention exige que tous les gouvernements et toutes les parties à un conflit respectent pleinement le droit international. Les États membres ont la responsabilité première de prévenir les conflits et de construire la paix.

Kada Hotić a perdu son fils, son mari et ses deux frères (sur ces photos), lors du génocide de Srebrenica.

70 % des personnes visées par la haine en ligne appartiennent à des minorités

« Les règles de la guerre ont été conçues pour limiter et prévenir les souffrances humaines en temps de conflit armé. Le nouvel Agenda pour la paix, adopté dans le cadre du Pacte pour l’avenir en septembre dernier, met fortement l’accent sur la prévention », a souligné la haute responsable onusienne.

L’autre chantier de la prévention consiste à comprendre les causes profondes et à réagir rapidement. Le discours de haine est souvent un précurseur du génocide, ce qui rend la stratégie et le plan d’action de l’ONU sur le discours de haine d’autant plus importants.

Les technologies numériques et l’intelligence artificielle ont amplifié et multiplié les effets des discours de haine, qui visent souvent de manière disproportionnée les femmes et les filles. Environ 70 % des personnes visées par la haine en ligne appartiennent à des communautés minoritaires.

Sur un autre volet, Mme Al-Nashif note que les ventes et les transferts d’armes, ainsi que la fourniture d’un soutien militaire, logistique ou financier aux parties à des conflits marqués par des violations du droit international, sont des exemples évidents qui doivent faire l’objet d’un examen attentif.

Mais toutes ces mesures de prévention seront vaines sans une reddition des comptes. « En cas d’allégations de violations graves du droit international, il est essentiel de faire le point sur la situation par le biais de processus de responsabilisation crédibles et impartiaux ».

Les facteurs de risque du génocide présents et visibles

En écho à ces mises en garde de la cheffe adjointe des droits de l’homme de l’ONU, la Conseillère spéciale de l’ONU par intérim pour la prévention du génocide a insisté sur « les conséquences dévastatrices de l’inaction », qui ont abouti à ce qui s’est passé au Rwanda, à Srebrenica et au Cambodge.

Pourtant, malgré les efforts collectifs de la communauté internationale, le risque de génocide et les graves allégations de commission de ce crime continuent d’exister dans notre monde.

« Les facteurs de risque sont présents et visibles. C’est pourquoi l’alerte précoce et la prévention sont des éléments essentiels pour prévenir les génocides. Il est de notre responsabilité collective de reconnaître les facteurs de risque comme les signes précurseurs d’un génocide imminent et des crimes d’atrocité qui y sont liés et de prendre des mesures décisives et opportunes », a déclaré Virginia Gamba.

Pour la Conseillère spéciale, la communauté internationale doit faire davantage pour s’attaquer aux causes profondes des génocides, notamment les discours de haine, la discrimination et l’impunité.

« Les violations graves des droits de l’homme et du droit humanitaire international, lorsqu’elles ne sont pas stoppées, peuvent conduire à la perpétration de génocides et d’autres crimes d’atrocité », a fait valoir Mme Gamba, relevant que « l’impunité engendre des cycles de violence ». 

Source of original article: United Nations (news.un.org). Photo credit: UN. The content of this article does not necessarily reflect the views or opinion of Global Diaspora News (www.globaldiasporanews.com).

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